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la véritable époque de l'inauguration de Ptolémée v, il étoit nécessaire que je misse dans le plus grand jour tout ce qui concerne les troubles de sa minorité. Par ce moyen il me sera plus facile, dans ma prochaine lettre, d'expliquer la différence qui existe entre les fêtes de l'installation célébrées à Alexandrie, et celles du couronnement religieux qui, suivant les anciens usages de l'Egypte, devoient se faire à Memphis.

Je suis, etc.

BEAUX-ARTS.

LES BEAUX-ARTS EN ANGLETERRE, ouvrage dans lequel on trouve des Notices raisonnées des principaux monumens d'Architecture anciens et modernes, et des ouvrages remarquables de Peinture et de Sculpture qui sont dans les collections publiques et particulières de Londres, d'Oxford, et dans les châteaux et maisons de campagne ; une indication des statues, des bustes et des bas-reliefs extraits récemment des fouilles faites au compte des Anglais à Rome, et des tableaux qui ont été achetés pour eux sur le continent; une Histoire de l'Architecture, de la Peinture et de la Sculpture en Angleterre ; des Anecdotes sur les plus célèbres Artistes anciens et modernes Ouvrage propre à servir de guide aux Amateurs qui voyagent en Angleterre, traduit de l'Anglais de M. DALLAWAY, par M. ***, publié et augmenté de Notes par A. L. MILLIN, Membre de l'Institut, de la Légion d'honneur Conservateur du cabinet des médailles. antiques et pierres gravées de la Bibliothèque impériale. Deux vol. in-8°. de 638 p. Paris, chez F. Buisson, rue Gît-le-Coeur

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no. 10.-1807. Prix, 7 fr. et 9 fr. franc de port (1).

Ce n'est point une histoire systématique des arts en Angleterre que l'on doit s'attendre à trouver dans cet ouvrage, mais une notice étendue et détaillée des principaux objets d'arts répandus dans ce pays, et pour ainsi dire enfouis chez les seigneurs et les riches particuliers.

M. DALLAWAY a résidé neuf ans à Oxford, que l'on peut nommer l'Athènes de la GrandeBretagne. Il a parcouru une grande partie de l'Angleterre, visité beaucoup de châteaux et de maisons de campagne, et il étoit plus en état que tout autre de tracer le tableau intéressant des productions des arts que possède son pays.

Son ouvrage renferme quelques erreurs, des inexactitudes et des jugemens un peu légers. M. MILLIN a porté sur ces fautes les lumières de la critique; il a joint à cet ouvrage des notes relatives à l'Histoire des arts, surtout chez les anciens. Il a indiqué, dans beaucoup d'endroits, les ouvrages dans lesquels on trouve les figures gravées des monumens cités ou décrits par M. Dallaway, afin que les amateurs pussent y rerecourir et vérifier la justesse des observations de l'auteur anglais. Il a combattu quelques opinions fondées sur la partialité plutôt que sur l'ignorance; en un mot cet ouvrage, refondu par !ui,

(1) Voyez Mag. Encycl., ann. 1807 tom. Iv, pag. 211.

devient presque nécessaire; il est du moins d'une grande utilité pour les artistes, pour les personnes qui s'occupent de l'Histoire des arts, et pour les voyageurs curieux qui, faute de guide, ne sauroient où trouver les précieux monumens que leur goût les porte à rechercher. Une bonne table des matières ajoute encore à l'utilité de l'ouvrage.

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La première partie étant consacrée à l'architecture, l'auteur traite d'abord de l'origine de l'architecture dite gothique, qui a été attribuée sans raison aux Goths. Ce genre d'architecture existoit avant qu'ils eussent conquis les provinces méridionales de l'Europe, et plusieurs des beaux édifices de ce genre furent achevés longtemps après que ces contrées eurent cessé d'être sous leur puissance. L'établissement du christianisme et le droit de bâtir des églises date à peu-près du même temps que les incursions des Goths; c'est de-là que vient le préjugé commun que ces barbares avoient anéanti l'architecture grecque pour y substituer celle de leur pays. L'auteur s'étend sur l'histoire de cette architecture en Italie, en France, en Allemagne; il traite du style gothique, lombard et sarrazin, puis il passe à l'histoire de l'architecture en Angleterre, au style il décrit les différences de ces styles et en cite les principaux exemples. Il arrive à la manière qui distingue le quatorzième siècle, et qui, dans son état de perfection, est ce qu'on appelle maintenant le gothique pur. Mais au quinzième siècle le goût changea encore, le style saxon fut

saxon;

altéré ; on chercha à l'assimiler au gothique. Les évêques, les abbés, étudioient la géométrie et l'art de la décoration, et donnoient eux-mêmes les plans des édifices qu'ils faisoient construire. C'est à cette époque que l'on peut rapporter cette manière particulière de bâtir que l'on a nommée le gothique fleuri.

L'Angleterre imita surtout les productions de Brunelleschi et de Palladio, qui réformèrent l'architecture en Italie; mais les imitateurs restèrent loin de leurs modèles. Ils épuisèrent bientôt toutes les formes de fleurs, de roses, de feuillages, et ils y mélèrent alors des figures d'anges qu'ils groupèrent de diverses manières. L'incroyable légèreté des murs et des voûtes, leur hauteur et leur peu de consistance apparente, inspire un moment d'effroi aux spectateurs. Rien n'est plus hardi en ce genre que le fameux édifice de Westminster, où le gothique, déjà sur son déclin, semble avoir épuisé toutes ses ressources; mais les ornemens y sont tellement multipliés que l'œil étonné se fatigue en admirant. Après quelques considérations sur l'architecture du règne d'Edouard 11 et d'Edouard 111, et sur le style gothique en général, l'auteur passe à l'architecture domèstique, décrit quelques châteaux et différentes maisons particulières; il dépeint le style du temps d'Henri VIII; ses changemens sous Elisabeth et Jacques 1.er: il décrit les beaux bâtimens d'Oxford, la cathédrale, NewCollége; le collége de la Madelaine; il arrive bientôt à la fin de l'architecture gothique et au

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