Page images
PDF
EPUB

Ils iront les redire à l'oreille immodeste

D'une vile Laïs, et, la nuit, dans ses bras,
Ils se figureront retrouver vos appas.
Et ce profane amour vous toucherait encore?
Non, ce n'est pas ainsi que j'aime, que j'adore!

Dans un moins noble sang brûle un

brûle un plus pur
plus pur desir.
Qu'ai-je dit? ai-je pu l'avouer sans frémir?

Meurs, misérable Arthur, mais cache ta souffrance,
Meurs, te flatterest crime et te plaindre est démence.

pas

Je jurai de mourir, mais je ne voulus
Par de lentes douleurs me traîner au trépas;
Une mort plus rapide avait pour moi des charmes
Et Werther me donna son courage et ses armes.
Le jour vit fermenter ces généreux projets,
De son ombre la nuit en couvrit les apprêts;
L'aurore vint, j'allais.... mais vous sonnez, je vole;
Ah du moins qu'un regard, qu'un coup d'œil me console!
Chargé du déjeûner que ma maîtresse attend,
Que le valet encor lui dérobe l'amant!

Je vous revis, moment enchanteur et funeste!
Je revis vos attraits, j'oubliai tout le reste.
D'un œil qui s'ouvre au jour l'amoureuse langueur,
D'un tein plus reposé l'éclatante fraîcheur,
Le désordre d'un lit, voluptueux théatre
Qu'en un doux abandon pressa ce corps d'albâtre,
Ces longs cheveux épars, ce voile du matin

Qu'une épingle au hazard fixait sur votre sein,
16*

Your night-gown fasten'd with a single pin;
-Fancy improv'd the wond'rous charms within!
I fix'd my eyes upon that heaving breast,
And hardly, hardly I forbore the rest :
Eager to gaze, unsatisfied with sight,
My head grew giddy with the near delight!
-Too well you know the fatal following night!
Th' extremest proof of my desire I give,

And since you

will not love, I will not live.

Condemn'd by you, I wait the righteous doom,
Careless and fearless of the woes to come.
But when you see me waver in the wind,
My guilty flame extinct, my soul resign'd,
Sure you may pity what you

can't

approve, The cruel consequence of furious love.

Think the bold wretch that could so greatly dare, Was tender, faithful, ardent, and sincere : Think, when I held the pistol to your breast, Had I been of the world's large rule possess'd, That world had then been yours, and I been blest! Think that my life was quite below my care; Nor fear'd I any hell beyond despair.

If these reflections, though they seize you late, Give some compassion for your Arthur's fate, Enough you give, nor ought I to complain; You pay my pangs, nor have I died in vain.

Et cette robe enfin négligemment lacée,
Où mon regard voyait bien moins que ma pensée,
Tout embrasa mes sens, irrita mon amour;

Ce moment me perdit; et quand ce triste jour,
Quand ce jour désastreux à la nuit eut fait place,
Vous savez ce qu'osa ma criminelle audace.
Ah! je lus dans vos yeux ma sentence de mort,
Les juges ont en vain prononcé sur mon sort,
Arthur n'existe plus même avant qu'il périsse.
L'échafaud ne fera que finir mon supplice.
Mais quand mon corps glacé flottera dans les airs,
Sensible alors peut-être aux maux que j'ai soufferts,
Vous gémirez des feux que je ne pus éteindre,
Que vous dûtes blamer, et que vous pourrez plaindre.

Sous des habits obscurs, songez que ce valet
Portait un cœur fidèle, ardent, tendre, discret;
Que si, dans cette nuit cxcusable peut-être,
De l'univers Arthur avait été le maître,
Arthur et l'univers tombaient à vos genoux;
Songez que je n'aimais et ne craignais que vous,
Et qu'un arrêt cruel, quand vous m'êtes ravie,
Ne m'ôtera plus rien en m'arrachant la vie.

Si la douce pitié, dans ce cœur noble et pur,
En lisant cet écrit, vous parle pour Arthur,
Je bénirai la mort qui donne à ma tendresse
Cette ombre de faveur de ma belle MAÎTResse.

THE BASSETTE-TABLE.

A TOWN-ECLOGUE.

SMILINDA, CARDELIA, LOVEIT.

CARDELIA.

THE bassette-table spread, the tallier come;
Why stays Smilinda in the dressing-room?
Rise, pensive nymph, the tallier waits for you.

SMILINDA.

Ah! madam, since my Sharper is untrue,
I joyless make my once ador'd alpiu.
I saw him stand behind Ombrelia's chair,
And whisper with that soft deluding air,
And those feign'd sighs, which cheat the list'ning fair.

CARDELIA.

Is this the cause of your romantic strains?
A mightier grief my heavier heart sustains.
As you by Love, so I by fortune cross'd,

LA ROUGE ET NOIRE.

ÉGLOGUE DE VILLE.

BÉLINDE, CARDÉLIE, LOVETT.

CARDÉLIE.

QUOI, l'autel est dressé, la rouge et noire est prête,
Et je trouve Bélinde encore à sa toilette?
Belle rêveuse, allez ; le banquier vous attend.

BELINDE.

Ah! ce banquier, madame, est un perfide amant!
J'avais, pour le fixer, hazardé tout au monde!
Penché sur le fauteuil de la jeune Raimonde,
Je l'ai vu lui parler de ce ton séducteur

Qui, charmant notre oreille, arrive à notre cœur.

CARDÉLIE.

Faut-il donc s'affliger d'un malheur romantique?
Ah! qu'un malheur plus grand me tourmente et me pique!
Vous accusez l'amour, moi j'accuse le sort.

« EelmineJätka »