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vint tomber au pied d'une maison voisine, située au sud. Cependant le feu allait toujours croissant et menaçait d'envahir la tour et la toiture des nefs. Les efforts des ouvriers qui se trouvaient au sommet de la flèche étaient vains. Environnés de flammes, couverts d'une pluie de plomb qui tombait de la toiture, ils furent forcés de se retirer.

Heureusement les pompes arrivèrent de Thuin, vers 10 heures, et l'on organisa la chaîne de secours. Longtemps encore il fallut lutter contre le terrible élément. Enfin vers minuit, grâce à l'intelligente activité des pompiers, on parvint à le maîtriser.

La flèche seule fut détruite. Rien dans l'intérieur de l'église ne fut détérioré. Divers habitants de Lobbes et de Thuin se distinguèrent par leur dévouement. On cite en particulier les deux frères Pain et le jeune Vulgise Derobaix qui, au péril de leur vie, montèrent au sommet de la flèche pour arrêter le feu dès le commencement de l'incendie. On remarqua aussi parmi les habitants de Thuin les deux Berteaux et J. Bte Mantia. D'autre part, plusieurs habitants de Lobbes ne firent paraitre que lâcheté et mauvais vouloir. Spectateurs paisibles de l'incendie, ils refusèrent leur concours, malgré les instances réitérées qu'on leur fit. C'est la première fois, depuis sa construction, que l'église de Lobbes a été foudroyée. En 1776, la foudre pénétra à l'intérieur de l'édifice et frappa deux ouvriers badigeonneurs, qu'elle réduisit en cendres; mais elle ne causa aucun dégât au monument.

Vingt clochers environ furent frappés le 19 février

1860 par cet orage, qui parcourut une courbe de l'Ouest à l'Est, en passant par Courtrai, Gand, Anvers, Malines, Waremme, Liége, Spa et Melhem, près de Cologne. Les journaux mentionnèrent en particulier les clochers d'Aerschot, de Puers, de Saint-Gommaire, à Lierre, de Notre-Dame au-delà de la Dyle, à Malines, d'Aertselaer, de Moorslede, de Marchiennc-au-Pont, de Nazareth, de SaintMartin, à Courtrai, de Saintes, de Rillaer et de Wesemael.

Après avoir donné l'histoire de l'église de SaintUrsmer, à Lobbes, il ne nous reste plus qu'à en faire une courte description. On y arrive par un perron qui compte soixante-onze fortes marches. A la première vue, on reconnaît dans ce temple tous les caractères du style roman. Pris extérieurement dans son ensemble, il est de la plus grande simplicité; on n'y voit aucun arc-boutant, aucun contre-fort qui dissimule la nudité des murs. C'est une construction en pierres brutes et de différentes dimensions, sans ordre ni rang d'assises.

L'église de Lobbes présente une basilique en croix latine dont les transepts et le chœur sont terminés par des murs plats. Ce monument a soixante-onze mètres cinquante centimètres de longueur dans œuvre, vingt-trois mètres vingt centimètres de largeur aux transepts, et quinze mètres vingt-cinq centimètres aux nefs; sa hauteur sous clef est de dix-huit mètres soixante-quinze centimètres. Le sol du sanctuaire est de quatre mètres trente centimètres plus élevé que celui de la partie postérieure du porche, la

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Intérieur de l'église de s: Ursmer à Lobbes.

quelle s'étend en-deçà de la tour. Ce porche est divisé en trois compartiments. On passe du premier, qui a six metres soixante-dix centimètres de longueur, au second placé au-dessous de la tour et mesurant sept mètres soixante centimètres, par un escalier de cinq marches. Du second on monte par trois degrés au dernier dont la longueur est de huit mètres vingt centimètres. La nef centrale compte vingt mètres; le choeur est partagé en deux parties distinctes. Pour arriver à la première qui a treize mètres quatre-vingts centimètres de longueur et huit mètres de largeur, on doit franchir six degrés, puis on monte par neuf marches au sanctuaire dont la longueur est de quinze mètres cinquante centimètres et la largeur de sept mètres cinquante centimètres.

Retournons au portail. La porte principale d'entrée est couronnée d'un arc à ogive dont l'archivolte, ornée de quatre rangs de tores séparées par de profondes cannelures, s'appuie sur des colonnettes groupées. Cette porte donne accès au premier compartiment du porche. Là, il s'en trouve une seconde de moindre dimension, mais presque conforme à la précédente en ce qui concerne sa structure; elle débouche dans le compartiment médial du porche, lequel ne reçoit le jour que par deux ouvertures opposées en forme de meurtrières fort allongées. La voûte du porche entier, qui est comme un long vestibule, est fort basse et retombe sur des piliers engagés; elle présente un berceau dans toute la longueur des deux premières parties, tandis que

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