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Dom Amoros donne d'autres renseignemens aussi curieux, mais auxquels j'ai préféré ceux que je viens de citer, parce qu'ils appartiennent à des questions pour lesquelles la classe des beaux arts a montré beaucoup d'intérêt.

D. F. Amoros termine par une sorte de table des articles dont se compose le Voyage en Chypre qu'il s'occupe de publier.

On ne peut, d'ailleurs, qu'adhérer à l'hommage qu'il réclame pour la libéralité que montrent le Roi d'Espagne et le Prince de la Paix en encourageant ces recherches sur l'antiquité.

Mais parmi toutes les offrandes déposées dans le sanctuaire des arts, il en est une qui a particulièrement excité l'estime et la reconnoissance de la classe : c'est un livre peu volumineux, et cependant riche en excellentes vues, en observations exquises. Il est intitulé: Périclès, ou de l'Influence des beaux arts sur la félicité publique.

Son illustre auteur, qui n'a voulu inscrire sur le frontispice que le titre modeste d'associé étranger de l'Institut de France, pour prouver, a-t-il dit, le haut prix qu'il attache à ce titre, est S. A. Em. le Prince-Primat ; qui pourroit à la vérité s'en rapporter, pour les hommages publics, aux sentimens qu'inspirent ses lumières et les hautes qualités qui le distinguent (15).

(15) Ce rapport se termine par une notice de ce bel ouvrage, dont nous avons déjà donné une analyse. Voyez ann. 1806, t. IY, p. 109.

RAPPORT sur le concours de composition musicale, fait à la séance publique du 3 octobre 1807, par M. GOSSEC, membre de la classe des beaux arts de l'Institut et de la Légion d'honneur, l'un des inspecteurs des études du Conservatoire de musique.

Depuis que le Gouvernement a institué le grand prix de composition musicale, il y a eu cinq concours, dont deux n'ont obtenu que des seconds prix.

Le premier concours, qui fut couronné en l'an 12, est encore jusqu'ici le plus satisfaisant. Le jeune ANDRON, dont nous regrettons la mort.prématurée, ne laissa à ses juges que des éloges et des encouragemens à donner. Immédiatement après le concours, il se rendit à l'École de France à Rome où le célèbre GUGLIELMI ne cessa de lui prodiguer ses conseils, et de le traiter comme son enfant. Mais six mois s'étoient à peine écoulés que cet intéressant jeune homme fut enlevé à l'art qui attendoit beaucoup de lui. Il étoit élève du Conservatoire, et avoit remporté le prix à l'âge de dix-huit ans.

L'année suivante (an 13) MM. GASSE et DOURlens, élèves aussi du Conservatoire, obtinrent des seconds prix; mais de manière à promettre qu'ils remporteroient la première palme au prochain concours, présage qui fut justifié en l'an 14. Ces deux artistes sont maintenant à l'École de France à Rome, où malheureusement ils n'ont plus les soins paternels de Guglielmi.

L'année dernière, M. BOUTEILLER eut aussi l'honneur d'un triomphe complet, et M. Gustave DUGAZOn (1) obtint la seconde couronne,

Cette année, le concours n'a pas atteint le premier prix, mais comme les concurrens deviennent plus nombreux que ceux-ci ont montré des connoissances acquises, des dispositions dignes d'encouragement et même de récom

(1) Fils des deux célèbres acteurs, de ce nom.

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penses, la classe, avant de leur distribuer celles qui leur sont décernées, croit leur prouver le plus grand intérêt en leur faisant connoitre les motifs qui l'ont déterminée à leur refuser la première couronne. A leur âge et avec leurs moyens, il suffit de connoître ses erreurs pour savoir les éviter une autre fois.

Des quatre concurrens qui se sont présentés dans lą lice, l'un s'est retiré, pour cause d'indisposition, après onze jours de concours. Șes travaux ne pouvant pas prétendre aux prix, n'ont point été jugés, ni même connus 2 ainsi nos observations ne le concernent point.

Les trois autres ont montré beaucoup de talent et de connoissances dans la partie scientifique de l'art, savoir: dans le contre-point et la fugue; mais non seulement ils ont trop laissé à desirer du côté dụ chant, ils ont encore fait craindre qu'ils n'eussent une tendance vers un systême erroné, dont le résultat est de sacrifier la mélodie à une prodigalité d'accompagnemens qui en détruit tout le charme. Ces reproches ne sont pas également mérités sans doute; mais comme la tendance que l'on blâme est plus ou moins l'erreur du moment parmi les jeunes compositeurs, nous leur laisserons le conseil en commun; d'ailleurs tous peuvent en profiter.

L'harmonie est sans contredit une partie essentielle de notre art; mais la mélodie, qui en fait le charme le plus séduisant, ne doit pas lui être sacrifiée. Une profusion d'accompagnemens pénibles et trop souvent bruyans sans motifs, joint à un flux de modulations détournées, feront toujours le tourment d'une oreille délicate et sensible. Cette manière de composer et d'écrire la musique, au lieu de prouver la force du génie, en atteste la stérilité et la sécheresse. Quand on accorderoit même que telles de ces combinaisons sont des beautés musicales, elles resteront toujours sans effet, ou n'en produiront que de fàcheux, quand elles ne

seront point en accord avec le sujet ni avec la couleur locale, si je pais m'exprimer ainsi.

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Les maîtres et les chefs-d'oeuvres de l'art existent en grand nombre, et peuvent être facilement consultés. La bibliothèque du Conservatoire contient tous les modèles italiens, allemands et français: ce sont là les exemples qu'il faut étudier et suivre, et non des fantaisies bizarres qui, fussent - elles plus accréditées, n'en seroient pas moins préjudiciables à l'art et à ceux qui s'y livrent.

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Ce n'est point aux concurrens seuls que ces avis s'adressent; nous desirons qu'ils servent à tous les jeunes compositeurs qui veulent parcourir la carrière dans toute son étendue. Ceux qui vont être couronnés nous ont donné des gages pour de plus grands succès; nous les attendons à une autre lutte, avec le desir et l'espoir de les féliciter des nouveaux efforts qu'ils auront faits. La palme qu'ils remportent aujourd'hui est assez belle pour soutenir leur courage et honorer leur jeunesse.

L'Athénée de Paris, établi depuis vingt-deux ans, rue du Lycée, n.o 2, place du Palais du Tribunat, va reprendre ses cours.

L'enseignement de l'an 1808, se composera de deux grandes divisions, dans lesquelles dix cours distincts. seront distribués.

La première division comprendra les cours de Physique expérimentale, par M. TRÉMERY; de Chimie, par M. THENARD; d'Histoire naturelle des animaux, par M. CUVIER; de l'Organisation de l'homme, par M. PaRISET; de Physiologie, par M. RICHERAND; d'Hygiène, par M. ESPARRON; de Cosmographie et de Géographie, par M. DUCLER.

La seconde division comprendra ceux de Littérature française ou Séances littéraires; de Langue anglaise; par M. ROBERTS; de Langue italienne; par M. BOLDONI.

THÉATRES.

THEATRE FRANÇAIS.

On continue à recruter des Princesses. Aucun théâtre n'en réunit pourtant un aussi grand nombre que le théâtre Français. Mademoiselle Degotty vient de débuter avec quelque succès dans Adélaïde Duguesclin et dans Monime. Elle a paru mieux placée dans ce dernier rôle, soit qu'il fut plus dans ses moyens, soit qu'elle l'eut travaillé davantage, soit enfin que la crainte d'un premier début étant passée, elle ait eu plus de courage. On lui a trouvé beaucoup d'intelligence, mais aussi de la foiblesse elle s'élève peu et si elle tombe ce ne sera pas de haut.

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On avoit besoin d'un débutant dans les rôles de premiers comiques. M. Thenard, qui a joué avec succès cet emploi à Lyon, a débuté par le Pasquin du Dis¬ sipateur et Desmasures de la Fausse Agnès.

THÉATRE DE L'OPERA-COMIQUE.

Au succès de Lina, s'est joint, pour amener les bonnes recettes, la continuation des débuts de Madame Belmont et de Julien, et la rentrée d'Elleviou. On va voir cet aimable comédien avec d'autant plus de plaisir, que l'on craint de le perdre à Pâques. On prétend qu'il veut quitter le théâtre, où il ne sera pas facile de le remplacer,

THEATRE DE

L'IMPERATRICE.

Les Souvenirs des Premières amours.

Encouragé par le succès de son Volage, M. CAIGNIEZ a donné une autre comédie; mais quelle différence!

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