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les décisions des Cours prépondérantes, et l'attente de celles-ci de ne point rencontrer une différence d'opinion chez aucun de leurs Alliés ; ces différentes innovations en diplomatie justifient au moins une réserve expresse des droits inaliénable de tout Etat indépendant.

Les causes de l'indépendance et du principe monarchique, confondues l'une et l'autre dans celles de l'Italie et de l'Espagne, les causes de l'humanité et de la religion confondues dans celles des Grecs; la cause de la Paix générale communes à toutes, ne permettront pas à considérer les objets dont les derniers Congrès, et nommément celui de Vérone, se sont occupé, comme étrangers aux Puissances du second ordre; elles justifieront nos regrets d'en avoir été exclus, et de n'y avoir pas même vu appeler la Fédération Germanique, quoiqu'elle ne puisse être comptée que parmi les Puissances du premier Ordre, deux de ses Membres s'y trouvant, et l'ensemble ne pouvant guère être subordonné aux Parties.

Voilà, M. le Baron, les observations que la Circulaire en question a fait naitre ici sous le rapport de la forme. Nous manquons des données nécessaires pour avoir une opinion à l'egard des mesures dont elle fait part; le juste tribut d'admiration excepté, qui est dû à celles prises pour l'Italie, comme aux soins consacrés à la conservation de la paix et de la répression des principes subversifs de l'ordre social.

Quant aux observations qui la terminent, abstraction faite de la forme, nous ne pouvons qu'abonder dans leurs sens, attendu que les Puissances Signataires ne sauraient chercher les véritables moyens d'assurer le calme de l'Europe, de prouver le respect dû à l'esprit des Traités, et de leur prêter l'appui qu'elles réclament de la part de leurs Alliés, que dans les soins les plus efficaces de chaque Souverain pour le bonheur de ses Sujets, pour l'accomplissement scrupuleux des engagemens pris envers eux pour la propagation des lumières et des sentimens religieux, et pour l'affermissement de l'empire des Lois.

Notre Auguste Maître, osant, sous tous ses Rapports, se flatter que son Administration et la Constitution qu'il a donnée à son Pays ne laissent rien à désirer à celui-ci; fermement résolu, de plus, de ne jamais dévier des principes d'Administration qu'il a suivis jusqu'à présent, et qui lui ont valu des résultats si parfaitement satisfaisans, ne Houte pas d'avoir, pour sa part, répondu d'avance à tout ce que les Puissances Alliés attendent de lui, et d'avoir ainsi resserré les liens qui 'attachent à elles, et dont le maintien est l'objet de toute sa sollicitude. En autorisant votre Excellence à faire usage de la présente comnunication, chaque fois que l'occasion s'en offrira, sans l'avoir reherchée, je saisis, etc. WINTZINGERODE.

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1 (2).—Instructions to the Austrian Chargé d'Affaires at Stutgardt. MONSIEUR LE BARON,' Vienne, le 28 Mai, 1823. L'ENVOYE de Wurtemberg a été chargé, dans ces dernières semaines, par sa Cour, de nous faire plusieurs ouvertures. Elles exigent des réponses de notre part, et l'Empereur m'a ordonné de les consigner dans une Dépêche que vous seriez chargé de communiquer à M. le Comte de Wintzingerode.

Je m'acquitté, par la présente, de cet ordre.

La pensée, la seule pensée de l'Empereur, dans toutes les Ques tions Politiques de notre temps, se concentre dans la nécessité d'opposer au torrent de l'erreur, aux œuvres d'une Faction conjurée contre toutes les Institutions existantes, aux complots conçus par l'ambition criminelle des énergumènes, et soutenus par la faiblesse et l'incurie habituelles aux grandes masses, ce qui doit servir à sauver le Corps Social d'une dissolution que la Faction lui prépare, et qu'elle s'efforce de couvrir de l'insidieux prétexte de réformes salutaires.

Les moyens les plus sûrs pour arriver au but que Sa Majesté Inpériale regarde comme le premier de ses devoirs, se trouvent dans le maintien le plus franc, le plus prononcé et le mieux constaté des bases sur lesquelles se fonde cette union, que la voix générale de l'Europe a désignée sous la dénomination honorable de l'Alliance.

Les Puissances, en invalidant un seul des principes de cette glorieuse union, mettraient en doute la rectitude de leur conduite dans le passé, le plus ferme appui du présent, et toutes les garanties de l'avenir. Jamais l'Empereur ne se prêtera à donner à ses Alliés un exemple auquel il a la conviction de ne point étre exposé de leur part.

A la fin de leur réunion à Vérone, les Empereurs d'Autriche e de Russie, et le Roi de Prusse, ont cru devoir suivre une marche entièrement conforme à celle qu'ils avaient observée dans des réunions précédentes.

Celle de Vérone n'ayant eu pour but que de raffermir, dans l'intérêt général de l'Europe, les bases de l'Ordre Social, ébranlé par des entreprises odieuses sur quelques points du Continent, en plaçant sur une ligne de principe et d'action commune les Puissances appelées à prendre part à cette action réparatrice, les trois Monarques ont adressé à leurs Missions près de toutes les Cours et de tous les Gouvernemens réguliers, un véritable compte rendu de l'immutabilité de leurs prit cipes, de l'application qu'ils venaient d'en faire dans des cas spéciaux, et de leurs vœux de voir les Gouvernemens Européens, tous membres d'une même famille, se serrer sur la ligne de ces principes de salut com mun pour eux et pour les Peuples.

La voix d'un seul Gouvernement s'est élevée contre cette démarche des trois Monarques. Confondant le bien avec le mal, les principes de l'Alliance avec les écarts de l'ambition d'un conquérant, établissant

des réserves contre des intentions que dix années d'expérience ont suffisamment prouvé ne pas exister, ce Gouvernement a prêté son appui à des accusations que l'honneur senl des Princes leur eût imposé le devoir de combattre, 'si l'honneur, avait pu être séparé ici de l'intérê de la cause commune. སྣ་མཉན་ཟུག་། Til boq don b Le ménagement dont les trois Cours se sont fait une loi dans la poursuite du grief le mieux fondé vous est connu.

La trop déplorable Circulaire du 2 Janvier n'a point tardé de paraitre dans les feuilles du parti révolutionnaire. Nous savons qu'à Stuttgardt on s'est plu à attribuer à l'Autriche cette publication. Nous n'avons qu'une réponse à faire à une supposition aussi odieuse, et que jamais, au reste, ne nous a été adressée par le Cabinet Wurtem bergeois. !!

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Nous ne sommes pas dans l'habitude de jeter dans le Public des brandons de discorde entre les Gouvernemens, et de fournir des armes à nos adversaires; nous ne sommes pas enfin les Correspondans des Feuilles Radicales Françaises.

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A la suite de cette Publication, un article explicatif a paru dans la Gazette de Stuttgardt ;* article qui a dû nous frapper d'autant plus qu'il était rédigé dans un sens absolument opposé à l'esprit et au langage hostile que les Feuilles Publiques du Wurtemberg n'ont cessé de tenir, sur ce qu'il y a de plus cher et de plus sacré pour les Mozusb

Note insérée dans la Gazette de Stutgardt du 25 Février.-Le Journal des Débats du 18, et Le Moniteur du 19 de ce Mois, publient une pièce daté do Stuttgardt, qui d'après sa forme, paraît-être une Dépêche adressé par notre Ministre des relations extérieures à un Ministre du Roi, accrédité près d'une Cour Etrangère.

f Sans être autorisés à nous prononcer sur la question de savoir si la Dépêche dont il s'agit est authentique ou non, nous pouvons cependant assurer, ce que d'ailleurs la forme et le contenu de cette pièce indiquent déjà, qu'elle ne devait point être rendue publique, et qu'elle n'a pu l'être que par une indiscrétion très-repréhensible, qui, si un Fonctionnaire Wurtembergeois s'en était rendu coupable, attirerait naturellement sur lui une grave responsabilité. 11

Quoi qu'il en soit, nous croyons qu'il est de notre devoir d'aller au-devant des fausses inductions que pourraient tirer à cette occasion certains esprits ennemis de l'ordre social, qui voudraient voir régner dans les Cabinets la même discorde qui trouble la tranquillité et le bonheur des Peuples.

Il ne peut ni ne doit être douteux qué tous les Gouvernemens sont animés du même désir: que tous leurs vœux, tous leurs efforts, sont dirigés vers le mêmo i but; celui de maintenir l'ordre, d'affermir l'empire des Lois, bases sûres du bienêtre public, et de combattre cette Anarchie Révolutionnaire, qui detruit irréparablement le bonheur des Nations.

Notre Gouvernement, sincèrement d'accord sur ce point avec les autres Gouvernemens, ne saurait l'être moins, lorsqu'il s'agit de reconnaître la pureté des intentions et le désintéressement des Souverains Alliés, ainsi que les droits qu'ils ont aequis par leurs efforts pour atteindre ce même but, à la gratitude et à la confiance de tous les Gouvernemens et de tous les Peuples.

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narques Alliés, sur le principe et l'objet de leur union. Heureuse toutefois de trouver un terme de rapprochement, l'Autriche, qui, la première, lorsqu'il ne pouvait être question que de récriminations, avait annoncé au Cabinet Wurtembergeois qu'elle se tiendrait sur la ligne de ses Alliés, a été la première à saisir une démonstration de regret de la part de ce Cabinet, et à s'attacher au bien qui semblait se trouver dans ses paroles.

Nous connaissons nos Alliés, et nous étions certains de faire en ceci ce que chacun d'entr'eux eût fait à notre place, s'il s'était trouvé sur la ligne de Correspondance la plus courte.

Dans les Instructions qui vous furent adressées à cette époque, il nous resta cependant un vœu à former, ce fut celui que Sa Majesté Wurtembergeoise voulût bien, par suite des principes qu'elle venait de faire énoncer avec autant d'énergie, se lier à la marche que nous - n'avons cessé de suivre dans l'intérêt de l'union la mieux constatée entre les Membres de la Confédération. Pour arriver à ce but, nous exprimâmes le désir que le vote du Wurtemberg à la Diète fût confié à - un homme qui n'aurait point manifesté dans toutes les occasions des opinions contraires, non-seulement à notre marche dans les Affaires Fédérales, mais aux principes mêmes de l'Alliance.

Le Baron de Wangenheim fut le seul des Représentans à la Diète qui refusa d'accéder au Conclusum du 24 Février.

Ce que la Publication dans la Gazette de Stutgardt semblait indiquer, le Ministre à la Diète l'a invalidé. Lequel des deux, dans une occasion aussi solennelle, a été l'interprête des sentimens véritables du Gouvernement; est-ce le Gazetier ou le Ministre? Le Ministre a été confirmé dans sa place; le jugement ne saurait être douteux aux yeu du Public, comme il ne saurait l'être à ceux des Puissances.

L'Empereur doit consulter, dans ses relations avec le Gouvernement Wurtembergeois, deux lignes de considération dont chacune lui impose des devoirs particuliers. Heureuse aussi souvent qu'il peut les confondre en une seule, il admet des circonstances, et ce ne ser jamais Sa Majesté Impériale qui les crééra, où leur séparation devient indispensable. L'Empereur est à la fois le Monarque d'un puissant Empire, et il s'honore d'être l'un des Membres de la Fédération Ger-¡manique. >>La Fédération étant formée d'Etats Souverains, Does A sommes loin de ne pas reconnaître les égards que les Membres qui la composent se doivent réciproquement, et les devoirs que leur impose le lien fédératif.

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JC'est dans sa qualité de Puissance que l'Empereur se sent blesse par les termes de la Circulaire du 2 Janvier dernier. Prêt à regarder comme un tempérament la Déclaration dans la Gazette de Stuttgart, quelque peu solennel que fût le caractère de cette Déclaration, le bien qu'elle pouvait faire a été annulé par la ligne de conduite du Représentant de Wurtemberg à la Diète. Sa Majesté Impériale se doit dès

lors à elle-même et au soutien des principes qu'elle professé et professera uniformément et immutablement avec ses Augustes Alliés, de ne pas prolonger un état de choses dans lequel rien ne corrrespond ni avec ses sentimens, ni avec ses vœux; et sans toucher à aucun des rapports consacrés par PUnion Fédérative de l'Allemagne, elle est réduite à chercher dans un changement de relations diplomatiques la satisfaction qu'elle n'a pu obtenir par les propositions les plus justes et les plus conciliantes.

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Vous êtes chargé, M. le Baron, d'annoncer à M. le Comte de Wintzingerode que l'Empereur a rappelé de son poste son Envoyé à Stuttgardt

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Les communications que M. le Baron de Gremp a été dans le cas de nous faire, et en particulier en date du - Avril dernier, nous font Pespérer que l'opposition constante de l'Envoyé de Wurtemberg à la Diète va céder enfin aux nouvelles directions qui lui ont été données epar sa Cour. Nous désirons que tel soit le cas; les Affaires Fédérales, saussi dignes de notre sollicitude que de tous les autres Membres de ce grand Corps politique, gagneront autant à cet ordre de choses qu'elles eont souffert par la marche qui a eu lieu jusqu'ici. Nous désirons ce que doit désirer le Roi; car la consolidation et l'affermissement des srapports légalement établis pour la paix et le bonheur de l'Allemagne, ne pevent avoir moins de prix pour le Gouvernement Wurtembergeois -qu'ils n'en ont pour le nôtre.

Vous annoncerez que M. le Comte de Tharu sera remplacé quand nice que le Roi a cru ne pas pouvoir faire jusqu'à présent sera effectué, Sou bien par le rappel de M. de Wangenheim, ou par la marche du temps et par une expérience qui sera accueillie par Sa Majesté Impériale avec une satisfaction véritable.

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Vous trouverez ci-joint en original et en copie, la Lettre de Rappel de M. le Comte de Thurn, et vous continuerez à traiter avec le Gouvernement Wurtembergeois les affaires qui regarderont les intérêts du service ou ceux des Sujets de Sa Majesté l'Empereur.

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(3.)—DEPECHE du Ministre des Relations Exterieures du Wurtemitberg, au Chargé d'Affaires de Sa Majesté Le Roi de Wurtemberg, près de la Cour d'Autriche.

MONSIEUR LE Baron,

Stutgardt, le 16: Juin, 1823.

‚¦ LE Chargé d'Affaires de la Cour d'Autriche s'est acquitté, le 2 de ce mois, de la Commission dont, d'après votre Dépêche N° 34, Son Altesse M. le Prince de Metternich vous avait prévenu, le 28 du mois passé, M..le Baron, en me remettant, avec les Lettres de Rappel de M. le Comte de Thurn, la Dépêche dont j'ai l'honneur de vous transmettre Copie ci-contre.

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