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lions d'âmes, et obtenait, en total, une recette de quatre-vingt-trois millions et demi de francs.

Au résumé, on a vu successivement se former quatre associations douanières, savoir:

L'union bavaro-wurtembergeoise;

L'union des États de la Thuringe;

L'union hesso-prussienne;

L'union hanovrienne.

Elles sont aujourd'hui réduites à deux, comme on le voit dans les divisions suivantes :

ÉTATS DU ZOLLVEREIN.

Les deux duchés d'Anhalt, le grand-duché de Bade, le royaume de Bavière, le duché de Brunswick, la ville libre de Francfort, l'électorat, le grand-duché et le landgraviat de Hesse, les deux principautés de Hohenzollern, la principauté de Lippe-Detmold, le grand-duché de Luxembourg, le duché de Nassau, le royaume de Prusse, les principautés de Reuss, le royaume de Saxe, le grand-duché de Saxe-Weimar, les trois duchés de Saxe, les deux principautés de Schwarzbourg, la principauté de Waldeck et Pyrmont, le royaume de Wurtemberg; plus quelques enclaves du Hanovre, de Mecklenbourg-Schwerin et de l'Oldenbourg.

ÉTATS QUI NE FONT PAS PARTIE DU ZOLLVEREIN.

L'empire d'Autriche, le duché de Holstein, les deux Mecklenbourg, les villes libres de Hambourg, Brême et Lubeck, le royaume de Hanovre, le grand-duché d'Oldenbourg et la principauté de SchaumbourgLippe; ces trois derniers États forment l'Association hanovrienne.

TRAITÉS DE PAIX.

I. De la paix en général.

L'autorité dépositaire

du droit de faire la guerre, de la résoudre, de la déclarer et d'en diriger les opérations, est aussi la seule à qui le droit de faire la paix soit dévolu. Ces deux pouvoirs sont dans la plus intime corrélation, et le second dérive du premier.

Lorsque les puissances qui étaient en guerre sont convenues de poser les armes, le contrat où elles stipulent les moyens de rétablir entre elles tous leurs rapports d'intérêts, de bons offices et d'amitié, s'appelle Traité de paix.

L'idée juste que l'on doit se faire d'une pareille convention, est donc qu'elle a pour but, non-seulement de mettre un terme à la guerre, mais encore d'en prévenir le retour.

Un traité de paix ne peut être qu'une transaction.. Si l'on devait, en effet, y observer une justice exacte et rigoureuse, et s'il était permis à chacun de prétendre recevoir ce qui lui appartient, la paix serait bien rarement possible. Ce n'est pas tout encore; la stricte équité voudrait de plus que l'auteur d'une guerre injuste fût soumis à une peine proportionnée à l'injure dont il doit une satisfaction, et capable de pourvoir à la sûreté future de celui qu'il a attaqué. Comment déterminer la nature de cette peine, et en marquer précisément le degré? Enfin, celui-là même de qui les armes sont justes, peut avoir passé les bornes d'une juste défense, porté à l'excès des hostilités dont le but était légitime, et ce sont autant de torts, dont la justice rigoureuse exigerait la réparation. Il peut avoir fait des conquêtes et un butin qui excèdent la valeur

de ce qu'il avait à prétendre; qui en fera le calcul exact, la juste estimation? Puis donc, qu'il serait affreux de perpétuer la guerre, de la pousser jusqu'à la ruine entière de l'un des partis, et que, dans la cause la plus juste, on doit penser enfin à rétablir la paix, et tendre sans cesse à cette fin salutaire, il ne reste d'autre moyen que de transiger sur toutes les prétentions, sur tous les griefs de part et d'autre, et d'anéantir les différends par une convention la plus équitable qu'il soit possible. On n'y prononce point sur la cause même de la guerre, ni sur les controverses que les divers actes d'hostilité pourraient exciter; aucune des parties n'y est condamnée comme injuste, il n'en est point qui voulût le souffrir, mais on y convient de ce que chacun doit avoir, pour renoncer à ses prétentions. Aussi voyons-nous que, dans ces traités, on s'engage réciproquement à une paix perpétuelle; et effectivement, comme la paix se rapporte à la guerre qu'elle termine, cette paix est réellement perpétuelle, si elle ne permet pas de réveiller jamais la même guerre, en reprenant les armes pour la cause qui l'avait allumée.

Quant aux conditions de la paix, ce sont les causes de la guerre qui doivent servir de mesure. Lorsque la satisfaction, poursuivie les armes à la main, est obtenue, la guerre n'a plus d'objet; elle est terminée, et l'état de paix doit succéder. Telles sont les maximes positives et invariables du droit des gens. Il est facile de sentir quelles seraient les conséquences funestes de l'oubli de ces importantes vérités. La plus évidente et la plus immédiate serait que les conquêtes n'ayant plus de bornes, le droit rigoureux de la guerre mettrait toutes les nations à la merci de la fureur ou de la magnanimité du vaincu; elles seraient sans cesse exposées à la convoitise de l'ambition ou de l'avarice, et

il n'existerait plus aucune garantie ni pour leur tranquillité ni pour leur indépendance.

nus,

Cependant, trop souvent il arrive que les puissances s'écartent des principes salutaires que nous venons de rappeler : la paix dépend, en général, plutôt de la nature des succès qu'une des parties a obtedes moyens de les étendre, ou de l'épuisement, que des sentiments de justice, de modération et d'humanité qui devraient constamment diriger les chefs des nations. Les succès ne font que trop souvent perdre de vue les sujets primitifs de la guerre, pour y substituer des projets d'ambition, de conquête, et même de simple convenance bien ou mal calculée, projets auxquels on était loin de songer dans l'origine, et dont l'objet est la plupart du temps hors de toute proportion avec la satisfaction qui peut être due, et qui, loin de contribuer à la liberté et à la prospérité, au bonheur des nations, portent souvent atteinte à l'un et à l'autre.

Mais en supposant même au vainqueur un droit indéfini de profiter de ses avantages, il est des bornes qu'il ne peut dépasser sans danger, ou au moins sans être accusé d'imprévoyance, sans porter atteinte à sa réputation, sans détruire la confiance qu'il doit être si jaloux d'établir, sans être regardé comme l'ennemi du repos public, et souvent sans préparer le germe de nouvelles guerres, qui, en ruinant les peuples, peuvent exposer à de nouveaux hasards sa fortune, sa gloire, et le salut de l'État.

Ainsi, lorsque le vainqueur veut sérieusement la paix, lorsqu'il la veut solide et durable, la première chose qu'il doit considérer, c'est le motif même de la guerre, ce doit être là véritablement la base fondamentale des ouvertures et des négociations. Ce n'est pas, cependant, que l'on prétende interdire au vainqueur

qui a soutenu une guerre juste, d'aller au delà de cette limite; il peut profiter de ses avantages pour châtier un ennemi injuste, ou qui s'obstinerait à refuser la paix à des conditions raisonnables, il peut même chercher ses convenances mais qu'il est facile, sur cet article des convenances, de se laisser égarer, et de sortir des règles que prescrivent la justice, la prudence et le véritable intérêt national!

Quant au souverain pour qui les événements de la guerre sont malheureux, qui voit peu de chances pour réparer ses revers, ou qui n'en trouverait qu'en faisant des efforts ruineux, non-seulement la paix lui est nécessaire, mais elle est même un devoir, et ne la point chercher, ou bien la refuser, c'est trahir la nation, c'est vouloir exposer son existence au hasard, c'est écouter l'impulsion d'une fausse dignité ou d'un aveugle désespoir, au lieu de suivre celle de la nécessité, de la prudence et du salut de la patrie.

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II. Démarches conciliatrices. Les premières démarches, pour amener la paix, peuvent être faites, soit par le vainqueur qui s'y porte par générosité, soit par le vaincu qui la demande, soit enfin par des tierces puissances qui offrent leur médiation ou leurs bons offices. Dans le cas de médiation, les plénipotentiaires des puissances belligérantes ne négocient pas directement l'un avec l'autre. Les propositions réciproques se font par l'entremise des délégués de la puissancé médiatrice. Si l'on se borne aux bons offices de celle-ci, les négociations ont lieu entre les plénipotentiaires eux-mêmes, sous l'influence conciliatrice des ministres du médiateur. Souvent aussi une puissance neutre se charge de préparer les voies par un accommodement, sans se porter pour médiatrice, ou sans y participer ultérieurement par ses bons offices; elle fait seulement les premières propositions, et aban

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