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NOS SEIGNEURS,

Les Citoyens d'Orléans, au milieu des malheurs particuliers qui les affligent, n'ont pu perdre de vue qu'ils devoient à cette auguste Assemblée leurs respectueux hommages, et l'expression de leur profonde reconnoissance.

Chaque jour, NOSSEIGNEURS, couronnant par de nouveaux succès les efforts de votre courage et de votre patriotisme, ajoutoit à notre impatience, et nous vous rendrions difficilement combien il nous coûtoit de ne pouvoir satisfaire assez tôt le besoin le plus pressant de

nos cœurs.

C'est par vos soins généreux que la France, délivrée pour toujours de la crainte du Despotisme, gouvernée par des loix sages, sous l'autorité du meilleur et du plus jufte des Rois, va devenir la plus respectable et la plus heureuse Monarchie.

Qui pourroit, NOSSEIGNEURS, prendre un intérêt plus vif à vos glorieux travaux, qu'une Ville attachée à l'Empire François dès son berceau, et dont les Citoyens se glorifieront à jamais d'avoir sauvé le Royaume que vous régénérez aujourd'hui !

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Pour prix de leurs services & du sang qu'ils versèrent pour l'Etat, nos Pères obtinrent alors des Exemptions et des Privilèges.

Un Miniftre oppresseur. nous les a ravis dans ces derniers temps, et jamais cette injustice ne nous fut plus sensible que dans un moment où elle nous prive de la douce satisfaction d'en faire à la Patrie le sacrifice libre et volontaire.

Lorsque ce moyen particulier nous manque, lorsque nous n'avons, à cet égard, qne des regrets à vous offrir, nous n'en sommes que plus jaloux, NOSSEIGNEURS, de rendre cette auguste ASSEMBLÉE dépositaire de notre adhésion à ses sermens et à ses décrets; à lui protester que dans tous les temps, et dans toutes les circonstances, nos Concitoyens ont été et seront constamment dans la plus ferme résolution d'en maiutenir toute l'autorité, et d'en assurer la plus parfaite exécution.

Si ces sentimens, NOSSEIGNEURS, avoient besoin d'être garantis, ils le seroient par ceux du Prince Citoyen, dont les bienfaits sont notre consolation, et dont le patriotisme seconde si heureusemeut celui de cette auguste Assemblée.

M. le Président a répondu :

» L'ASSEMBLÉE NATIONALE reçoit avec satisfaction l'expression des hommages et du respect de la Ville d'Orléans ».

Est entrée la Députation de la Ville de Sens; un des Membres portant la parole, a dit:

NOSSEIGNEURS,

Faire revivre les droits constitutionnels de la Nation

Françoise, concilier avec prudence et sagesse les pouyoirs qui fixent l'étendue de l'autorité, prescrire en même

même-temps l'empire de l'obéissance due au Souverain, resserrer les liens qui rapprochent le Roi de ses Sujets, rendre impossible le moindre mouvement d'erreur de la part du Peuple envers son ROI, prévenir les effets de toute calamité préparée par la cupidité et encouragée par l'impunité, mettre des bornes à la licence d'une liberté trop étendue et souvent nuisible à la douceur de nos mœurs, substituer une Jurisprudence sage et humaine à des Loix trop sévères et trop compliquées, encourager le Commerce; quel sublime travail! quelles augustes fonctions! C'est en racourci, NOSSEIGNEURS, ce que la Nation doit et devra à vos lumières, à votre courage et à vos infatigables travaux; déjà vos noms immortels et vos importantes opérations sont gravées au Temple de Mémoire.

La Ville de Sens, dans une circonstance aussi glorieuse pour vous, et si avantageuse à la Nation, s'empresse de vous faire parvenir par ses Députés le tribut de la vive reconnoissance qu'elle voue à des hommes si précieux à l'Etat. Elle nous charge spécialement d'adhérer de la manière la plus formelle à tous les Arrêtés de cette auguste ASSEMBLÉE; elle vous supplie en mêmeNOSSEIGNEURS, d'agréer l'hommage de sa vénération et de son profond respect,

temps,

M. le Président a répondu:

دو

» L'ASSEMBLÉE NATIONALE Voit avec plaisir que la Ville de Sens, de concert avec toutes

B

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Bureaux à sept heures du soir; et l'ASSEMBLÉ GÉNÉRALE a été indiquée pour Lundi prochain à l'heure ordinaire.

Signe, le Duc DE LIAN COURT, Prefident; le Comte DE LALLY-TOLLENDAL; LE CHAPELIER; MOUNIER; STANISLAS DE CLERMONT TONNerre; l'Abbé SIEYES; l'Abbé GRÉGOIRE, Secretaires.

A VERSAILLES, chez BAUDOUIN, Imprimeur de L'ASSEMBLÉE NATIONALE, Avenue de Saint-Cloud, No. 69.

SUITE DU PROCÈS-VERBAL

DE

L'ASSEMBLÉE NATIONALE.

Du Lundi 3 Août 1789.

LA Séance s'est ouverte à neuf heures.

M. le Président a annoncé que le résultat du scrutin de Samedi dernier, pour l'élection du nouveau Président

faveur de M. Thouret.

s'étoit déclaré en

M. Thouret a pris a pris place au Bureau, et il a adressé à l'Assemblée un Discours par lequel, en lui témoignant sa profonde et respectueuse reconnoissance, il s'est excusé d'accepter la place qu'on lui déféroit. Dès la surveille et à l'instant même où il avoit appris sa nomination, il avoit annoncé cette

A

« EelmineJätka »