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LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ

Léon CHENUE, emballeur, a l'honneur d'informer sa nombreuse et ancienne

COMPAGNIE DES

CHEMINS DE FER DE L'EST

clientèle d'amateurs et de marchands Voyage circulaire dans les Vosges

d'objets d'art et de curiosités que depuis le 1er mai 1887, sa maison de la rue Croixdes-Petits-Champs est réunie aux ateliers, rue de la Terrasse, 5, entre les numéros 94 et 96 du boulevard Malesherbes.

des

La Compagnie des chemins de fer de l'Est vient d'organiser un voyage circulaire pour visiter Belfort et les Vosges, une des contrées les plus pittoresques de la France.

Afin de faciliter aux touristes cette intéressante excursion, des billets à prix très réduits sont délivrés du 15 mai au 15 octobre, à Paris, à la gare de l'Est et aux bureaux succursales de la Compagnie. Ces billets sont valables pendant quinze jours et donnent droit à s'arLa table alphabétique et ana- rêter dans toutes les villes du parcours, notamment à Epernay, Nancy, Lunéville, Saint-Dié, lytique de la Gazette Fraize, Gérardmer, Arches, Epinal, RemireBeaux-Arts (3° série, 1869-mont, Cornimont, Saint-Maurice-Bussang, Bains, Aillevillers, Plombières, Luxeuil-les1880 compris), par M. HENRY Bains, Lure, Giramagny, Belfort, Port-d'Atelier, JOUIN, est en vente au Bureau de la Revue. Nous rappelons que cette table a été tirée à petit nombre.

Prix : 15 francs, l'ex. broché.

VENISE

1887

Langres, Chaumont et Troyes.

On peut partir indifféremment par la ligne de Paris à Nancy et revenir par celle de Belfort à Paris, ou vice versa.

Les prix sont de 85 fr., en 1re classe et 65 fr., en 2me classe.

Les voyageurs ont droit au transport gratuit de 30 kilogrammes de bagages sur tous le parcours.

Exposition Artistique Nationale VENISE

SOUS LE PATRONAGE DE S. M. LA REINE D'ITALIE

1887

Ouverte depuis le 25 Avril.

Clôture le 25 Octobre

EXPOSITION DE BEAUX-ARTS & D'ART INDUSTRIEL
Exposition d'Art Ancien

Congrès d'Ingénieurs et d'Architectes
Concours national de musique - Tir, etc.

Régates vénitiennes et internationales. Fètes historiques sur la mer. Féeries dans le bassin de Saint-Marc. Séré

nades sur le Grand Canal.

Théâtres.

Inauguration des

monuments du roi Victor-Emmanuel et de Garibaldi.

Le Rédacteur en chef, gérant: LOUIS GONSE.

Grande Imprimerie, 19, rue du Croissant, Paris. J. Cusset imp.

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Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitemen la Chronique des Arts et de la Curiosité.

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Il y a quelques jours, on a vendu à Londres la collection de tableaux du comte de Lonsdale. Voici quelques-unes des principales euchères obtenues parmi les 120 tableaux importants de cette collection :

Boucher: Mm de Pompadour, en robe de soie bleue ornée de rubans et guirlandes de roses, assise à son bureau, tenant un livre dans sa main droite, tableau provenant de la collection du vicomte de Cypierre, par enchères de 10.000 fr., est monté à 260.000 fr.

J.-B. Santerre Mile de Marez, de la ComédieItalienne, en robe de velours bleu et écharpe cramoisie, 52.500 fr.; Pannini: Intérieur de SaintPierre de Rome, avec nombreuses figures: 28.000 francs; Gainsborough: Chevaux buvant à une fontaine, 42.500 fr.; Boucher: les Cueilleuses de fleurs, 26.000 fr.; du même le Triomphe d'Amphitrite, 17.750 fr.; J.-L. Tucqué: Mme Sallé, assise, tenant un livre et une bonbonnière, 21.775 francs; Drouais: le Joueur de guitare, 18.375 fr., et enfin, du même: Mme Du Barry, en robe de gaze, tenant une corbeille de roses, 24.800 fr.

A l'hôtel Drouot, on a vendu une collection de Cachets des maisons royales et des principales familles de la France et de l'Europe. Cette collection, absolument unique en son genre, qui avait appartenu à feu Dubrunfaut, se composait de 13.000 cachets fort bien conservés et très bien arrangés dans 600 boîtes environ. Elle s'est péniblement vendue 150 fr. à peine, le dixième de la somme qu'avaient coûtée les boîtes, et il avait fallu plus de vingt années d'un travail opiniâtre et de recherches continues pour réunir cette collection.

CONCOURS & EXPOSITIONS

M. Spuller, ministre de l'instruction publique, des beaux-arts et des cultes, a présidé, le vendredi 1er juillet, la distribution des récompenses pour le Salon de 1887.

Cette cérémonie a eu lieu dans le grand salon d'honneur. On avait établi une estrade sur laquelle avait pris place le président de la réunion, assisté de M. Bailly, président de la Société des artistes français. On remarquait aussi M. Kaempfen, directeur des Beaux-Arts, M. Poubelle, préfet de la Seine. L'assemblée était très nombreuse.

M. Bailly a prononcé une allocution très applaudie, puis M. Spuller a pris la parole à son tour. Pendant une demi-heure, l'honorable ministre de l'instruction publique a tenu l'auditoire sous le charme de sa parole. Il a fait l'éloge de l'école française et a adressé des félicitations à tous les artistes dont les œuvres ont été exposées au Salon.

Il a été ensuite donné lecture de la liste des récompenses décernées par le jury.

La commission chargée de préparer un programme d'ensemble de Décoration de i'Hôtel de Ville a constitué son bureau de la manière suivante :

Président M. Hovelacque, président du Conseil municipal;

Vice présidents: MM. Bailly, président de la Société des Artistes francais; Alphonse Humbert, conseiller municipal.

M. Armand Renaud, inspecteur en chef des beaux-arts et travaux historiques, a été désigné pour faire fonction de secrétaire administratif, avec M. Brown, chef du bureau des beaux-arts, comme secrétaire--adjoint.

Les concours que l'Union Centrale des arts décoratifs a institués, à l'occasion de son exposition, viennent de commencer simultanément dans toute la France. Près de 600 candidats ont répondu à l'appel de la Société, tant à Paris qu'en province. Une fois les épreuves éliminatoires closes, le jury déterminera les candidats admis au concours définitif du grand-prix de voyages et de la Bourse de l'Union centrale.

Les résultats de ces concours seront exposés au Palais de l'Industrie pendant la durée de l'Exposition des arts décoratifs, qui doit s'ouvrir le 10 août, au plus tard.

Des concerts-festivals auront lieu au cours de l'Exposition. Ces concerts seront exécutés par l'orchestre et les choeurs du Théâtre national de l'Opéra-Comique placés sous la direction de M. J. Danbé.

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Académie des beaux-arts

Dans sa séance du 2 juillet, l'Académie des beaux-arts a procédé au vote du prix biennal de 20.000 fr.

Ce prix est, aux termes du décret qui l'a fondé, destiné à récompenser l'œuvre ou la découverte la plus propre à honorer ou à servir le pays..

Les candidats présentés étaient MM. Mercié, statuaire, Jean Paul Laurens et Edouard Detaille, peintres.

L'Académie a décerné cette haute récompense à M. Mercié, auteur du Tombeau da roi Louis-Philippe.

L'éminent artiste à qui vient d'être accordée cette nouvelle distinction est, comme on sait, un des maîtres de la sculpture française. Chacun connaît le nom de ses œuvres principales le Génie des arts, le David, le fameux Gloria victis, etc. Il est officier de la Légion d'honneur depuis 1879.

Le vote de l'Académie des beaux-arts, qui attribue le prix biennal de 1887 à M. Mercié, a été confirmé par le scrutin de l'assemblée gé nérale trimestrielle de l'Institut, qui a eu lieu le mercredi 6 juillet.

Quant au prix de 10.000 francs, il a été attribué à M. Paladilhe, compositeur de musiTrois tours de scrutin ont été nécessaires, que. car la lutte a été très vive entre M. Edouard Detaille et lui.

M. Sul-Abadie, l'auteur de l'Idylle exposée au dernier Salon, a reçu le prix Deprez.

L'Idylle avait déjà valu à son auteur une deuxième médaille dans les récompenses du Salon.

LES ACQUISITIONS DE LA VILLE DE PARIS au Salon

Le conseil municipal de la Ville de Paris vient d'arrêter l'acquisition des œuvres suivantes du Salon de 1887 :

Sculpture Vanneuse, de Barrau (figure bronze, fondue à cire perdue), modèle, 11.500 fr. ; « 1789 » (statue plâtre), de Paris, modèle 5.000 fr.; la Douleur d'Orphée (statue plâtre), de Verlet, modèle 5.000 fr.; un Drame au désert (groupe plâtre), de Gardet, 3.000 fr.; le Pasteur Jupille (groupe plâtre), de Fossé, modèle, 3.500 fr.; la Charmeuse (statue plâtre), de Beguine, modèle, 4.000 fr.

Peinture la Fonderie, de Rixens, 7.000 fr. Aquarelle Saint-Etienne-du-Mont, 500 fr. On a repoussé les acquisitions proposées pour la sculpture : la Seine, de Puech; l'Amour blessé, de Mabille, et pour la peinture, la Place du Carrousel, de Louis Dumoulin.

Il a été décidé, en outre, qu'il sera fait une exposition publique des œuvres acquises dans le pavillon de la Ville de Paris. Cette exposition durera un mois.

On ajourne l'exécution de ces œuvres, soit en marbre ou bronze, lorsque le jugement du public aura définitivement consacré leur mérite artistique.

Enfin, toutes les propositions nouvelles présentées au cours de la discussion ont été renvoyées à la quatrième commission.

La dépense, évaluée à 81.500 fr., sera prélevée sur le crédit de 300.000 fr. inscrit au budget pour achat d'œuvres d'art.

NOUVELLES

Parmi les décorations dans l'Ordre de la Légion d'honneur accordées par le ministre de l'instruction publique à l'occasion du 14 juillet, nous relevons celles de MM. Th. Ribot et Ch. Busson, officiers; Mathias Duval, Jean Béraud, Injalbert, Pallez, L. Perrault, Wencker, Crost, chef de bureau de l'enseignement et des musées; Fouraignan, directeur des eaux de Versailles; Champigneulle, peintre-verrier, et notre collaborateur M. Charles Bigot, chevaliers.

Les résultats financiers du Salon ont été très brillants.

Le bénéfice net qui en résultera pour la Société est de 323.190 fr., chiffre supérieur d'une dizaine de mille francs à la somme encaissée l'année dernière.

Une commission vient d'être instituée à l'effet de dresser un catalogue raisonné des tapisseries du Garde-Meuble et d'en proposer la répartition à titre de dépôt entre les musées, les palais nationaux, les manufactures nationales des Gobelins, de Beauvais et les grands édifices publics. Elle se compose de

MM.

Jules Comte, directeur des bâtiments civils et des palais nationaux, président;

Darcel, directeur du musée de Cluny; Badin, administrateur de la manufacture nationale de Beauvais;

Gerspach, administrateur de la manufacture nationale des Gobelins;

De Gourbel, inspecteur général du GardeMeuble et des palais nationaux;

Guiffrey, archiviste aux archives nationales;

H. Havard, critique d'art, membre du conseil supérieur des beaux-arts;

Kæmpfen, directeur des beaux-arts;

Lafenestre, professeur à l'école du Louvre; Mantz, directeur général honoraire des beaux-arts;

Müntz, conservateur de la bibliothèque, des archives et du musée à l'Ecole nationale des beaux-arts;

De Ronchaud, directeur des musées natio

naux;

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Joly, chef du bureau du Garde-Meuble, régent des palais nationaux, secrétaire.

M. Valentino, sous-chef du même bureau, fait partie de la commission en qualité de secrétaire-adjoint.

On vient de placer dans le jardin du Luxembourg, en face du Musée des BeauxArts, à la porte de la rue Férou, le groupe de M. Jeau Gautherin, intitulé le Travail

M. le baron A. de Rothschild a fait don au Musée de Vannes (Morbihan) du tableau de M. Laurent Gsell, le Laboratoire de M. Pasteur, remarqué au dernier Salon.

La maquette définitive du monument de l'amiral Courbet, présentée par MM. Falguière, Autonin Mercié, sculpteurs, et Paul Pujol, architecte, a été approuvée dans une réunion tenue par le comité du monument.

:

L'amiral est représenté debout, dans l'attitude du commandement; près de lui, une Victoire aux ailes déployées lui montre la route à suivre. Au bas du socle, sur une proue reproduisant exactement l'éperon du Bayard, sont groupés deux figures allégoriques personnifiant l'une la France civilisatrice, entourée de tous les attributs de la science; l'autre un peuple qui échappe aux rigueurs de l'esclavage. Sur les deux faces latérales du piédestal seront placés deux canons en bronze pris par l'amiral à Sontay et offerts au comité par le ministre de la marine. Sur la face postérieure, les artistes ont figuré l'arrière d'un navire chargé de dépouilles enlevées à l'ennemi.

On sait que le comité a décidé depuis longtemps que le monument serait élevé à Abbeville. Il sera exécuté en marbre ou en bronze. Le comité a décidé que les auteurs de la maquette resteraient libres de choisir l'une ou l'autre de ces matières.

Le sculpteur Vasselot vient de terminer le monument d'Henri Martin. L'inauguration aura lieu le 31 juillet. M. Spuller, ministre de l'instruction publique et des beauxarts, représentera le gouvernement.

Henri Martin est représenté debout, la main gauche reposant sur le bord de la tribune, le bras droit étendu. A ses pieds un livre ouvert l'Histoire de France, avec une palme au travers.

Cette œuvre mesure 2 mètres 30 de hauteur. Placée sur un piedestal de 2 mètres 50, elle occupera le milieu de la place Henri Martin, à Saint-Quentin, faisant face au collège qui porte aussi le nom du célèbre historien.

La statue de Voltaire et le buste de Christin, par le sculpteur Syamour, destinés à la ville de Saint-Claude, viennent d'être livrés au fondeur.

De son côté, M. Mounies, architecte du gouvernement, fait pousser avec la plus grande activité les travaux du piédestal.

Ainsi que le comité s'y est engagé, l'inauguration aura lieu le septembre prochain. Les Jurassiens vont ainsi payer leur dette de

reconnaissance à Voltaire et à l'avocat Christin, qui tous deux luttèrent avec tant d'énergie et de persévérance pour l'affranchissement des derniers serfs du Mont-Jura. Le monument en granit et bronze, mesurant 7 mètres de hauteur, sera d'un effet grandiose.

La Manufacture de Sèvres et la Démission de M. Lauth

Une série d'incidents, qui viennent de se produire à la manufacture de Sèvres, d'ordinaire si tranquille, ont attiré l'attention. En voici le récit succinct.

Autrefois, chaque artiste employé à la manufacture touchait sur le budget général une somme déterminée, 3 000 fr. par exemple, pour les appointements d'une année, sans indication du nombre des travaux à effectuer. Confiait-on à cet artiste la peinture d'un vase; alors, dès que l'œuvre était terminée, on en discutait le prix, le directeur se réclamaut de son budget, le peintre de son art.

Supposons que le peintre en demandât 5.000 fr.; si, après discussion, l'administration consentait à Jui en accorder 3.000, montaut précis de l'inscription de ce peintre au budget, le peintre était libre envers la Manufacture pour le restant de l'année, et il travaillait où bon lui semblait, pour qui il lui plaisait. C'était le travail aux pièces.

Ce travail aux pièces, qui donnait lieu à des discussions irritantes, à des évaluations erronées, à des contestations indigues de l'art luimême, le directeur, M. Lauth, le supprima il y a six aus.

Ce régime avait d'ailleurs, à ses yeux, un grand défaut; ils permettait aux artistes d'aller et de venir, d'entrer à la Manufacture et d'en sortir quand ils le jugeaient à propos. Ils exécutaient aussi à leur gré, pour l'industrie privée, des travaux qu'ils signaient de leur nom; un fabricant quelconque pouvait disposer, pour la décoration de ses produits privés, des mains les plus exercées de la Manufacture nationale. Il y avait là un désordre préjudiciable à la grande célébrité de l'art céramique de Sèvres, et M. Lauth exigea de ses artistes tout leur temps et tout leur talent.

C'est ainsi que, depuis le mois d'octobre 1881, le personnel entre et sort à des heures déterminées, et toutes les pièces exécutées sont soumises à une conférence des chefs de service qui apprécient la valeur de l'exécution. Il est facile de se rendre un compte exact de la somme des travaux qui incombe à chacun et, à la fin de l'année, on calcule si cette somme est inférieure ou supérieure au chiffre des appointements de chaque artiste : on diminue celui qui n'a pas atteint, par ses œuvres, le montant de ses appointements, tandis que l'autre est augmenté.

Mais alors, répondent les artistes, puisque vous nous traitez comme des fonctionnaires ou des employés, au lieu de nous considérer comme des auxiliaires qui viennent aider le pays dans ses plus belles œuvres, nous avons le droit d'exiger notre mise sur l'Etat », c'est-à-dire une pension

de retraite comme tous les fonctionnaires et tous les employés.

A quoi M. Lauth répliqua : Vous n'êtes pas non plus des fonctionnaires; aucune retenue pour la retraite n'est opérée sur vos traitements; vous en touchez l'intégralité; et, si j'étais condamné, moi, directeur, à conserver chacun de vous jusqu'à l'âge de la retraite, jusqu'à soixante ans, la Manufacture serait avant peu incapable de tout progrès, tandis que notre mission est la recherche constante de décorations nouvelles, de formes nouvelles et de talents nouveaux. D'ailleurs, vous semblez oublier que, depuis le nouveau règlement, le budget de la Manufacture a été augmenté de la somme de 100.000 fr. destinée à accroître vos appointements.

Quoi qu'il en soit, le personnel de la manufacture réclamait, avec vivacité, l'abrogation du règlement de 1881, imposé par M. Lauth. D'autres mécontentements provenaient de l'intrusion de la politique dans l'art. Ajoutons que M. Lauth, qui dirigeait ses subordonnés d'une manière très droite et très honnête, mais avec une main parfois un peu rude, avait avivé ces mécontentements.

Dans ces derniers temps, des journaux radicaux, se faisant les interprètes de certains artistes, avaient attaqué avec violence M. Lauth. Voyant qu'il ne pouvait trouver une solution qui donnât satisfaction à tous, malade d'ailleurs depuis longtemps, le directeur a fini par envoyer sa démission.

La décision prise par M. Lauth est assurément regrettable. L'honorable directeur est un esprit éclairé, un chimiste des plus distingués, qui a doté la Manufacture de moyens de coloration absolument nouveaux et inventé des procédés inconnus ou oubliés. Il a découvert une pâte, proche parente de la pâte chinoise, qui permet l'application des couleurs les plus rihces et les plus variées il a donné enfin une impulsion toute particulière aux travaux de Sèvres en indiquant aux artistes l'étude de l'art merveilleux de l'0rient, et en portaut du côté de l'Orient toute l'esthétique moderne. C'est grâce à lui que la peinture sur porcelaine ne s'inspire plus exclusivement de la peinture sur toile: il a accompli ainsi une véritable révolution artistisque.

On parle pour rem lacer M. Lauth à la Manufacture de Sèvres de M. Th. Deck, le grand céramiste. Mais aucune décision n'est encore prise.

M. Jules Rouhaut, chef des services administratifs de la Manufacture, a été nommé administrateur provisoire.

LA VIERGE DU BREUIL

AU MUSÉE De cluny

Le ministère des Beaux-Arts vient d'acquérir pour le Muse de Cluny une Vierge d'albâtre, due à un artiste des commencements du XVIe siècle, qui a fait assez de bruit naguère dans le monde des am teurs.

Cette Vierge, qui appartient a l'église du Breuil (Marne), avait été vendue, sans autorisation aucune, par le curé à un amateur parisien dans le cabinet de qui M. Louis Courajod la reconnut pour l'avoir fréquentée comme voisin de campagne et pour lui avoir

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