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L'ombre avec lui sort des enfers,

L'âme aux cieux s'élève avec elle.

DIEU.

Tous les êtres placés dans ce vaste univers,
Ne sont d'un même corps que les membres divers;
Ame de ce grand corps, Dieu, principe suprême,
Modifié dans tout, dans tout reste le même;

Il est tout à la fois, il est dans tous les tems,
La chaleur du soleil et la fraîcheur des vents,
Avec l'arbre il fleurit, il gèle avec la glace,
Vit dans tout ce qui vit, s'étend dans chaque espace;
Toujours inépuisable et toujours agissant,
Également parfait, Dieu brille également

Dans le mortel qui rampe et gémit sur la terre,
Et dans l'ange qui plane au dessus du tonnerre;
Le faible, le puissant, les enfers et les cieux,
Ouvrages de ses mains, sont égaux à ses yeux.
Lui seul, maître de tout et n'ayant point de maîtres,
Remplit, limite, enchaîne, égale tous les êtres.

1

ELEGY

TO THE MEMORY OF AN INFORTUNATE LADY.

WHAT beckoning ghost, along the moon-light shade, Invites my steps, and points to yonder glade?

"Tis she! But why that bleeding bosom gor'd,

Why dimly gleams the visionary sword?
Oh ever beauteous, ever friendly! tell,
Is it in heaven, a crime to love too well?
To bear too tender, or too firm a heart,
To act a lover's or a Roman's part?
Is there no bright reversion in the sky,
For those who greatly think, or bravely die?
Why bade
ye else, ye powers! her soul aspire
Above the vulgar flight of low desire?
Ambition first sprung from your blest abodes;

The glorious fault of angels and of Gods:
Thence to their images on earth it flows,
And in the breasts of kings and heroes glows.
Most souls, 'tis true, but peep out once an age
Dull sullen prisoners in the body's cage :
Dim lights of life, that burn a length of years,
Useless, unseen, as lamps in sepulchres;

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A LA pâle clarté du doux astre des nuits,

Une ombre m'apparaît, m'entraîne, je la suis;
C'est elle! Dieu ! je vois, sous sa robe sanglante,
Le glaive encor trembler dans sa chair palpitante!
Ombre d'une beauté qu'amour fit pour charmer,
Ah! dis-moi, dans le ciel est-ce un crime d'aimer?
De suivre son penchant ou de briser sa chaîne,
De sentir en amante ou d'agir en romaine?
Le ciel ne doit-il pas dédommager un jour
Celle qui sut unir le courage et l'amour?

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S'il n'en était ainsi, devais-tu, Dieu sévère, Elever sa jeune âme au dessus du vulgaire? Hélas! l'ambition, noble fille des cieux, Fut le crime brillant des anges et des dieux. Elle vint sur la terre enflammer le courage Des héros et des rois formés à leur image. Mais les âmes, souvent, invisibles flambeaux; Lampes qui, sans éclat, brûlent dans des tombeaux, Les âmes, de la vie inutiles lumières,

Dans les chaînes du corps languissent prisonnières;

Like eastern kings a lazy state they keep,
And, close confin'd to their own palace, sleep.
From these perhaps (ere nature bade her die)
Fate snatch'd her early to the pitying sky.
As into air the purer spirits flow,

And separate from their kindred dregs below
So flew the soul to its congenial place,

Nor left one virtue to redeem her race.

But thou, false guardian of a charge too good,
Thou, mean deserter of thy brother's blood!
See on these ruby lips the trembling breath,
These cheeks now fading at the blast of death;
Cold is that breast which warm'd the world before,
⚫ And those love-darting eyes must roll no more.
Thus, if eternal justice rules the ball,

Thus shall your wives, and thus your children fall:
On all the line a sudden vengeance waits,
And frequent herses shall besiege your gates;
There passengers shall stand, and pointing say,
(While the long funerals blacken all the way)
Lo! these were they, whose souls the furies steel'd,
And curst with hearts unknowing how to yield.
Thus unlamented pass the proud away,

The

gaze of fools, and pageant of a day! So perish all, whose breast ne'er learn'd to glow For others good, or melt at others woe.

Tels ces rois d'orient, au fond de leurs palais,
Cachés dans leur grandeur, s'endorment sous le dais.
Peut-être, par ce coup qui nous paraît funeste,
Au ciel qui l'attendait, cette beauté céleste,
Dût remonter plutôt : prompt à s'évaporer,
Tel vers un air plus pur fuit un parfum léger.
Mais quand son âme vole au dieu qui la rappelle,
Les vertus sur la terre ont perdu leur modèle.
Toi, d'une aimable nièce, infidèle tuteur,

Du

sang d'un frère, toi, lâche persécuteur,
Vois le souffle trembler sur sa bouche expirante,
Sur ses traits effacés vois la mort pâlissante!

Il est glacé ce sein qui brûlait les humains!
Doux flambeaux de l'amour ces beaux yeux sont éteints!
Le ciel, s'il est encore au ciel quelque justice,
Sur ta race flétrie étendant ton supplice,
Ainsi fera périr ta femme, tes enfans,

Et la tombe entr'ouverte attend tes descendans.
Entends-tu, chaque jour, la cloche funéraire
Annoncer le trépas de la sœur ou du frère?
De ta maison tendue en longs voiles de deuil,
Chaque jour, à pas lents, sort un triste cercueil.
Le passant, effrayé de ces pompes funèbres,
S'écriera ce sont eux qui, lâchement célèbres,
Ont fermé leurs oreilles aux cris de la douleur,
Aux pleurs de l'innocence ont endurci leur cœur;
Meure, périsse, ainsi l'égoïste coupable.

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