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corps, aux effets réitérés & continuels de la preffion du fang, qui refferre & oblitère les vaiffeaux, & ainfi durcit les membranes fur lesquelles il agit, jufqu'à ce qu'elles parviennent à l'état où nous les appellons des os. Cette opinion a été adoptée par le plus grand nombre des Médecins.

M. Budæus, de l'Académie Royale de Berlin, y a cependant apporté ce correctif; (19) c'eft que les parties, offifiées par la fuite des années dans le corps humain. ne le font point en vertu de cette cause, & que ce ne font point des véritables os, comme l'examen de leur ftructure le dé. montre, mais que ce font plutôt des parties imprégnées d'une efpèce de matière terreftre ou gypseuse, qui en fait le fond & qui en caufe la dureté. M de Haller appuye ce fentiment de fon fuffrage & de fes propres obfervations.

Après plufieurs offifications découvertes. en différens corps difféqués, M. de Haller trouva enfin dans le cadavre d'un homme quelques places jaunâtres & dures, dont Raorte étoit comme parfemée; & ayant fait une incifion à la tunique de l'artère dans ces endroits-là, il y rencontra un fuc jaune, qui fe répandoit dans la membrane celluleufe, qui règne entre la tunique mufculaire & la tunique interne: ce fuc

(19) Vid. Mifcell. Berol. Tom. V. pag. 63.

fuc étoit mou & épais, affez femblable à celui qu'on trouve dans les abfcès, qui portent le nom d'athéromes. Le même. cadavre contenoit plufieurs autres tâches femblables, mais deffechées, dont quelques-unes étoient plus dures que la peau, & comme de la corne; d'autres, comme des cartilages; & quelques-unes, comme des os, qui rendoient un fon, quand on les frappoit avec quelque outil de fer.

M. le Préfident de la Société Royale des Sciences de Gottingue, fut guidé par cette découverte, à placer l'origine des offifications extraordinaires dans ce fuc jaune, qui, lorsqu'il commence à fe répandre, eft mou, mais s'endurcit avec le tems, & enfin s'offifie. Depuis ce tems-là, en faifant attention à d'autres cadavres, il y a trouvé de quoi fe confirmer pleinement dans la croyance de cette Hypothèse (20).

Par rapport à ce fentiment, on peut lire auffi les deux Mémoires qu'a donné cet illuftre Auteur, fur la formation des os. Par le premier, on voit fon opinion touchant le cal & celle de l'os. Le cal de l'os, felon lui, eft formé par un fuc gelatineux qui fuinte des extrêmités fracturées de

Pos

(20) Voyez les Mém. de l'Acad. Royale de Suè de, an. 1750. & la Biblioth. Impart. ann. 1755. mois de Janv. pag. 8. & fuiv. ou les obferv. 47 & 54. opufcul. pathol. Halleri.

los, & fur-tout de la moëlle qui s'épanche tout autour. Ce fuc s'épaiflit infenfiblement, dit M. de Haller, devient une gelée tremblante; il paffe par différens degrés de confiftance, & fe fait à la fin cartilagineux.

Dans le fecond Mémoire, M. de Haller, conclut que le périofte couvre les os, comme les autres membranes couvrent les vifcères; qu'il limite leur figure, & qu'il leur amène leurs vaiffeaux nourriciers & ceux de l'épiphife, mais que les os fe forment par eux-mêmes d'une glu changée en cartilage, & qu'ils fe forment fans aucun détachement de la fubftance du pé. riofte. L'état primitif de l'os eft donc une glu, une espèce de colle qui devient cartilage & finit par être os (21).

On voit par le Mémoire de M. Fougeroux, neveu du célèbre du Hamel, que la question n'eft point encore décidée (22).

Toutes les excroiffances cornues que j'ai vu, m'ont paru être formées par ce fuc jaune, dont M. de Haller fait la matière des

(21) Voyez ces Mémoires, & l'extrait qu'en a donné M. Van der Monde, dans fon Journal de Médecine, au mois de Janv. 1759. Tom. X. pag. 1. & fuiv.

(22) Voyez ce Mémoire ou fon extrait dans le Journal de Médecine, Tom. XV. mois d'Avril 1760, pag. 291. & fuiv.

des offifications, qui fe font contre natu re, dans le corps de l'homme & des ani maux. Mais qu'eft-ce qui donne l'occafion à la production & à l'accroiffement de ces corps étrangers? & pourquoi prennenti's la figure des cornes. Je laiffe aux Phyficiens Anatomiftes à en décider, & à nous expliquer fi l'épiderme & la peau, de même que le tiffu cellulaire, qui joue un si grand rôle dans les maladies, comme l'a prouve M. Thiery, D. M. dans une Thèse foutenue à Paris en 1749 & 1754; si, dis-je, ces différens corps ne produifent pas avec le fusdit fuc jaune, les verrues & les excroiffances cornues.

On voit par les divers exemples que j'ai rapporté, les fuites fâcheufes qui peuvent réfulter de ces excroiffances, fi on ne les extirpe, ou fi on ne les déracine avec quelque cauftique,

AR.

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ARTICLE DIXIEME.

CONSPECTUS & Conditiones Subfcriptionis Antiquitatum, omnifque éruditionis elegantioris Cultoribus & Fautoribus propofitæ; ad quas in publicum prodibunt inedita & diu defiderata viri celeberrimi JACOB PHILIPPI D'ORVILLE SICULA. in quo eruditiffimo & elaborato opere Siciliæ monumenta & Antiquitates, Urbes, Templa, Bibliothecæ, Numifmata vetera, Infcriptiones, aliaque egregie illuftrantur, & plurima antiquorum Auctorum loca emendantur & explicantur, curante PETRO BURMANNO SECUNDO Amftelaedami, apud Gerardum Tielenburg. c110CCLXI.

EN

ON finiffant lés Nouvelles Littéraires du dernier Trimestre de cette Bibliothè que, nous eumes à peine le tems de faire mention du Projet dont on vient de lire le titre. C'eft l'annonce d'une foufcription ouverte à un ouvrage d'un Volume in

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