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lumes in-folio, vu que le format est petit, l'impression magnifique, et que nombre de traités y sont insérés en deux langues, et quoiqu'on soit surpris au premier abord d'y trouver tant de traités puisés dans du Mont et autres ouvrages imprimés plutôt que dans les archives du royaume, ainsi que l'origine de l'ouvrage permettait de l'attendre, ce recueil renferme cependant plusieurs traités et autres actes qui manquent au Corps diplomatique, et d'autres qui, comme les traités avec les villes anséatiques de 1647 et 1648, y sont beaucoup mieux donnés que dans aucun autre recueil; de sorte que les étrangers mêmes avaient tout lieu de regretter que depuis longtemps cet ouvrage ne se continuait pas, et que la mort du rédacteur, survenue (1775), ôtait l'espoir de le voir continué de ses mains. Ce n'est que sous le règne du roi actuel que, par ses ordres, et sous la direction du prince de la Paix, on entreprit en Espagne la rédaction d'un nouveau recueil qui sert de suite à celui d'Abreu, commençant avec l'année 1701. Le premier volume parut sous le titre :

Coleccion de los tratados de paz, alianza, comercio, etc., ajustados por la corona de España con las potencias extrangeras desde el reynado del señor don Felipe quinto hasta el presente. Publicase por disposicion del excelentísimo señor principe de la Paz, consejero y primer secretario, etc. Tomo I, de orden del rey. Madrid, en la imprenta real, año 1796; le second, sans faire mention du prince de la Paix, a paru en 1800, in-fol.

Ces deux tomes, qui ensemble ne surpassent guère en volume un des tomes d'Abreu, auxquels ils ressemblent pour le format et les caractères, renferment l'espace de 1701 jusqu'à la paix de 1748 inclusivement. On y trouve plusieurs traités qui n'ont pas encore paru, puisés sans doute à de très-bonnes sources (et dont j'ai profité pour les présents suppléments); la majeure partie des traités cependant était déjà connue, soit par le Corps diplomatique, soit par d'autres ouvrages, ce qui au reste n'est pas un reproche, vu que ce recueil était principaJement destiné à l'usage des Espagnols; il est fort à désirer que cette collection se continue, et que les rédacteurs veuillent bien donner aussi des suppléments de traités qui y manquent, et même de quelques pièces que feu M. Abreu n'avait point insérées là où il aurait convenu d'après l'ordre chronologique, mais qu'il avait promis de donner plus bas.

Le grand recueil d'Abreu engagea en Espagne (comme

Corps diplomatique en Allemagne) à en donner un abrégé moins dispendieux qui a paru sous le titre :

Prontuario de los tratados de paz, etc., hechos con los pueblos, reyes, repúblicas y demás potencias de Europa. A Madrid, 1749 et suivantes. Huit volumes in-8°, dont deux pour le règne de Philippe III, trois pour celui de Philippe IV, et trois pour celui de Charles II.

On n'y trouve que les principaux traités du grand recueil, seulement en espagnol et quelques-uns en abrégé. J'ignore si la continuation du grand ouvrage a déjà été suivie de la continuation de l'abrégé.

Il a paru en outre en Espagne un petit recueil, sans doute curieux, sous le titre :

Tratados de paces y alianzas entre varios reyes de Aragon y diferentes príncipes infieles de Asia y Africa desde el siglo XIII hasta xv, un volume in-4°2; mais j'ignore en quelle année il a été publié, et je n'ai pas encore réussi à me le procurer.

III. POUR LE PORTUGAL.

J'ignore à quelle époque l'usage d'imprimer les traités d'autorité a pris en Portugal, et même s'il y est établi. Les constitutions papales de 1514 et suivantes en faveur des rois de Portugal ont été imprimées séparément avec permission et privilége à Lisbonne, in-4°, mais ce n'est qu'en 17073; et d'ailleurs on ne peut guère inférer de là que les autres traités l'ont été de même. Celui avec l'Espagne de 1750 a été imprimé séparément (et c'est cet imprimé que j'ai suivi dans le présent supplément pour ce traité et pour ceux de Tordesillas et de Saragosse qui y sont annexés). Mais rien n'annonce qu'il ait été imprimé par autorité, quoiqu'il ait paru dans la résidence du royaume. Je doute aussi que le Portugal ait aucun recueil particulier de ses traités. Le Code diplomatique que D. Antonio Caetano de Sousa a ajouté à sa vaste Histoire généalogique de la maison royale de Portugal, et qui a paru sous le titre :

Provas da historia genealogica da casa real Portugueza tiradas dos instrumentos dos archivos da Torre do Tombo, da

' D'après la Gazette de Madrid (1790), citée ci-dessus, le prix des douze volumes d'Abreu est de trois cent quatre-vingt-seize réaux, celui de l'abrégé de trente réaux.

2 Gazetas de Madrid, 1790, t. I, p. 236.

3 Rousset, Suppl., t. II, P. I, p. 26.

serenissima casa de Bragança, de diversas cathedraes mosteiros, e outros particulares deste reyno por D. Antonio Caetano, de Sousa, clerico regular, academico de numero da academia real. T. I-VI. A Lisbonne, 1739-1748, in-4°.

Il renferme à la vérité quelques traités, nombre de contrats de mariage de la famille royale, et beaucoup de bulles papales; mais la majeure partie des diplômes est d'un genre différent, quoique curieux et important pour l'histoire du Portugal; on n'y trouve surtout presque rien qui soit relatif au commerce.

IV. POUR LA GRANDE-BRETAGNE.

Le vaste recueil de Rymer, dont il a été parlé, termine avec l'année 1654. Le petit recueil manuel et général en quatre volumes in-8°, mentionné plus haut, finit avec l'année 1731. Mais l'usage de faire imprimer les traités séparément n'ayant plus cessé après 1688, et d'ailleurs les traités les plus importants ayant été présentés, surtout depuis cette époque, au parlement, il résultait de là des secours importants pour la rédaction de collections des traités de la Grande-Bretagne.

Je ne toucherai que légèrement l'abrégé des traités de la Grande-Bretagne qui parut sous le titre :

Extracts from the several treaties subsisting between GreatBritain and other kingdoms and states. A Londres, 1741, in-4°. Une nouvelle édition, mais différente de la première, a paru à Londres (1758), in-4°.

Le titre même indique qu'il ne renferme que des extraits; cependant on y trouve quelques traités en entier. Tout le recueil est relatif aux affaires maritimes.

Il a paru depuis encore un petit recueil particulier des traités de commerce sous le titre :

A complete collection of maritime treaties of Great-Britain. London, 1779, in-8°.

Je le trouve aussi allégué sous le titre de Gosseling's treaties; mais je ne l'ai pas eu en mains.

Outre ces recueils, qui se bornent à un genre déterminé de traités, il parut déjà (1772) un recueil manuel des différents traités de la Grande-Bretagne depuis 1688, sous le titre :

Collection of all the treaties between Great-Britain and other powers from 1688 till 1771. London, 1772, t. I, II, in-8°.

A ce recueil fut joint (1781) un petit volume de suppléments

renfermant quelques traités plus anciens depuis la fin du XVe siècle, et le Discourse de Jenkinson (aujourd'hui comte Liverpool) on the conduct of Great-Britain in respect to neutral nations, qui avait paru en 1757.

De ce recueil manuel il fut fait une nouvelle édition augmentée (1785) sous le titre :

A collection of all the treaties of peace, alliance and commerce between Great-Britain and other powers; from the treaty signed at Munster in 1648 to the treaties signed at Paris in 1783. To which is prefixed a Discourse on the conduct of the government of Great-Britain in respect to neutral nations, by the right hon. Charles Jenkinson, in three volumes. London, 1785, in-8°.

Quoique le nom de Jenkinson, exprimé sur chacun des trois volumes, ne doive se rapporter qu'à son discours, placé à la tête du premier volume, et non au recueil même, à la rédaction duquel il n'a point eu part, ce titre général a fait que par une erreur dans laquelle moi-même j'ai été assez longtemps, on a fréquemment attribué à Jenkinson tout l'ouvrage rédigé par un anonyme. Les Anglais allèguent ce recueil simplement sous le nom: Treaties (1785), pour le distinguer de l'édition de 1772 et du manuel général de 1732.

Cette collection renferme, d'après l'ordre chronologique, une multitude de traités plus ou moins importants et quelques autres actes publics. Les traités qui presque tous n'y sont donnés qu'en anglais sont puisés surtout dans les imprimés faits d'autorité en Angleterre, et qui, comme on sait, sont ordinairement accompagnés d'une traduction anglaise, là où il y a lieu.

Mais un autre recueil, qui me paraît être infiniment préférable à celui-ci, et pouvoir servir de modèle aux recueils manuels de ce genre, c'est celui que M. Chalmers a publié (1790) sous le titre suivant:

A collection of treaties between Great-Britain and other powers by George Chalmers, Esq. London, 1790, t. II, in-8°.

L'auteur y a séparé les relations de la Grande-Bretagne avec chacun des principaux États étrangers, rangeant sous chaque relation, non pas tous les traités, mais ceux qu'avec beaucoup de discernement il a jugés être encore les plus importants, en se contentant de placer à la tête de chaque relation une liste plus ample, même de traités qu'il n'a point donnés. Un recueil de ce genre n'est pas l'ouvrage de la main, mais le fruit d'une longue étude et de connaissances profondes et bien digérées. On y trouve plusieurs traités qui n'avaient pas encore été imprimés,

ou manquaient du moins, soit dans le Corps diplomatique, soit dans d'autres recueils généraux; si on était tenté de désirer qu'il y eût ajouté encore quelques traités non imprimés, et que sans doute il avait l'occasion de se procurer, on doit se souvenir que son plan ne les admettait point. Il a assez fait voir dans les listes qu'il a données qu'il ne les ignorait pas. Les traités y sont insérés en entier ; la plupart en anglais, quelques-uns s'y trouvent en langue française.

V. POUR LES PROVINCES-UNIES DES PAYS-BAS, AUJOURD'HUI LA RÉPUBLIQUE BATAVE.

Il n'y a pas, je crois, de pays en Europe qui, à raison de sa population, soit plus richement doté en recueils de diplômes de tout genre et en ouvrages volumineux parsemés d'actes publics, que l'est la Hollande; aucun où le goût pour de telles productions se soit plus uniformément conservé, au point d'y favoriser des entreprises qui réussiraient difficilement dans aucun autre pays1. Encore nombre de ces ouvrages sont-ils écrits en hollandais, dans une langue qui ne promet qu'un faible débit chez l'étranger.

Les États-Généraux ayant continué depuis 1610 à autoriser leurs imprimeurs ordinaires pour l'impression des traités individuels, à mesure qu'ils ont été conclus, ceux-ci firent bientôt après la spéculation de réunir par des numéros ces différents traités in-4° en une collection, à la tête de laquelle ils placèrent les traités d'union de 1576 et 1579; et c'est ainsi que, pour les premiers soixante-treize numéros, ils firent imprimer le titre : Recueil van de Tractaaten gemaacht en geslooten tusschen de Hoogh Mog. Heeren Staaten Generaal der Vereenighde Nederlanden ter eenre, ende verseheyde Koningen, princen en Potentarten ter andre zyde in s'Gravenhage by Jacob Scheltus, avec une table des numéros qui s'étend jusqu'à l'année 1701.

Cette collection s'est continuée, non-seulement jusqu'en 1726, où on imprima un nouveau titre : Vervolgh van het recueil van de Tractaten, etc., Tweede Deel; et la liste des traités jusqu'à cette époque, n. 1-21, mais même jusqu'aux temps les plus récents, au moins jusqu'en 1795; de sorte que chacun a pu se

C'est ainsi, par exemple, que, sur la révolution arrivée en Hollande au mois de septembre 1787, il a paru un recueil en cinquante volumes in-8°. Une telle entreprise ruinerait un libraire allemand.

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