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Terrible alors de sa gloire jaloux,
Il précipite et rapproche ses coups:
Un glaive adroit rapidement les pare,
De rage en vain palissoit le barbare.
En reculant son adversaire alors
Baisse le bras et découvre son corps;
Ainsi la ruse à la valeur est jointe :
Elle triomphe, et le crédule fer

Pour le percer, part semblable à l'éclair :

Crédule est bien hardi; et voilà un éclair bien pesant,

De la main gauche il détourne la pointe,
Qui toutefois déchire cette main,

Et sans effort l'acier qu'il tend soudain
Va traverser le muscle solitaire,

Plus délicat, plus vivant que le cœur ;
Organe heureux qu'avertit et resserre
L'étonnement, la joie ou la douleur.

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Cette description est achevée, et je doute qu'on pût en composer une meilleure. Par son poëme d'Isnel et Aslega et par d'autres ouvrages que je n'ose nommer, M. de Parny a prouvé qu'il étoit capable d'élever son génie au-dessus du genre érotique. Ce n'est pas que la muse de Tibulle me paroisse méprisable au contraire, je crois que M. de Parny sera plus connu dans la postérité par les chants que lui inspira son Eléonore, que par ses poëmes, qui ne sont pas aussi parfaits. Si Virgile doit marcher avant Tibulle, parce que l'épopée est plus difficile que l'élégie, Tibulle à son tour doit avoir le pas sur le poète épique qui obtiendroit le second rang, parce que la perfection du

style compte toujours pour quelque chose et même pour beaucoup. Je suis donc surpris qu'un homme d'esprit, parlant n'aguère de Bertin, l'ait désigné fort légèrement, comme un faiseur de madrigaux la belle raison pour lui refuser des éloges. Si Bertin ne vit point autant que Tibulle, Properce et Parny, c'est qu'il est trèsincorrect, c'est qu'il s'est permis beaucoup de négligences, beaucoup d'expressions impropres, et non pour n'avoir composé que des madrigaux. Il a fait mieux que cela dans plusieurs de ses pièces fugitives, et dans son Voyage en Bourgogne. Au reste, je ne crois pas que la gloire d'un bon madrigal fut si fort à dédaigner, même dans ce siècle. Beaucoup de doctes critiques se contenteroient d'être aussi connus que St.-Aulaire, qu'un seul quatrain rendit célèbre.

Chaulieu fut grand par de petits couplets.

Anacréon, Catulle et Chapelle seront plus long-temps cités que beaucoup de ceux qui affectent de les mépriser, ne pouvant atteindre à leur réputation,

Ils s'en vengent par en médire,

Ainsi qu'un poète l'a observé. Les RoseCroix sont dédiés, à la dernière page, à M. Français de Nantes, Directeur Général des Droits réunis et Conseiller-d'Etat ; heureux Mécène, de plusieurs hommes de lettres, qui lui doivent et leur loisir et leur aisance.

AUG. DE L

E T

CORRESPONDANCES LITTÉRAIRES.

NOUVELLES ETRANGÈRES.

ANGLETERRE.

Les Instituts des sourds - muets se multiplient en Angleterre. Il y en a un à BERMONDSEY, près de Londres, qui est public et qui se soutient par des contributions volontaires. On en compte trois autres aux environs de Londres, dirigées par M. BRAIDWOOD, M. TELFAIR et M. l'abbé BÉLOT; mais ce sont des établissemens particuliers, où l'on ne reçoit que les enfans pour qui l'on paie une pension. Il y en a un quatrième de ce genre en Irlande, sous la direction d'un M. STUNGIERS. M. DUNCAN CAMPBELL, écossois, avoit formé il y a quelques années, n pareil Institut à Londres, mais étant muet lui-même, il ne pouvoit enseigner à ses écoliers que la langue écrite, et leur apprendre à épeler les mots sur leurs doigts.

On a essayé de dérouler, au moyen de la vapeur, un des six manuscrits d'Herculanum, dont la cour de Naples fit présent, il y a quelques années, au prince de Galles ; mais cette tentative a fort mal réussi, l'écriture a été attaqué et en partie effacée dans l'opération.

La Société de Médecine de LONDRES propose la médaille d'or de Fothergill, pour chacune des questions suivantes :

Pour l'année 1807. La meilleure relation des fièvres 'épidémiques qui ont régné en différens temps, dans l'Amérique Septentrionale, en Espagne et à Gibraltar depuis l'an 1793.

Pour l'année 1808. Quelles est la meilleure méthode de prévenir et de traiter la dyssenterie épidémique ?

Pour l'année 1809. Quels sont les moyens de distinguer les maladies épidémiques contagieuses de celles qui ne le sont pas ?

Pour l'année 1810. Quelles sont les qualités de l'atmosphère les plus favorables dans les différentes circonstances de la consomption pulmonaire?

L'Institut Royal a commencé à publier un journal sous le titre de The Director: ce journal paroît chaque semaine, et contient des analyses des mémoires lus à l'Institut.

Un autre journal sera publié par M. WOODWARD auteur des Excentric excusions.

Le docteur GILLIES annonce une History of the World, ou Histoire du Monde, depuis le règne d'Alexandre jusqu'à celui d'Auguste, comprenant l'histoire des royaumes Grecs en Asie et en Afrique, depuis leur fondation jusqu'à leur destruction, avec un aperçu préliminaire des conquêtes orientales d'Alexandre.

Après avoir fait publier plusieurs ouvrages théologiques et de dévotion, à l'usage du peuple, la Société des Unitaires vient de mettre sous presse une grande et belle édition du Nouveau Testament, d'après la traduction anglaise de l'archevêque NEWCOMBE.

M. MITFORD va publier sous peu une nouvelle édition, considérablement augmentée, de son Histoire de la Grèce, depuis les temps les plus reculés jusqu'à la mort du roi Philippe de Macédoine, 4 vol. grand in-8.o

M. JANSON, gentilhomme anglois, qui a résidé quatorze aus en Amérique, y a recueilli un grand nombre de matériaux intéressans sur l'état de la Société et les

mœurs de cette république. Il va les mettre sous peu en un vol. in-4., accompagné de beaucoup de planches.

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M. BELFOUR, traducteur des Fables Litéraires et du Poëme sur la musique du poëte espagnol YRIARTE, se propose de donner une nouvelle édition de la traduction de D. Quichotte, par JARVIS, avec de superbes estampes et des notes historiques, critiques et littéraires, prises des meilleurs commentateurs. Il y joindra des remarques sur la vie et les écrits de Cervantes, ainsi que sur l'état des moeurs et des lettres dans le siècle où il a vécu.

M. SMITH a présenté à la Société des Antiquaires un anneau d'argent, d'environ un pouce de diamètre, avec douze pointes semblables aux dents d'une roue de montre, et sur l'une desquelles étoit une espèce de molette proćminente sur les autres. M. SMITH présume que cet anneau servoit de chapelet dans le temps où la religion catholique prévaloit en Angleterre, et que chaque pointe désignoit une prière, pour suppléer à la mémoire, ou pour l'usage de ceux qui ne savoient pas lire.

M. FLAXMAN, qui a déja publié des dessins tirés d'Homère, va enfin faire paroître ceux du Dante, qu'il a composé en Italie pour M. Thomas Hope, dans le portefeuille duquel ils étoient restés jusqu'ici. Ils formeront én tout cent neuf sujets.

Il publiera également des compositions sur l'Oraison dominicale et les actes de charité, et des dessins tires d'Hésiode.

Il s'occupe dans ce moment des sujets de sculpture suivants : 1. Un monument pour le comte de Howe. 2.o La statue de sir Josuah Reynolds. Ces deux pièces sont destinées pour l'église de Saint-Paul à Londres. 3.o; La statue de M. Pitt, pour la ville de Glasgow. 4. Un mo

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