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Mexique, un groupe dont quelques cîmes, comme le Popocatépec et le Pic d'Orizaba excédent 5300 mètres. Cette chaîne s'abaisse ensuite considérablement, mais dans le voisinage de l'Asie elle forme un quatrième groupe dont le Pic St.Élie qui en fait partie, a 5512 mètres. C'est dans ces parages que les Andes paroissent avoir une communication souterraine avec les volcans du Kamtschatka.

Quant à leur structure intérieure, les montagnes de l'équateur réunissent à-peu-près toutes les espèces de roches qu'on découvre sur le reste du globe. La disposition des couches est aussi parfaitement analogue. Le granit forme la base de la chaîne des Andes; leur crête est partout couverte de formations porphyritiques, de basaltes, de phonolites et de roches vertes. Mais un phénomène particulier aux montagnes équatoriales, c'est l'immense hauteur à laquelle s'élèvent les roches postérieures au granit. Cette base est presque entièrement recouverte par ces formations plus récentes, et le point le plus élevé où M. de Humboldt l'ait découverte est a 3500 mètres. Les sommets du Chimborazo , d'Antisana etc. à 6372 mètres de hauteur, sont de porphyre. M. de Humboldt indique encore pour les autres stratifications, les diverses hauteurs où on les rencontre. Les débris de corps organisés sont assez rares sur les montagnes qui avoisinent l'équateur, par le peu d'abondance de pierre calcaire. Cependant on en a trouvé à

4300 mètres de hauteur. Quant aux os d'éléphans fossiles que M. de Humboldt a rapportés, il ne les a trouvés qu'à environ 3000 mètres d'élévation.

Les grandes masses de soufre qui abondent dans la Cordillière, se rencontrent souvent loin des volcans, dans des roches primitives.

C'est dans la chaîne des Andes que l'on trouve le plus grand nombre des volcans. Il en existe plus de cinquante, depuis le cap Horn jusqu'au mont Saint-Elie, qui jettent encore des flammes. Quelques-uns vomissent des laves, d'autres, par exemple, ceux de Quito, lancent des roches scorifiées, de l'eau et de l'argile,

Le volcan le plus récent est celui de Xorullo, qui sortit de terre le 14 septembre 1759, dans une plaine du Mexique, et parvint en peu de temps à 486 mètres de hauteur. MM. de Humboldt et Bonpland sont descendus au fond de son cratère, pour y recueillir de l'air qui contenoit plus de 0,05 d'acide carbonique.

Sous l'équateur, la limite inférieure des neiges est un des phénomènes les plus constans qui existent. D'après les nombreuses mesures qu'il a faites, M. de Humboldt l'estime à 4795 mètres. La Cordillière des Andes n'a point de glaciers; c'est probablement l'effet du peu de neige qui tombe sous les tropiques; mais au Chimborazo, on trouve, en creusant dans la terre, des neiges d'une très-haute antiquité.

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M. de Humboldt marque, dans la description qu'il donne des animaux qui habitent les Andes, les diverses hauteurs où on les trouve; mais comme il ne peut présenter dans un tableau général, qu'une simple nomenclature, nous renvoyons, pour ces détails, le lecteur à l'ouvrage même. L'auteur fait ici, pour la géographie des animaux, ce qu'il a fait plus haut pour la géographie des plantes.

Dans un dernier article, ce savant naturaliste considère la culture du sol dans les régions dont il trace le tableau. Plusieurs villages qui occupent la pente des Andes, sont construits à une très-grande hauteur, en sorte qu'on peut juger des succès de chaque branche d'agriculture selon ces diverses positions. Depuis le niveau de l'Océan jusqu'à 1000 mètres de hauteur, on cultive des bananiers, du maïs et du cacao. C'est la région des fruits les plus délicieux, Les Européens y ont introduit d'autres plantes, le sucre, l'indigo et le café. Cette dernière plante se plaît dans des endroits pierreux et élevés.

Le froment croît le plus abondamment à Quito et au Pérou, depuis 1600 jusqu'à 1900 mètres d'élévation. Les grands plateaux de la Cordillière des Andes sont surtout favorables aux blés d'Europe; le sol de ces régions, facile à labourer, annonce qu'ils ont été les fonds d'anciens lacs.

Depuis 3000 jusqu'à 4000 mètres de hauteur, l'objet principal de la culture est la pomme de

terre. Plus haut, les hommes vivent au milieu de nombreux troupeaux de lamas qui s'égarent souvent jusques dans la région des neiges.

Tel est l'aperçu des idées principales que renferme le tableau physique des régions équatoriales.

M. de Humboldt a accompagné ce travail inté→ ressant d'une planche destinée à retracer à l'œil les phénomènes généraux qu'il a développés dans son mémoire. Cette planche représente le Chimborazo et le cône du Cotopaxi. L'auteur a marqué sur le plan de cette montagne les noms des plantes, aux différentes hauteurs où on les trouve. Aux deux marges de la planche, sont rangées, sous plusieurs colonnes, les échelles barométriques, électriques et autres, selon leur correspondance à ces mêmes hauteurs. Enfin on saisit d'un coupd'œil le résumé général de toutes les observations de l'auteur, et cette nouvelle méthode de retracer l'ensemble des phénomènes d'une même région, réunit à l'élégance, toute la clarté qu'on peut desirer.

D.

E T

CORRESPONDANCES LITTÉRAIRES:

NOUVELLES ETRANGÈRES.

ANGLETERRE,

On doit au docteur WOLLASTON une invention trèsingénieuse. Il a composé une chambre claire, camera lucida, dans la construction de laquelle il a substitué aux deux miroirs des instrumens à réflexion, un prisme irrégulier, au moyen duquel on fait tomber sur le papier l'image d'un objet qu'on peut copier avec la plus grande exactitude. Cette chambre claire est construite d'après les principes des instrumens de réflexion de HADLEY. L'auteur a obtenu une patente. L'usage de cet instrument deviendra probablement général, parce qu'il est d'une grande simplicité et d'un volume très-peu embarassant.

LONDRE S.

M. Nicolas CARLISLE, secrétaire de l'Académie des Antiquaires, fait imprimer un Dictionnaire Topographique de l'Angleterre.

Lors de la prise de Seringapatam, les Anglais envoyèrent, comme on sait, à Calcuta, la bibliothèque de Tipoo Saïb. Le capitaine STEWART qui y enseignoit alors la langue persanne, en dressa un catalogue exact en 1805, et joignit à la description de chaque volume une notice sur son auteur. Le supplément dont il a augmenté son ouvrage, après son retour en Angleterre, contient des passages des auteurs persans les plus célèbres, avec leur traduction en anglais. Le supplément et le catalogue s'impriment à présent à Londres, chez Longman et compa

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