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pour le cas du décès du prince Auguste de Saxe1, qui en était alors administrateur. La maison de Brandebourg possédera cet archevêché à titre de duché et de fief d'Empire, avec voix et séance à la diète, et la faculté d'éteindre la quatrième partie des canonicats de la cathédrale, quand ils deviendront vacants, pour en appliquer les revenus à la chambre archiepiscopale. Les droits, libertés et priviléges, accordés par les empereurs à la ville de Magdebourg, sont renouvelés. Outre le prince Auguste de Saxe, il existait encore un autre archevêque postulé et administrateur de Magdebourg, Christian-Guillaume, prince de Brandebourg, qui avait été fait prisonnier par Tilly, lors du siége de Magdebourg, et conduit à Vienne, où il s'était fait catholique. On lui donna la jouissance viagère des bailliages de Zinna et Loburg.

Les bailliages de Querfurth, Jüterbock, Damm et Burg, que la paix de Prague avait démembrés de l'archevêché de Magdebourg, en faveur de l'électeur de Saxe, sont confirmés à celui-ci.

La maison de Mecklenbourg ayant été obligée de faire à la Suède le sacrifice de la ville de Wismar, estimée à un dix-huitième, et de deux bailliages équivalant à un cent-vingtième de ses États, on lui donna en compensation:

4° Les évêchés de Schwérin et de Ratzebourg, à titre de principautés séculières, avec double voix à la diète et avec faculté de laisser s'éteindre tous les canonicats des grands chapitres, par le décès successif des titulaires. La maison de Mecklenbourg se partageait alors en deux lignes, dites de Schwérin et de Gustrow. Ce fut l'aînée qui perdit Wismar et deux bailliages; ce

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1 Ce cas arriva en 1680. La maison de Brandebourg prit alors possession de l'archevêché de Magdebourg.

Article 12 du traité d'Osnabruck.

fut aussi à cette branche qu'on donna les deux évêchés, de manière cependant qu'on conserva à celle de Gustrow le droit d'expectative pour le cas où la ligne de Schwérin s'éteindrait la première. Il en arriva autrement: la ligne de Gustrow s'éteignit en 1695, et celle de Schwérin fleurit encore. A cette époque, il s'éleva une contestation sur la succession de Gustrow entre les deux branches de la ligne de Schwérin, dont la cadette porte le nom de Strélitz. Par une transaction qui fut conclue à Hambourg, en 1704, celle-ci eut, entre autres, l'évêché de Ratzebourg.

2o Deux canonicats dans la cathédrale de Strasbourg, pour la maison de Mecklenbourg indistinctement. Il s'éleva des contestations sur cette stipulation, de manière que la maison de Mecklenbourg n'entra en possession de ces deux canonicats qu'en 1651. Elle en fut dépouillée arbitrairement par arrêt du conseil d'Alsace de 1687.

3o Les commanderies de Mirow et de Nemorow, de l'Ordre de Saint-Jean; la première pour Schwérin, l'autre pour Gustrow. La transaction de 1701 adjugea les deux commanderies à la branche de Strélitz.

4° L'empereur Ferdinand II avait conféré, en 1623, aux ducs de Mecklenbourg, le privilége d'augmenter les droits de péage qu'ils percevaient sur l'Elbe. Cette augmentation, qui ne devait durer que vingt ans, fut rendue permanente par le traité d'Osnabruck.

5° On accorda à la même maison une exemption jusqu'à concurrence de deux cent mille rixdalers des contributions générales de l'Empire, de manière cependant que cette exemption ne s'étendrait pas sur le payement à faire à la milice suédoise.

6o On adjugea à la même maison un capital de quatre mille rixdalers, qu'un Polonais nommé Wilgieski, institué gouverneur de Mecklenbourg par Wallenstein, avait placé à Hambourg.

Quatre princes de la maison de Brunswick-Lunebourg étaient coadjuteurs des archevêchés de Brême et de Magdebourg, des évêchés de Halberstadt et de Ratzebourg, et cette maison pouvait espérer placer toujours ses princes puînés sur ces siéges et sur quelques autres évêchés du nord de l'Allemagne. Elle perdit cette perspective par les sécularisations qu'opéra le traité d'Osnabruck. L'indemnité qu'on lui accorda pour cette perte fut bien au-dessous de ce qu'elle avait demandé1.

1° Elle obtint l'alternative avec les catholiques dans l'évêché d'Osnabruck, de manière que le chapitre élirait, dorénavant, tantôt un prince catholique, tantôt un prince cadet de la maison de Brunswick-Lunebourg, ou, à défaut de cette ligne, un prince de la ligne de Wolfenbüttel. S'il n'y avait pas de cadets, et qu'une ligne fût réduite au prince régnant, celui-ci serait postulé. L'état de la religion fut maintenu dans le pays sur le pied de l'année décrétoire. Il fut convenu que, lorsqu'il y aurait un évêque protestant, l'archevêque de Cologne exercerait les droits épiscopaux, mais sur les habitants catholiques seulement. Le chapitre et la maison de Brunswick devront dresser une capitulation perpétuelle, qui sera signée par chaque évêque postulé. Cette capitulation fut rédigée au congrès de Nuremberg, le 28 juillet 1650.

Il existait, à l'époque des négociations d'Osnabruck, deux prétendants qui se qualifiaient de prince-évêque d'Osnabruck; l'un était le comte de Wartenberg, fils naturel du prince Ferdinand de Bavière, qui, ayant été élu en 1624, avait été dépossédé d'abord par les Danois, ensuite par les Suédois; l'autre était Gustave Gustafson, comte de Wasaborg, fils naturel de Gus

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tave-Adolphe, qui était en possession de l'évèché depuis 1634. Le comte de Wartenberg était lui-même un des membres les plus distingués du congrès : le traité d'Osnabruck le remit dans la jouissance de son évêché dont il était le titulaire légitime, de manière que le duc Ernest-Auguste de Brunswick-Lunebourg fut désigné son successeur. Quant au comte de Wasaborg, on lui adjugea une somme de quatre-vingt mille écus d'Empire à payer en quatre termes, d'année en année, par l'évêque ou son successeur, le chapitre et les sujets d'Osnabruck.

2o La maison de Brunswick-Lunebourg obtint aussi la prélature de Walkenried avec la terre de Schauen. Walkenried était un couvent immédiat, situé dans la seigneurie de Klettenberg. La terre de Schauen fut donnée, en 1680, par la maison de Brunswick, avec tous les droits de supériorité territoriale, au prince de Waldeck, qui la vendit, en 1689, à la famille de Grote. Celle-ci la possède encore; mais depuis les événements des dernières années, elle est soumise à la souveraineté prussienne.

3o La même maison eut le couvent de Groningen avec le domaine direct du château de Westerburg; elle le vendit par la suite à l'électeur de Brandebourg.

4o Elle fut déchargée du payement d'une dette de quatre cent mille écus d'Empire que le duc Ulric de Brunswick avait contractée envers le roi de Danemark; ce monarque l'avait transférée par la paix de Lubeck à l'empereur, et celui-ci l'avait cédée à Tilly. La maison de Brunswick réclama le droit de compenser ce capital avec des prétentions qu'elle avait à former contre le Danemark.

5° Enfin on donna aux fils puînés du duc Auguste deux canonicats de la cathédrale de Strasbourg.

La maison de Hesse-Cassel obtint1:

1° L'abbaye de Hirschfeld ou Hersfeld, à titre de principauté séculière avec voix et séance à la diète. Le landgrave en était déjà administrateur, et, depuis le xive siècle, la ville de Hersfeld se trouvait sous la protection particulière de cette maison. On assura au landgrave toutes les dépendances de l'abbaye, et nommément la prévôté de Gellingen, située dans l'enceinte de la principauté de Schwarzbourg-Rudolstadt. 2o Le domaine direct des bailliages de Schaumbourg, Buckebourg, Sachsenhagen et Stadthagen, auquel prétendaient les évêques de Minden. Les anciens comtes de Schaumbourg s'étaient éteints en 1640. La mère du dernier duc, fille d'un comte de La Lippe et d'une comtesse de Schaumbourg, se mit en possession du comté, et le transmit à son frère. Cependant les évêques de Minden, les ducs de Brunswick-Calenberg et les landgraves de Hesse-Cassel prétendirent réunir des parties de ce comté, à titre de fiefs vacants. Le comte Philippe transigea d'abord avec le duc de Calenberg, et ensuite avec le landgrave. Une condition de ce dernier arrangement portait que le comte se reconnaîtrait dorénavant vassal du landgrave pour toute sa comté. C'est cet arrangement que confirma la paix d'Osnabruck. Observons encore que ce fut en vertu de ces arrangements qu'en 1787, le landgrave de Hesse-Cassel voulut s'emparer de Schaumbourg, sous prétexte que le dernier comte, né d'un mariage inégal, n'avait pas été héritier féodal légitime.

3o On assigna à la milice hessoise six cent mille écus d'Empire, payables par les archevêchés de Mayence et de Cologne, les évêchés de Paderborn et de Munster, et l'abbaye de Fulde, dans lesquels ces troupes occupaient des places.

Article 45 du traité d'Osnabruck.

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