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A MUNSTER.

DÉPUTÉS.

A OSNABRUCK.

DÉPUTÉS.

Pour les comtes et barons du banc de Franconie.

VARNBUHLER (Jean Conrad).

Pour le comte d'Oldenbourg.

MYLIUS (Hermann ).

Pour la république de Strasbourg, et les villes de Spire, Weissembourg sur le Rhin, Landau.

OTTON (Marc).

HEUSS (Ernest).

Pour la république de Ratisbonne.

WOLF (Jean-Jacques).

Pour la république de Nuremberg, Winsheim et Schweinfurt. KRESSENSTEIN (Jodoce Christophe

Kress de).

SCHELENBACK (Tobie Oelhasfen de).

Pour la république de Francfort-sur-le-Mein, les protestants d'Augsbourg, les comtes d'Oettingen.

STENGLIN (Jocharie).

Pour la république d'Ulm, et les villes de Giengen, Alen et Bopfingen.

OTTON ( Sébastien ),

Pour les villes libres de Haguenau, Colmar, Obernenheim, Keisersberg, Munster au Val-Saint-Grégoire, Rosheim et Turkheim.

SCHNEIDER (Jean-Balthazar ).

Pour la ville impériale de Dortmond.

KUMPSCHOFF (Joseph ).

Pour les villes impériales de Esslingen, Reutlingen, Nortlingen, Hall, en Souabe, Heilbronn, Lindau sur le lac de Constance, Kemptem, Weissembourg en Nortgau, Weimpfen.

HEIDER (Valentin).

WAGNER (Georges).

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Tels étaient les personnages du congrès. Il dura près de quatre ans avant de terminer son œuvre. Le nombre, la nature, la complication des intérêts dont il était chargé suffisent sans doute pour justifier ce qu'on a appelé sa lenteur. C'était pour la première fois que les États de l'Europe paraissaient former une véritable république des Puissances, et qu'ils sentaient la nécessité d'assurer l'intérêt général en consultant tous les intérêts particuliers, et de combiner toutes les forces de manière que, par leur action et leur réaction réciproques, aucune ne fût écrasée1, aucune ne devînt tyrannique. Jamais l'Europe n'avait présenté un tel spectacle, et il était réservé seulement à nos jours de montrer une assemblée plus imposante encore.

1 1 Lyonne disait au pape Urbain VIII : « Votre Sainteté n'ignore point la loi suprême des princes qui les oblige d'empêcher les forts de dévo- ←→

rer les faibles, >>

:

Au reste, tout a été remarquable dans ce grand congrès, qui a fixé les destinées de l'Allemagne, et les formes mêmes qu'on y a suivies doivent être mentionnées. A Munster, on traitait par l'intervention des médiateurs. Les Français remettaient leurs propositions au nonce du pape et au ministre de la république de Venise, et ceux-ci les transmettaient aux plénipotentiaires de l'empereur et des États. A Osnabruck il n'y avait pas de médiateurs, et les communications étaient directes. La première proposition suédoise, rédigée en langue latine, fut solennellement portée à l'ambassadeur de l'empereur, par un secrétaire et deux cavaliers d'ambassade des copies de cette proposition furent remises à chaque ambassadeur électoral, au plénipotentiaire de l'archevêque de Magdebourg, pour le collége des princes, et au ministre directorial des villes pour leur collége. La proposition des ambassadeurs de France, redigée en français, fut sur-le-champ traduite en latin. La langue latine fut souvent employée dans les discussions. Les négociations directes n'avaient lieu qu'entre les ambassadeurs de l'empereur, ceux de France et ceux de Suède; mais on y appela quelquefois ceux des États protestants. Les deux corps, catholique et protestant, tenaient des conférences particulières, et se communiquaient, le cas échéant, leurs délibérations par écrit. Quelquefois les ministres des États se réunissaient sans distinction de religion; de telles assemblées étaient presque aussi complètes que les diètes de l'Empire. Au surplus, les questions relatives au cérémonial furent traitées, au congrès, avec une grande importance, aussi tout ce qui fut statué à cet égard, a-t-il par la suite, servi de règle.

Mais avant d'aborder les négociations elles-mêmes, et afin de les bien comprendre, il est nécessaire d'avoir une parfaite connaissance des droits, des vues et des

passions des parties belligérantes, c'est-à-dire des intérêts divers qu'il s'agissait de ménager, et d'étudier le caractère des ministres auxquels était confié le soin de les faire prévaloir.

Caractère des médiateurs. - Fabio Chigi1, noble siennois, évêque de Nardo, après avoir déjà donné des marques de sa capacité dans plusieurs emplois considérables qu'il avait exercés à Ferrare, à Malte et à Cologne, faisait à Munster la fonction de médiateur au nom du pape Urbain VIII, avec la qualité de nonce extraordinaire. Quoique ce prélat ne fût peut-être pas un génie du premier ordre, il avait, au jugement des plénipotentiaires français, beaucoup de cette habileté et de cet esprit insinuant, qui est le plus nécessaire pour les négociations; et il sut en faire usage pour son avancement, en témoignant de l'attachement à la France autant qu'il en fallait pour persuader aux Français qu'il leur serait favorable, sans donner lieu à l'autre parti de l'accuser de partialité. Ce fut surtout par cette adresse qu'il sut se conserver à Munster l'emploi de médiateur, dont on ne l'avait d'abord chargé qu'en attendant l'arrivée d'un légat. Le cardinal Rosetti avait été nommé pour cet emploi; mais il était haï du cardinal Mazarin : il avait eu, en Angleterre, des liaisons avec madame de Chevreuse; il avait fait paraître beaucoup d'inclination pour l'Espagne. Il n'en fallait pas tant pour le faire exclure. La cour de France s'imagina même qu'en excluant Rosetti, elle se rendrait favora

⚫ Élevé au trône pontifical, en 1655, sous le nom d'Alexandre VII.

ble celui qu'on nommerait à sa place, parce qu'il lui serait du moins indirectement redevable de sa nomination. Elle se servit pour cela d'un prétexte qui paraissait plausible. Le cardinal Ginetti, ennuyé de faire depuis plusieurs années à Cologne la figure de légat médiateur sans en exercer aucune fonction, était retourné en Italie sous prétexte de rétablir sa santé; et la France prétendit que le pape n'ayant point révoqué les pouvoirs de ce cardinal, il n'était pas juste de nommer un nouveau légat. Le pape et le cardinal Barberin, mortifiés du refus de la France, crurent s'en venger en lui accordant ce qu'elle demandait, parce que le cardinal Ginetti n'avait pas, en effet, assez d'expérience et de capacité pour une médiation si délicate. Cependant, comme ce cardinal était encore en Italie, Chigi, qui était nonce à Cologne, fut chargé d'aller à Munster pour y présider à l'ouverture des conférences et faire les fonctions de médiateur en attendant l'arrivée du légat. Le cardinal Mazarin le croyait de ses amis, et on l'avait autrefois demandé pour nonce à la cour de France. Par cette raison, les. Français ne doutèrent point qu'il ne dût leur être favorable et entrer dans leurs intérêts; mais ils crurent devoir dissimuler leur joie et leurs espérances, pour ne pas rendre le nouveau médiateur suspect aux ennemis; et Chigi, de son côté, dissimulait encore plus habilement ses véritables sentiments, pour se ménager la bienveillance de la cour de France.

Rien ne lui était tant recommandé, dans l'Instruction qui lui fut envoyée de Rome, que d'observer une parfaite neutralité entre les partis et d'éviter tout ce qui pouvait donner le moindre soupçon de partialité. On lui défendait de faire aucune proposition de son chef, ni de dire son avis sur celles qui seraient faites par les plénipotentiaires; il devait se contenter d'é

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