Page images
PDF
EPUB

e

XLIV. D'un Chinois de trente ans. M. Jassoy médecin en chef des hopitaux de Batavia, a envoyé à M. B. six crânes de différents Indiens morts à l'hopital ou exécutés. Il y a joint des notices exactes sur chacun d'eux, tirées des rapports officiels. Le crâne de Chinois qui se trouve parmi ces six, se distingue par un arrondissement singulier, presque en forme de boule, de la partie antérieure, de la machoire supérieure, à laquelle correspond aussi une courbure particulière des dents de devant qui y sont encore. Déjà Duhalde a remarqué que les dents ont chez les Chinois une direction singulière, et Osbeck y cherche la raison des difficultés que trouvent les Européens à imiter leur prononciation..

3.o De la race Ethiopienne :

XLV. Le crâne d'une Hottentotte, envoyé par M. le pasteur Hesse, du Cap de Bonne-Espérance. Ce crâne confirme la remarque de M. Thunberg, que la physionomie du Hottentot a quelque chose de celle du singe ce qu'annonce surtout le menton qui est plus reculé encore que chez les nègres;( cependant beaucoup moins, sans comparaison, que chez l'Orang-Outang, dont M. Blumenbach a un crâne qu'il a reçu de M. le docteur Van Marum.) 4. Trois de la race Américaine:

XLVI. Le crâne d'un ancien Aturien des catacombes de Alto Arinoco. Donné par M. de Humboldt,

XLVII. Toute, la tête parfaitement conservée d'un Brasilien; M. Blumenbach la reçut de M. Mello Franco, médecin ordinaire du roi, à Lisbonne, avec deux crânes, l'un d'homme et l'autre de femme, appartenant aussi à des Brasiliens. Cette tête est singulièrement conservée avec sa peau et ses cheveux, même avec sa couleur nationale cuivrée (copper colour), et elle est ornée à la manière indienne. Les cheveux noirs et plats, sont coupés court et toudus en rond sur le sommet de la tête.

On ne voit plus de sourcils, on distingue seulement sur la lèvre supérieure et sur le menton, quelques poils de barbe durs et roides. (Margrave dit; indigenæ brasilienses barbam habentraram aut nullam. Multi tamen dantur qui barbas habent nigras), Les yeux et la bouche sont pleins d'une résine noire et compacte, Sur les premiers, pour indiquer les paupières fermées, on a attaché deux petits arcs en os, apparemment faits avec des dents du Cavia Capybara, et de la bouche sortent deux bouts d'un cordon de coton long de deux pieds. On a mis aussi aux oreilles percées pour cet effet, de gros glands, également de coton. La coeffure est composée des belles plumes du Ramphastos tucanus, du Tantalus ruber, des Psittacus macao et Ararauna.

XLVIII. Le crâne de la Brasilienne répond parfaitement à cette tête, la forme arrondie, surtout le front bombé, le nez cassé, etc.

5. Deux crânes de la race Malaye

LXVIIII. Un Bugginèse d'environ trente ans, du midi de l'île Célèbes. C'est aussi un présent de M. Jassoy. Le crâne de ce peuple remarquable qui se distingue des autres Macassars, même pour la langue et la manière d'écrire, réunit, d'une manière singulière, les traits de la conformation æthiopienne, avec ceux de la Mogole, il a de l'une la machoire supérieure très-proéminente et la direction oblique des dents antérieures d'en haut, et de l'autre les pommettes des joues larges et éloignées,les cavités des yeux très-ouvertes et séparées l'une de l'autre par un vaste os cribleux. Les couronnes des incisives d'en haut sont, du côté antérieur, applaties par l'art, et toutes les dents sont, recouvertes d'une croûte noire, par la mastication du betel.

L. Le crâne d'un habitant des îles Marquises, envoyé par M. le docteur Langdorff, qui faisoit partie de l'expé

dition de M. de Krusenstern. M. Langdorff l'a acheté à Nukahivah, la plus grande des nouvelles îles Marquises, d'un de ces cannibales belliqueux et d'une taille superbe, qui y habitent. Ce sauvage le portoit à sa ceinture comme le trophée de sa victoire, sur un ennemi qu'il avoit assommé; c'est pourquoi la machoire inférieure est attachée d'une manière singulière par un lien d'écorce de coco, qui passe par le nez. La conformation du crâne, répond parfaitement à celle du Oaititien représenté dans la troisième 'décade.

Joh. Frider Blumenbach Geschichte und Beschreibung der Knochen des menschlichen Korpers, c'est-à-dire, Histoire et description des os du corps humain, par Jean-Frédéric Blumenbach; seconde édition considérablement augmentée, avec gravures; Goettingue chez Dieterich.

7

Le 15 novembre, la société Royale des sciences célèbra le cinquante cinquième anniversaire de sa fondation. Daris. cette séance solemnelle, M. Osiander lut un mémoire intitulé: Vera Cerebri Humani circa basin incisi imago cum observationibus, de cerebro et medulla spinali, novaque nervos ac plantarum vasa hydrargiro implendi methodo. La première partie du mémoire combat les assertions du docteur Gall, et réfute sa théorie. Dans la seconde, M. Osiander expose sa manière d'injecter les nerfs avec du vif-argent, il en fait voir plusieurs préparations. Mais outre l'injection des nerfs, il a aussi essayé d'injecter les vaisseaux des plantes; d'abord il ne réussit pas, mais enfin continuant ses expériences, elles répondirent à son attente. Il injecta les vaisseaux de la Nymphæa-alba, et de la Nymphaea lutea, ainsi que quelques feuilles d'aloës, et il a ouvert ainsi une nouvelle route aux naturalistes, pour confirmer leurs dé couvertes dans la phytologie et la physiologie végétale.

Après la lecture de ce mémoire, M. Heyne fit le rapport

des travaux de la société pendant cette année. Il fit précéder son récit de quelques réflexions sur ce que les ministres de l'instruction et les professeurs, particulièrement à Goettingue, doivent faire et observer dans les temps actuels, non-seulement pour le présent, mais encore pour l'avenir, pour la postérité, et pour les destinées futures de l'Allemagne, relativement à la culture des lettres et des

sciences.

La classe mathématique avoit proposé la question suivante pour le mois de novembre 1806. Quelle influence ont le gas oxigène, le gas azote et d'autres gas (ou leurs bases) sur l'électricité par frottement, et comment les autres phénomènes électriques, par exemple la propriété d'attirer et de repousser les corps, les étincelles, les aigrettes, se comportent-ils dans les principaux gas?

[ocr errors]

La société n'a reçu qu'un mémoire en français, avec la devise: Non fingendum aut excogitandum, sed inveniendum est quid natura faciat. Ce mémoire offre une série d'expériences neuves et intéressantes, qui répondent assez à l'objet de la question; cependant ces expériences ne sont pas assez décisives pour que nous puissions nous accorder avec l'auteur, sur la fonction de l'oxigène dans les apparitions électriques. La société croit pouvoir opposer aux conséquences que tire l'auteur, plusieurs autres faits et des observations qui les détruisent. Ainsi elle a jugé que ce mémoire, du reste très-estimable et très-instructif et qui mérite toute l'attention possible, n'épuise pas assez l'objet de la question pour que le prix puisse lui être décerné. En remettant le prix à 1809, la société espère obtenir des résultats plùs exacts et moins équivoques sur cette question.

La question économique donnée pour la seconde fois

pour le mois de novembre 1805, étoit:

La meilleure histoire de l'exploitation des terres en 'Allemagne depuis les temps les plus anciens jusqu'aux plus modernes.

La société a reçu un mémoire excellent avec la devise ament meminisse periti, auquel le prix a été décerné. A l'ouverture du billet, on a vu que l'auteur est M. le professeur HULLMANN de Francfort sur l'Oder, déjà connu dans le monde littéraire par plusieurs ouvrages intéressans.

Voici les questions pour l'année suivante :

Pour le mois de novembre 1807: Quæritur quæ fuerit natura et ambitus commerciorum urbis Constantinopolis, expeditionum sacrarum vel cruciatarum tempore, adeoque et ante et post urbem à Francis captam. Optat itaque societas ut exponatur, quæ fuerit ratio mercaturae byzantina illa aetate in universum et quas vicissitudines subierit?

Quæ merces, maxima tum ex Asiá tum ex Europa in commune hoc utrumque imperium illatæ et exportatæ fuerint. 3. Quibus viis tum per Asiam tum per Europam illud factum fuerit.

Pour novembre 1808, la question est remise:

De arterioso et venoso fætus humani sanguine, an diversus et quæ sint partes constitutiva.

Pour novembre 1809, la question dont il a été parlé plus haut: Quæ est gas oxygenii azotici aliorumque fluidorum aeriformium ( seu eorum basium) vis et efficacia ad excitandam electricitatem.

Le prix de chacune de ces questions est de 50 ducats, le terme de rigueur est le mois de septembre de chaque année.

Les questions économiques pour juillet 1807, sont : Quelle influence ou quel effet ont les différentes sortes

« EelmineJätka »