Page images
PDF
EPUB
[ocr errors]
[ocr errors]

ils ordonneroient Si fut regardé & advifé pour le meilleur chevalier de toute la place, & qui plus s'étoit combattu & ,, qui mieux fçavoit auffi comment telles chofes fe doyvent maintenir Monfeigneur Bertrand. Si fut ordonné d'un commun accord qu'on crieroit NOSTRE DAME GUESCLIN ".

[ocr errors]

99

"

[ocr errors]

Dans la fuite de cet Article Mr. B. montre, qu'anciennement les cris d'armés étoient auffi en ufage en Hollande, & il explique quelques endroits de la fameufe Chronique de Melis Stoke, où il est fait mention de ces cris.

CHAPEAU OU CHAPEL, quoique ce mot fut connu, il y a déjà plufieurs fiècles, l'habillement de tête, qu'on appelle aujourd'hui de ce nom, n'étoit cependant point en ufage alors. Autrefois nos Pères portoient des Chaperons. Ceux des grands Seigneurs étoient de drap d'or, d'écarlatte, ou de quelque autre étoffe précieuse; ceux du Peuple étoient d'un drap commun. Dans la fuite on mit fous les Chaperons des Bourrelets, qui environnoient la tête & dont eft venu le mot de Bonnets, à ce que dit Pafquier. Peu à peu on omit entièrement le Chaperon & on fe contenta du Bonnet. Pour les Chapeaux ou Cha pelets, c'étoient pour l'ordinaire, felon le P Meneftrier des Guirlandes de fleurs, auxquelles on donnoit le nom de Chapels, far ce qu'elles couvroient les Cheveux appel

lés

lés en Latin Capilli. C'eft dans ce fens que Froiffart, dit Liv. IV. Chap. 93. p. 279. C'eft la plus belle fleur de tout fon Chapeau. Le P. Daniel croit qu'on ne commença à porter des Chapeaux de Bièvre ou de Caf tor que fous le Règne de Charles VII. II eft vrai que long-tems auparavant, il eft fait mention de Chapeaux de Cardinal. Froiffard, par exemple, raconte qu'en 1378. après la mort de Gregoire XI. les Cardinaux, étant affemblés dans le Conclave pour élire un autre Pape, le Peuple leur crioit par dehors le Conclave, advisez vous, advifez Seigneurs Cardinaux, & fi nous baillez un Pape Romain, qui nous demeure. ou autrement nous vous ferons les teftes plus rouges que vos Chapeaux. Mais ces Chapeaux étoient proprement des Bonnets appellés Chapeaux, parce qu'ils couvroient les cheveux, ainsi que nous le difions plus haut.

[ocr errors]

PAGE; Il y a quelque chofe de bizarre, dans la fortune de certains mots. Celui de Valet qui fignifioit autrefois des jeunes Gentilhommes & même des Princes, ne défigne aujourd'hui que des ferviteurs domeftiques. Le nom de Ribauds, honorable jadis & porté par des gens de guerre, dont le Chef étoit appellé le Roi des Ribauds, ne fe donne à préfent qu'aux plus méprifables débauchés. Le mot de Page a été plus heureux, il s'eft ennobli, & comme le dit le Carpentier dans fon Hiftoire de CamK 4

brai,

brai, Liv. III. Chap. 7. p. 40. Ce mot qui ne fe donne maintenant qu'aux fils de bonne maison, qui fervent chez les grands Seigneurs, ne s'employoit du paffé que pour Jignifier des perfonnes de vile condition, & qui fuivoient quelqu'un à pied, comme font les Laquais d'aujourd'hui. Mr. B. croit qu'autrefois la fonction des Pages étoit particulièrement d'avoir foin des chevaux, & il le prouve par une multitude de paffages d'anciens Ecrivains. Philippe le Bon, Duc de Bourgogne, fut vraisemblablement le premier qui employa de jeunes Gentilshommes dans fes Ecuries, & bientôt d'autres Souverains ayant suivi cet exemple, le nom de Pages devint plus honorable. Il femble même que ceux qui le portoient prirent infenfiblement la place des Ecuyers, car depuis cette époque on ne voit plus que les Chevaliers fuffent fervis par des Ecuyers. Cette dernière qualité ne fut plus donnée qu'à des Gentilshommes, qui n'avoient pas encore été faits Chevaliers, & qui, afin d'éviter les dépenses considérables qu'il falloit faire pour obtenir cette dignité, attendoient l'occafion d'une bataille, d'un couronnement ou d'un mariage de grands Seigneurs, pour devenir Chevaliers à moindres fraix.

Robes MI PARTIES, ou Habits mi - par tis. Anciennement ou portoit des habits, dont le côté droit étoit d'une couleur &

le

le gauche d'une autre. On en voit divers exemples dans le Cérémonial de France, pag. 248 Après les de Jusdits marchèrent les Prevoft & Efchevins de la dicte Ville (de Paris) très ricbement acconfiré, fa robe moitié de drap de veloux cramoifi, & l'autre moitié de veloux bleu. pag. 249. Après marcha le Chevalier du guet, a tout fon accouftrement de foye; demy de drap d'or, & demy de veloux cramoify. pag. 153. Suivant eux efloit Monfeigneur de Clermont

Monfeigneur de la Molliere - Et avec eux le Vicomte de Turenne, tous accoufirez, fayez bardez d'une pareure, c'est à fçavoir, tout le cofté droit drap d'or, & l'autre cofté demy fatin blanc broché d'or, & demi Deloux gris à ondes. Dans les Annales de France, par Nicole Gilles. Tom. 11. pag. II. pag. 376, on trouve que l'Empereur Charles IV, étant venu à Paris en 1377, plufieurs des principaux de Paris allèrent au devant de lui. Et là vindrent eux prefenter devant l'Empereur le Prevoft de Paris, le Chevalier du guet, & leurs fergens babillez de livrée, le Prevoft des Marchans, les Efchevins, & grand nombre de bourgeois de Paris tous vellus de robes my parties de blanc & de violet. Aujourd'hui encore dans la plupart des Villes de Hol lande, les pauvres Orphelins qui y font entretenus & habillés en conféquence de quelque fondation pieufe, ont des habits

de deux couleurs. Et à ce fujet Mr. BURMAN remarque que ces habits des Orphelins, des Moines &c. qui nous paroiffent fi finguliers à préfent, étoient généralement en ufage du tems que ces établissemens furent faits, & que ces habits fe font confervés dans les Hôpitaux & dans les Convens, pendant qu'infenfiblement d'autres modes s'introduifoient parmi les gens du monde."

ARTICLE NEUVIEME.

OBSERVATION (1) Sur des cornes furvenues aux cuiffes de plufieurs femmes, par M. DU MONCEAU decin à Tournai en Flandre.

M

Ademoiselle la Veuve Deledeüille, de la paroiffe de S. Nicolas, âgée de 78 ans, me fit appeller le 8. Novem

bre

(1) Cette intéreffante Pièce nous a été commuquée par Mr. Du Lignon, Pasteur à Tournai.

Aux exemples que Mr. Du MONCEAU rapporte, cet habile Médecin auroit pu ajouter la fameuse Hiftoire de la Fille de Waterford en Irlande, à qui il vint par tout le corps & furtout à la gorge des

cor

« EelmineJätka »