Comment la ville autrefois pleine de peuple, etc. • Quomodo sedet sola civitas plena populo ?... Quomodo obscuratum aurum, mutatus est color optimus? Dispersi sunt lapides sanctuarii... Facta est quasi vidua domina gentium... Viæ Sion lugent... Omnes portæ ejus destructæ. Sacerdotes ejus gementes; virgines ejus squalidæ.» (JEREM., Lament.) Certes, ce cantique de Jérémie n'a à redouter aucune comparaison des plus beaux morceaux d'Homère et de Virgile. Et tes ennemis plantèrent leur tente, etc. Seul trait qui ne soit pas de Jérémie. J'ai profité de la belle remarque de Baronius. Il observe que Titus établit une partie de son camp sur le mont des Oliviers, à l'endroit même où Jésus-Christ pleura sur la cité coupable et prédit sa ruine. J'ajouterai que la première attaque sérieuse des Romains eut lieu de ce côté. Sur un mode pathétique, transmis aux chrétiens, etc. J'ai dit dans le Génie du Christianisme que le chant des Lamentations de Jérémie me paroissoit hébreu d'origine. J'ai parcouru trois fois la via Dolorosa, pour en conserver scrupuleusement la mémoire. Il n'y a pas un coin de Jérusalem que je ne connoisse comme les rues de Paris. Je réponds de la vérité de tout ce tableau. On sort par la porte de Bethléem, etc. Je faisois tous les matins, en sortant du couvent de Saint-Sauveur, la route tracée dans cette page. J'ai constamment achevé le tour de Jérusalem à pied dans cinq quarts d'heure, en passant sous le temple et revenant par la grotte de Jérémie. C'est auprès de cette grotte que se trouve le beau tombeau d'une reine du nom d'Hélène, dont parlent Pausanias et presque tous les voyageurs aux Saints Lieux. Quant au torrent de Cédron, il roule ordinairement vers Pâques une eau rougie par les sables de la montagne des Oliviers et du mont Moria. Lorsque j'ai vu ce torrent, il étoit à sec. Il y a encore neuf à dix gros oliviers dans le jardin de ce nom. Ce jardin appartient au couvent de SaintSauveur. On sait que l'olivier est presque immortel, parce qu'il renaît de sa souche. On peut donc très-bien croire, comme on l'affirme à Jérusalem, que ces oliviers sont au temps de Jésus-Christ. Plus loin l'Homme-Diea dit aux femmes, etc. La tradition, à Jérusalem, a conservé beaucoup de circonstances de la Passion qui ne sont point dans l'Évangile. On montre, par exemple, l'endroit où Marie rencontra Jésus chargé de la croix. Chassée par les gardes, elle prit une autre route, et se retrouva plus loin sur les pas du Sauveur. La foi ne s'oppose point à ces traditions, qui montrent à quel point cette merveilleuse et sublime histoire s'est gravée dans la mémoire des hommes. Dix-huit siècles écoulés, des persécutions sans fin, des révolutions éternelles, des ruines entassées et toujours croissantes, n'ont pu effacer ou cacher la trace de cette divine Mère qui pleuroit sur son fils. Encore un simple chant de l'Église, rappelé au milieu des beautés des plus grands poëtes. Forme-t-il une si grande disparate? et n'est-il pas simple, noble et poétique? J'ai déjà fait observer que l'action faisoit un pas à chaque livre. On ne peut donc pas se plaindre des descriptions, puisqu'elles n'interrompent jamais la narration. Il découvre avec complaisance le lac Averne, etc. Nous voici revenus à Virgile; et après avoir entendu le prophète du vrai Dieu, nous allons voir la prophétesse du démon. Les remords, couchés sur un lit de fer, etc. Vestibulum ante ipsum, primisque in faucibus Orci. Pallentesque habitant Morbi, tristisque Senectus, (VIRG., Eneid, vi, v. 273.) J'ai pris à Malherbe la rude et naïve traduction de ce dernier vers: On voit comme j'ai changé la scène de Virgile : c'est ici une sibylle muette, au lieu d'une sibylle qui déclare l'oracle. LIVRE DIX-HUITIÈME. 1re REMARQUE. PAGE 242. Auguste vient de se priver, etc. Ce projet d'Hiéroclès, mis en avant dès le début de l'ouvrage, pour favoriser l'ambition de Galérius, a été constamment rappelé et poursuivi : le voilà executé; on en va voir les suites. C'est en effet le motif apparent que Galérius employa pour engager Dioclétien à abdiquer. Je suppose ici que c'est Hiéroclès qui inspire Galérius. Publius, qui, rival de la faveur de l'apostat, etc. Publius commence à revenir plus souvent en scène; il ne tardera pas à jouer un rôle important pour la punition d'Hiéroclès. Je n'ai pas suivi fidèlement l'histoire pour l'entrevue de Galérius et de Dioclétien. Dans cette fameuse discussion, Dioclétien se montre pusillanime: il pleure, il ne veut pas abdiquer, il supplie, il cède par peur. Alors Dioclétien cesse d'avoir le caractère propre à l'épopée; car il est avili aux yeux du lecteur. Ainsi, au lieu de m'attacher scrupuleusement à la vérité, je n'ai fait obéir Dioclétien qu'à la volonté du ciel, et à une voix fatale qui s'élève au fond de sa conscience. Cette idée est, je pense, plus conforme à la nature de mon ouvrage; mais j'avoue que j'ai eu quelque peine à faire le persécuteur des chrétiens plus grand que l'histoire ne le représente. Galérius, selon l'histoire, fit cette exclamation en recevant une lettre de Dioclétien, avec la suscription: Cæsari. Et les chrétiens ont eu l'insolence de le déchirer. En effet, un chrétien arracha l'édit de persécution affiché à Nicomédie, et souffrit le martyre pour cette action. Tous les évêques, en louant son courage, blåmèrent l'indiscrétion de son zèle. Sorte de délateurs ou d'espions publics que Dioclétien avoit supprimés. On disoit à Dioclétien que Carinus avoit donné de belles fêtes au peuple : il fit la réponse que l'on voit ici. Vous ne mourrez point sans être la victime, etc. Maximin Daïa et Maxence, l'un neveu, et l'autre gendre de Galérius, se révoltèrent contre lui. Il étoit tel qu'on le rapporte dans le texte. (Voyez LACTANCE et EUSÈBE.) On a déjà parlé de saint Laurent. Saint Vincent étoit de Saragosse. Après avoir subi plusieurs tourments, il fut replongé dans les cachots, où les anges vinrent l'entretenir et guérir ses plaies. Il fut ensuite décapité. Eulalie, |