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2° Substituer des copies exactes et authentiques à celles qui sont ou vicieuses en elles-mêmes, ou très-inexactement imprimées ;

3° Substituer aux extraits les traités entiers;

4o Ajouter, autant qu'il dépendrait de lui, les traités qui manquent, en tant qu'ils sont importants, mais sans glaner ces traités de subside, ces armistices, ces capitulations que du Mont et Rousset ont sagement omis, lorsqu'ils n'ont point eu de suites qui pourraient faire désirer de les connaître en entier;

5o Ajouter ceux des priviléges accordés aux étrangers en fait de commerce qui manquent dans le Corps diplomatique, et qui appartiennent à l'histoire du commerce étranger;

6o Insérer quelques lois qui ont essentiellement influé sur les affaires étrangères; c'est ainsi, par exemple, que l'ordonnance de Louis XIV sur le droit du fret de 1659, l'acte de navigation de la Grande-Bretagne de 1660, le product-placat de la Suède de 1724 auraient dû trouver plutôt une place dans le Corps diplomatique que nombre d'arrêts du parlement de Paris sur des objets domestiques;

7° Ajouter les lois relatives à la neutralité, émanées, soit du côté des États neutres, soit de la part des puissances belligérantes, et, quant à ces dernières, indépendamment de la forme dans laquelle elles sont données, soit celle d'une ordonnance particulière, de déclaration de guerre ou autre ;

8° Faire un choix judicieux des octrois pour les grandes compagnies de commerce, puisqu'il ne serait pas à propos de les donner tous, et que ceux qui se trouvent dans le Corps diplomatique sont évidemment insuffisants dès qu'une fois ils entraient dans le plan.

Je conviens que la question, si les points no 5, 6, 7 et 8 doivent entrer dans les suppléments, est susceptible d'être différemment vue, et jamais rédacteur ne satisfera tous les lecteurs, dont les uns trouveront qu'il a donné trop, et les autres trop peu; mais il me semble que ces morceaux, servant essentiellement à l'intelligence des traités comme à l'histoire du commerce, devraient être placés dans un si vaste recueil, et que, donnant quelque chose à l'esprit du siècle, on devrait les faire entrer par préférence à des pièces qui ne concernent que le cérémonial.

Les doutes qu'on peut élever à cet égard ne sont pas les seuls à résoudre; je proposerai encore les suivants :

1° Lorsqu'on peut donner une copie plus authentique que

celle qui se trouve dans le Corps diplomatique, et que cette copie diffère, mais, par exemple, pas plus essentiellement que celle que j'ai donnée, p. 449, du présent volume du traité du 13 juin 1721, ne diffère de celle qu'on trouve chez du Mont, doit-on la donner ou l'omettre? Il n'est pas faisable de donner une liste des variantes, surtout sans le traité à côté, et cet ouvrage pénible serait inutile, puisqu'il ne serait pas lu.

2° En convenant qu'on doit supprimer ces traités de subsides éphémères, ces armistices, ces capitulations qui n'ont eu qu'un intérêt momentané, doit-on omettre ou insérer ces conventions faites au sujet du droit d'aubaine, du droit de détraction, de l'extradition des criminels et des déserteurs? par exemple, tel que les actes dont j'ai donné un échantillon sous le n° 19 du deuxième volume de ce supplément, relativement à quelques États d'Italie? Ces actes ne sont rien pour l'étude de l'histoire, mais, pour celle du droit des gens, je ne les considère pas comme indifférents, lors même qu'ils ne sont que passagers; ils ne le sont pas non plus pour ceux qui seraient chargés de rédiger des conventions sur de tels objets; mais je crois qu'on n'a pas besoin de les donner tous. En cas douteux, j'opinerais pour l'insertion, mais en supprimant les simples cartels faits en temps de paix, s'ils n'ont quelque chose qui soit particulièrement remarquable.

3° Nul doute qu'on ne doive conserver la langue originale des diplômes; mais jusqu'où doit-on pousser le soin d'y ajouter une traduction, quand on peut en donner une publiquement autorisée quand on ne peut fournir qu'une traduction privée.

On rougirait d'offrir aux gens de lettres une traduction de traités dressés en latin; ceux qui possèdent le latin n'auront pas non plus besoin de la traduction des diplômes italiens; la langue française est aujourd'hui la langue universelle. Pour les originaux dressés dans ces trois langues, j'opinerais contre les traductions, si ce n'est pour ceux dressés en espagnol, en portugais, en anglais, en danois, en suédois, en allemand, en hollandais.

Feu M. du Mont a supposé la langue espagnole trop connue pour exiger une traduction; il se peut qu'elle l'ait été davantage de son temps, comme elle l'a peut-être été dans des temps beaucoup plus reculés, par le rôle que jouait alors l'Espagne ; il se peut que le goût pour la littérature espagnole qui, du moins dans le nord de l'Allemagne, semble avoir augmenté dans les temps les plus récents, la rende un jour plus générale; mais il me semble que jusqu'ici une traduction des pièces espagnoles

et portugaises ne serait pas superflue. Je l'ai ajoutée à la plupart des diplômes qu'on trouve dans le présent supplément, je l'ai supprimée pour d'autres qui, ou n'étaient pas de l'époque à laquelle je me suis borné, à peu d'exceptions près, comme pour les traités de Tordesillas et de Saragosse, ou ne paraissaient pas assez importants pour l'exiger, comme la déclaration, t. I, p. 433.

La langue anglaise, quoique fort peu répandue dans le nord de l'Allemagne, me paraît l'être encore trop peu généralement dans les pays étrangers pour ne pas faire désirer une traduction. Ceci a lieu, encore plus, relativement aux langues danoise et suédoise.

Quant à la langue allemande, il ne peut y avoir de doute qu'en tant qu'on a égard aux pays étrangers; mais il semble que les motifs qu'a eus M. du Mont de n'y pas joindre des traductions françaises sont renforcés de nos jours, par les progrès que l'étude de la langue allemande a fait dans plusieurs pays étrangers.

Il y aurait un peu plus de motifs de joindre des traductions. aux diplômes hollandais, vu que beaucoup d'Allemands mêmes, surtout dans le sud de l'Allemagne, ne lisent pas couramment le hollandais; il semble que la qualité de ces documents, qui d'ailleurs ne seront pas en très-grand nombre, devrait décider.

Ces observations suffiront pour faire voir que je ne méconnais pas les difficultés et les écueils que présente un nouveau supplément à un ouvrage, si justement apprécié que l'est le Corps diplomatique. Aussi, loin de vouloir m'engager à l'offrir au public, je sens que ce que, depuis plusieurs années, j'ai pu rassembler en bonnes copies de diplômes qui devraient y entrer, ne suffit pas, à beaucoup près encore, pour former un ouvrage digne d'être mis à côté de celui de M. du Mont; aussi je renoncerais de bon coeur à tout projet de ce genre, si je pouvais espérer de le voir réalisé par un autre mieux secondé que moi par les circonstances. Mais je ne dissimule point que, jugeant qu'un tel supplément est à désirer, je ne cesserai pas de m'en occuper, sauf le droit de tout autre de me prévenir; le temps que, malgré le secours de notre superbe bibliothèque, j'ai dû sacrifier à la recherche de diplômes, depuis que je m'occupe du droit des gens, me persuade de plus en plus de l'utilité et de la commodité d'un tel supplément.

En attendant qu'il paraisse, j'offre ici au public une petite collection de traités du XVIIIe siècle, antérieurs à l'époque de la

quelle commence mon recueil, et qui manquent dans tous les recueils généraux de traités qui me sont connus. Je n'ai pas donné tout ce que j'aurais pu donner, et ceux qui possèdent mon Guide diplomatique n'auront point de peine à s'en convaincre; mais j'ai moins encore pu donner tout ce que j'aurais désiré; et je voudrais que ce petit recueil, plus propre à sonder le goût du public qu'à le satisfaire, fût considéré plutôt comme un appendice à mon recueil, qui a été accueilli avec bonté, que comme le commencement d'un supplément aux travaux de MM. du Mont et Rousset, dont on aurait le droit d'attendre davantage. Je rendrai un compte plus détaillé des pièces que ces deux volumes renferment, à la tête du second volume qui s'imprime actuellement.

George-Frédéric de MARTENS.

(Recueil des principaux traités, etc. Suppl., tom. I.)

A Gottingue, ce 12 février 1802.

FIN DU TOME PREMIER.

ERRATA

DU PREMIER VOLUME.

Page 80. Plénipotentiaires danois à Osnabruck, lisez Juste HOEG; Grégoire KRABBE; Christophe LIPPIUS et Laurent LANGERMANN.

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