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ritains dont Hottinger fe fervit n'étoient pas auffi exacts que ceux que le favant Anglois à confulté.

Tout cela comme on voit mène directement à la Conclufion générale que nous avons infinuée; en fouhaitant à M. KENNICOTT tous les fecours & tous les encouragemens poffibles, dans lalpeine qu'il prend pour collationner les MSS. du V. T. que la Grande-Bretagne poffède, on ne pourra s'empêcher de defirer, que dans tous les pays, où il refte quelque liberté & où l'on a véritablement à cœur la gloire de la parole de Dieu, le Gouvernement charge de même des hommes pieux & favans, de s'appliquer à ce travail aux dépends du public, avant que la vétufté, la pouffière & les vers, aient achevé de détruire les plus précieux de tous les monumens littéraires, des monumens échappés comme par miracle au tems, à l'ignorance, à la fuperftition, à la barbarie, & à la méchanceté des hommes. Qu'on ne dife pas, que presque toutes les Variantes, qu'on a recueillies pour fruit de ces pénibles & arides recherches, ne roulent que fur des minucies, fur des noms propres, fur l'ortographe, fur la Syntaxe, & fur d'autres femblables objets; c'est une preuve de plus des foins de la fage Providence, pour prévenir dans nos Livres Sacrés toute altération préjudiciable à la foi des fideles & au bien de l'Eglife. Du refte ne feroit-il pas honteux que, pen

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pendant qu'on fe donne tant de peines, & qu'on fait tant de dépenfes, pour avoir des Editions correctes des Auteurs profanes, on ne se fit pas un honneur & un devoir de rendre aux Auteurs Sacrés leur pureté primitive? Quand au moyen des Variantes du V. T. appréciées felon les Loix d'une févère critique, telle que M. KENNICOTT l'auroit fouhaitée dans quelques unes des conjonctures du P. Houbigant, on ne réuffiroit qu'à concilier quelques contradictions apparentes dans les termes, ou à lever quelques difficultés réelles, foit dans la Chronologie & la Géographie, foit dans le prix ou dans la mefure des chofes, foit dans les defcriptions des lieux, des faits, & en un mot de tout ce qui a quelque rapport à l'Hiftoire du peuple de Dieu, qui eft celle de la Religion, ne feroit-on pas inexcufable de ne pas faifir ce moyen pour fermer la bouche à l'Antifcripturaire & au Libertin?

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HISTOIRE DE L'ACADE'MIE ROYALE DES SCIENCES. Année MDCCLV. Avec les ME'MOIRES de Mathématique & de Phyfique, pour la même année, tirés des Regiftres de cette Académie. A Paris de l'imprimerie Royale MDCCLXI; in 4. de 175 pages pour l'Histoire & de 602 pages pour les Mémoires.

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E nouveau Volume, de l'Hiftoire & des Mémoires de l'Académie des Sciences de Paris, nous offre, comme les précédens, une riche variété d'objets à confidérer, & qui tous nous occuperoient en détail, s'ils étoient tous également fufceptibles d'être analyfés, & mis à la portée du plus grand nombre de nos Lecteurs.

PHYSIQUE GE'NE'RALE.

1. D'abord fe préfente, felon l'ordre que s'eft prefcrit le Secretaire de l'Illuftre Academie, un Memoire, où l'on rend compte de quelques tentatives que l'on a faites, pour guérir plufieurs maladies par l'Electricité. Ce Mé

moire eft de M. LE ROI. Il eft écrit avec beaucoup de clarté & non moins de prudence. On n'y voit ni la prévention aveugle de quelques Savans en faveur de l'Electricité médicale, ni auffi l'éloignement décidé de quelques autres contre l'efficace de ce nouveau moyen. Parfaitement inftruit du peu de fuccès, que de très habiles gens ont eu dans leurs tentatives pour guérir quelques malades en les électrifant, le fage Académicien a cru que, loin d'y renoncer, il falloit les multiplier, & que le Phyficien devant toujours tendre à l'utilité du genre humain. Quel que fut le résultat de les expériences, il n'auroit jamais à regretter le tems qu'il y auroit employé. Comme l'Electricité, quand elle eft d'une certaine force, femble, par les divers effets qu'elle produit fur le corps humain, fatisfaire à toutes les indications néceffaires, pour opérer la guerifon de quelques maux, & fpécialement de la paralyfie, on ne voit pas ce qui empêcheroit d'y avoir recours, tant qu'il n'eft pas prouvé d'ailleurs par l'expérience, qu'il en peut réfulter quelque inconvénient notable.

M. LE Ror a fait fes effais fur les trois maladies fuivantes, la paralyfie, la goutte fereine, la furdité, & il rend compte à l'Académie du fuccès qu'il y a eu. Le paralytique l'étoit depuis environ trois ans ; la moitié de fon corps avoit été attaquée, le fort du mal étoit tombé fur la main

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gauche. Au bout d'environ quatre mois d'électrifation, le doigt du milieu prit du mouvement; le patient commença à boire de fa main malade, il leva un poids de 47 livres & demie. Mais dans les quatre mois fuivans, l'électricité n'ayant plus produit au paralytique que de la fatigue &de la douleur, ily renonça, & fe contenta d'être foulagé fans être guéri.

Le fecond malade qu'électrifa M. LE Roi, étoit un jeune homme aveugle par l'effet d'une goutte fereine, qui lui étoit furvenue à la fuite d'une maladie. Il fubit, de plufieurs manières différentes, les plus fortes commotions à la tête, & cela douze ou treize fois de fuite fans autre effet que des fueurs, le rétreciffement de fes prunelles qui fe rétablirent enfuite, & une grande agitation. Un jour pourtant il s'écria qu'il voyoit des perfonnes, tout un peuple rangé devant lui & un fpectacle admirable, preuve que les nerfs opti ques étoient ébranlés par les objets extérieurs, & qu'ils ne l'étoient que convenablement, puifque les fenfations étoient agréables; mais l'électricité fe borna là; le malade s'en dégoûta & retourna aux remedes ordinaires qui n'ont pas mieux réuffi.

Quatre fourds fe font auffi adreffés à notre Phyficien. Ils avoient entendu parler d'un Curé d'Alface, guéri de furdité par

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