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our telescopes can penetrate; but how little can we learn about the effects of heat or chemistry, of electricity and magnetism, in any substances except those which we can handle! In the case of heat, we can hardly catch any indications of its amount either above or below a thin crust at the earth's surface to which we are confined.

Yet in these cases theory is especially to be cultivated, because its calculations are the only instruments by which we can reach into other parts of our system;-by which we can pass the bounds of space and time which at first sight appear allotted us. Something has been done in this way: the magnetic changes which the globe of the earth undergoes have long been studied, and will now be studied still more; the characters in which the electricity of the upper regions of the atmosphere is written, may, perhaps, soon be more clearly interpreted than they yet have been; and, with regard to heat, Fourier has shown, that if we had ancient observations of the rate of increase of temperature in descending, to compare with those recently made, we should be able to infer the actual temperature of points at a distance below the surface, and the former temperature of the surface.

All these prospects afford reasons both for further cultivating the theories of these subjects and for making accurately those observations which the theories point out as important elements of calculation. In the course of this Report some tasks of both kinds have been indicated as more peculiarly desirable; and I will conclude by again stating them as briefly as possible. They are such as follow: A comparison of good recent measures in electrical experiments (those of Mr. Snow Harris and any others) with the Coulombian theory; a determination of the degree of exactness of compensation attained and attainable by means of Mr. Barlow's correcting plate; the measure of the rate of increase of temperature of the earth's mass in descending (both in given places and on the average), to compare with similar observations at a future period; the comparison of the observed law of temperatures, as depending on the latitude, with Fourier's formulæ; and, finally, as a humble but most useful step, the production of treatises in which the results of the theories above spoken of, (Coulomb's theories of electricity and magnetism, and Fourier's theory of heat,) shall be presented in a manner sufficiently elementary to be accessible to mathematicians of common attainments, as, for instance, to the readers of Newton.

Note. The statement made in p. 31, that an increase of temperature in descending can result from nothing but a central 1835.

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heat, is contested by M. Poisson in his Théorie de la Chaleur, published since this Report was written. For M. Poisson's view of this subject, see the Report of the Proceedings of the Geological Section, (p. 489 of the Lond. and Edinb. Phil. Mag. for Dec. 1835.)

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Aperçu de l'Etat actuel des Sciences Mathématiques chez les Belges. Par A. QUETELET.

L'HISTOIRE intellectuelle d'un peuple se rattache par tant de liens à son histoire politique, qu'on ne peut guères séparer l'une de l'autre. Jusqu'à présent les écrivains qui se sont occupés de l'histoire des sciences, se sont plus attachés à faire connaître les résultats qu'elles ont produits, que les causes sous l'influence desquelles elles se sont développées, et qui ont pu, à différentes époques, en favoriser ou comprimer l'essor.

Cependant la recherche des causes qui influent sur l'état des lumières est éminemment philosophique, surtout lorsque cette recherche se fait dans des vues spéciales, pour améliorer l'état d'un peuple et lui imprimer une impulsion utile.

On aurait également tort, quand on ne veut pas s'en tenir à la surface des choses, de considérer dans l'histoire des sciences une époque en dehors de tout ce qui l'a précédé. On pourrait connaître ainsi l'état intellectuel de cette époque, mais on ne saurait nullement s'il est le résultat d'un progrès ou d'une décroissance de lumières.

C'est par ces motifs que voulant donner un aperçu de l'état actuel des sciences mathématiques et physiques chez les Belges, j'ai cru qu'il ne serait pas hors de propos de jeter un coup d'œil rapide sur ce que les sciences ont été antérieurement, et sur la disposition des esprits à les étudier. On concevra mieux ensuite ce que les savans peuvent encore attendre de ce côté.

Lorsqu'une branche des connaissances humaines est acclimatée dans un pays, quand les masses en ont senti la salutaire influence, et qu'on y trouve de l'honneur ou du profit à s'y distinguer, on ne doit plus désespérer de son avenir. Les hommes éminens s'y développent spontanément, et y atteignent la plus heureuse maturité, comme les fruits dans un terrain convenablement préparé.

En général, les sciences et les lettres, de même que les beauxarts, s'établissent de préférence chez les peuples riches, et sous l'influence de gouvernemens protecteurs. Elles ne pouvaient donc manquer, dès la renaissance, de fleurir en Belgique de l'éclat le plus brillant. La pompe fastueuse de la Cour de Bourgogne, la magnificence de ses Ducs, et l'état prospère de la nation, furent également favorables au développement de toutes les branches de l'intelligence humaine. La création récente de

l'Université de Louvain fut, d'une autre part, un stimulant actif, surtout pour la propagation des études solides; aussi l'on vit s'élever à côté des Froissart, des Commines, des Monstrelet, des Chastelain, et des Molinet, ces historiens dont les écrits ont donné tant de relief à la Maison de Bourgogne, les Despautère, les Clenard, les Viglius, les Premacle de Florenne et tant d'autres écrivains dont les ouvrages servirent de base aux études solides. Il appartenait aussi à cette brillante époque de donner naissance à la peinture à l'huile, et aux chefs-d'oeuvre des Van Eyck et des Hemmelinck. La musique, dont l'art était à peu près perdu, se ranima par les travaux de Guillaume Dufay, de Jean Okeghem, de J. Teinturier et d'une foule d'artistes savans qui se répandirent par toute l'Europe, et qui ne sont pas encore oubliés même dans les pays les plus renommés pour l'art musical. La poësie ne fut pas négligée dans ce mouvement général; et les écrits de Van Maerlant surtout peuvent en servir de preuve. Les sciences comptaient également des hommes distingués pour cette époque; déjà même pendant le 13° et le 14° siècle, Ægidius de Lessine, Henri Baten, Henri de Bruxelles, et Henri de Gand, proclamé de son temps le Doctor Solemnis, se distinguaient dans les sciences physiques.

Cette puissante impulsion donnée aux lettres, aux sciences et aux beaux-arts par la Maison de Bourgogne, les avait en quelque sorte acclimatés: le plus difficile était fait; l'opinion publique s'était déclarée en leur faveur, et chacun savait qu'il y avait de l'avantage à s'y distinguer. Les hommes les plus éminens avaient accès auprès de leurs princes, et plusieurs même étaient reçus dans leur intimité. Pendant son règne éclatant, Charles V., ce puissant rival d'un des princes qui ont le plus protégé les lumières, continua l'ouvrage des Ducs ses prédécesseurs ; les hommes les plus distingués de cette époque furent appelés à sa cour; et si plus tard, sous le règne de son fils, la main fatale du Duc d'Albe s'appesantit sur la malheureuse Belgique, la crise ne se prolongea pas assez longtemps pour que le Gouvernement protecteur d'Albert et d'Isabelle ne pût encore en réparer les maux. Le seizième siècle ne fut donc point inférieur à celui qui l'avait précédé; mais comme la présence du prince ne venait plus vivifier les sciences, et que l'action gouvernementale s'imprimait par des intermédiaires, la Belgique continuait à produire des hommes distingués, mais à mesure qu'ils se développaient, ils allaient porter leurs talens à l'étranger, soit

le désir d'acquérir des biens et des honneurs, soit par le besoin d'échapper au pouvoir ombrageux et despotique du gouvernement de Philippe II. Le règne glorieux d'Albert et d'Isabelle, qui termina pour nous d'une manière si heureuse le seizième

siècle, ne put entièrement arrêter cette émigration, qui était pour ainsi dire un besoin, et qui devint à peu près générale, quand le traité de Munster, plus tard, ferma les bouches de l'Escaut, et porta à la Belgique l'un des coups le plus rudes qu'elle ait jamais éprouvés.

A partir de cette époque, et surtout après le fatal traité des barrières, la prospérité du commerce déclina, et avec elle tout ce qui distingue le plus un peuple. On vit successivement s'éteindre le goût de la musique et de la poësie; les sciences et les lettres eurent leur tour; et la peinture même, dont l'avenir semblait le plus assuré, la peinture qui doit à jamais immortaliser le nom des provinces Flamandes, ne put échapper entièrement au malheur qui désola notre pays.

Pour faire apprécier le mal, il suffira de rapporter, d'après un de nos historiens, quelles furent les suites de ce fameux traité des barrières (1715): "Il n'y a pas d'exagération à dire qu'il fut avec l'article du traité de Munster sur la navigation de l'Escaut, l'œuvre qui consomma la ruine des Pays-Bas. Prise isolément, cette convention n'avait pour objet que de poser un frein à l'ambition de la France. Dans ce sens, elle était dans nos intérêts comme dans ceux des Provinces Unies; mais on doit la regarder comme une dépendance du traité d'Utrecht, et sous ce point de vue finances, commerce, industrie, liberté, indépendance, tout ce que les hommes ont de plus cher y fut compromis : nos places les plus importantes furent occupées par les troupes étrangères; c'était avec nos fonds qu'on les soudoyait. Toutes les entraves que des rivaux d'industrie peuvent imaginer furent imposées à notre commerce, nos ports fermés aux vaisseaux étrangers, les routes maritimes interdites à nos marins; liés par des lois fiscales étrangères, à la merci d'un système intérieur de douanes ouvrage de nos adversaires, nous ne pouvions faire un pas dans la route des innovations sans rencontrer des obstacles; rendre une loi salutaire, élever une institution bienfaisante ou une compagnie d'industrie, sans exciter les cris de nos voisins et nous attirer les menaces de l'Europe entière*.'

Au milieu de tant de désastres, les beaux-arts, les sciences et les lettres perdirent successivement l'éclat dont ils avaient brillé: qu'on ajoute à cela que les gouvernemens qui nous arrivaient de l'étranger ne connaissaient ni nos goûts ni nos besoins, et s'inquiétaient fort peu de la gloire nationale. Trop heureux encore si les hommes qui se distinguaient parmi nous n'avaient pas à souffrir des humiliations. On rapporte que l'un d'eux†, Lan

* Tome vii. des Mémoires Couronnés de l'Académie Royale de Bruxelles, Mémoire de M. Steur, page 40.

† Foppens, Bibl. Belgica, p. 891.

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