Page images
PDF
EPUB

à l'abri, par son caractère élevé, de toutes les faiblesses qui jettent dans les partis et conduisent à l'arbitraire, pourra seul le comprendre et l'affermir.

BIOGRAPHIE

DES

LIEUTENANS-GÉNÉRAUX, MINISTRES,

DIRECTEURS-GÉNÉRAUX,

CHARGÉS D'ARRONDISSEMENS, PRÉFETS

[blocks in formation]

Un édit du mois de décembre 1666 créa des lieutenans de police, dont les fonctions, jusqu'alors avaient été remplies par le prévôt de Paris, et ensuite, et même concurremment, par le lieutenant civil et le lieutenant criminel du Châtelet.

Cet édit fixa les droits, les prérogatives et les attributions des nouveaux magistrats.

Ils devaient maintenir l'ordre, la propreté et la sécurité dans la ville, et juger en dernier ressort, mais assistés de sept grands officiers du Châtelet, les mendians, les vagabonds, les gens sans aveu.

veillans et des vagabonds de toute espèce, leur classification, leur esprit, leurs signes et leur langage. Ils étaient conseillers-juges du Châtelet; ils tenaient des audiences publiques de police.

Ils n'avaient que quarante-deux employés dans leurs bureaux, y compris ceux du bureau des nourrices; quarante-huit inspecteurs de police, ayant le titre de conseillers, étaient répartis dans quarantebuit quartiers de Paris.

Les commissaires de police enquêteurs-examinateurs, appositeurs de scellés, assermentés au Châtelet, coopéraient à la tranquillité publique.

Soixante observateurs dans Paris étaient aux gages de la police à la vérité, le parquet des gens du roi et la maréchaussée veillaient aussi à la sûreté générale. Quatre cent mille francs suffisaient pour les dépenses ordinaires et extraordinaires du royaume.

Les lieutenans de police avaient encore dans Paris, à leur disposition immédiate, une force armée, dont ils ne choisissaient ni les chefs, ni les officiers; elle consistait, dans la garde de Paris, soldée par le roi, composée d'une compagnie de cavalerie de cent onze maîtres, et d'une compagnie d'infanterie de huit cent soixante-seize hommes, sous le commandement d'un brigadier des armées du roi; 2° dans la compagnie du guet de Paris, formée de soixante-onze archers à pied, aux ordres du même brigadier.

Avant la révolution, il y avait un prévôt de l'hôtel du roi, et une juridiction de prévôté, composée du

prévôt et des lieutenans-généraux de robe longue, civils, criminels et de police..

La juridiction du prévôt avait pour objet la sûreté et le bon ordre de la Cour, la punition des crimes et délits commis dans les palais, châteaux et maisons royales dans lesquels le roi faisait son habitation actuelle.

A la restauration, la place de prévôt de l'hôtel a été rétablie, mais le prévôt n'a pas eu de juridiction. On a, depuis, nommé un adjudant et un sous-adjudant pour la police du château.

Les lieutenans-généraux de police avaient cessé d'exister au commencement de la révolution. A son retour de l'île d'Elbe, Napoléon les rétablit (décret du 28 mars 1815), mais il en fixa le nombre à sept, et divisa en autant d'arrondissemens les quatrevingt-sept départemens de l'empire. Attachés au ministère de la police générale et mis à la disposition du ministre de ce département, leur traitement fut fixé à 15,000 francs, non compris les frais extraordinaires de tournées et de bureau, et le ministre put, au besoin, leur conférer, pour un temps limité, les fonctions des anciens directeurs-généraux de police. Par la nature de leurs fonctions, et d'après les dispositions du décret du 25 mars 1811, ces officiers pouvaient faire des ordonnances et arrêter, même hors les cas de flagrant délit, et, en outre, employer à leur gré le fonds secret confié à leur zèle; mais ils devaient surveiller l'esprit national, la librairie, l'instruction publique, les associations politiques et re

ligieuses; rendre des comptes secrels, et exécuter les ordres du ministre. .

Un décret du 4 mai 1815 créa un huitième lieutenant de police, qui eut dix départemens de ceux, compris dans les cinquième, sixième et septième arrondissemens.

Enfin, deux autres décrets, des 19 ct 25 du même mois, établirent deux lieutenans extraordinaires de police pour les villes de Perpignan et de Chambéry. Lors de la seconde restauration (juillet 1815), toutes ces lieutenances de police furent supprimées.

ALBERT
(JOSEPH-FRANÇOIS-YLDEFONSE-RÉMOND).

D'abord maître des requêtes, puis conseiller-d'état, Albert fut nommé lieutenant-général de police de la ville de Paris le 14 mai 1775, et n'en remplit les fonctions que jusqu'au mois de juin 1776: il avait succédé à Lenoir, Lenoir lui succéda.

Les historiens et les biographes n'ayant donné autre chose de ce magistrat que son nom, je le cite ici pour mémoire, me bornant à rapporter la lettre

suivante :

« M. Albert aura pour agréable de mander les syndics et adjoints de la librairie, et de leur dire que l'intention du roi est qu'il ne soit imprimé aucun

« EelmineJätka »