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quoi l'un et l'autre députés portant la parole, il a été répondu de leur part, avec le respect le plus profond, à sa majesté, que quatre objets formaient la demande d'un peuple immense.

« 1.° Qu'on la suppliait, avec les plus vives instances de ne confier la garde de sa personne sacrée, qu'aux gardes nationales de Paris et de Versailles, parce que personne n'avait plus d'amour pour son roi, et ne pouvait manquer, à ce titre, de mériter cette honorable préférence.

"2.° Que la commune de Paris suppliait le roi de faire communiquer, par ses ministres, les états et les moyens de subsistances pour une ville telle que Paris, afin de rassurer la multitude sur les craintes qui redoublent aux approches de l'hiver.

"3.° Que le peuple demandait à grands eris une constitution et des juges pour vider les prisons, et que le roi daignât enfin hâter les travaux des représentants de la nation, et les sanctionner.

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4.° Qu'enfin le roi donnerait une grande preuve de son amour à la nation française, s'il voulait venir habiter le plus beau palais de l'Europe, au milieu de la plus grande ville de son empire, et parmi la plus nombreuse partie de ses sujets.

Sur quoi le roi a répondu, sur le premier article, que MM. de Lafayette et d'Estaing pouvaient en conférer ensemble, et qu'il y consentirait volontiers.

Sur le deuxième article, il a dit que le ministre alors présent avait reçu des ordres à cet égard.

Sur le troisième article, le roi a répondu qu'il l'avait signé le jour même.

Sur le quatrième article, il n'y a point eu de réponse précise; les demandes et les réponses s'étant succédées d'une manière plus générale entre le roi, Mon

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sieur, les ministres, quelques seigneurs présents et les deux députés de la commune. Après quoi, MM. de la Grey et le Fèvre, qui accompagnaient, en cette qualité, M. le commandant - général, se sont retirés avec l'espérance la mieux fondée que leur mission aurait une heureuse issue; que le calme renaîtrait, et que la condescendance de sa majesté envers la bonne ville de Paris, serait pour la France entière le présage des plus beaux jours.

Signé, LEFÈVRE, DE LA GREY, représentants du district des Carmes.

TROISIEME EPOQUE.

N. I. (Page 164.)

Adresse de la garnison de Strasbourg.

NOSSEIGNEURS,

Nous avons lu dans le n.° 43, folio 193 de la chronique de Paris, du dimanche 11 octobre 1789. Le 8 « de ce mois, onze heures.... Et les mécontents as" surent pouvoir lever une armée de 150,000 hommes " commandés par le maréchal de Broglio qui était as"suré des garnisons de Metz et de Strasbourg. »

Le soupçon seul est injurieux pour nous, et nous nous empressons de le détruire.

Etre soumis aux décrets de l'assemblée nationale, obéir au roi pour faire exécuter les lois et déployer nos forces contre les ennemis de la nation, voilà nos devoirs, nous n'en connaissons point d'autres.

Le serment que vous nous avez dicté, et que nous avons prononcé librement, est toujours présent à notre pensée comme il est profondément gravé dans nos cœurs. Nous regarderions comme traîtres à la patrie, ceux qui seraient assez lâches pour l'enfreindre, et ja-mais aucune force ne pourra nous y faire manquer.

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Signé, les membres élus par les différents corps composant la garnison de Strasbourg, réunis en comité.

Strasbourg, 16 octobre 1782.

Toutes les adresses des communes et des corps constitués en trèsgrand nombre, offrent les mêmes expressions de félicitation et d'adhésion à tous les décrets; ce qui était assez marquer leur vœu dans la circonstance, et par une réserve mesurée et délicate dont nous avons déja eu souvent l'occasion de faire la remarque, ausune ne parle nominativement des journées des 5 et octobre.

No. II. (Page 169.)

Fragment du mandement de l'évêque de Tréguier.

Hélas! N. T. C. F. qu'elle est différente d'elle-même cette monarchie française, le plus beau domaine de l'église catholique, le berceau des héros, l'asile dest rois, là patrie des sciences et des arts!

Les princes du sang royal fugitifs chez les nations étrangères, la discipline militaire énervée, le citoyen armé contre le citoyen; un système d'indépendance et d'insurrection présenté avec art , reçu avec enthousiasme, soutenu par la violence; toutes les sources du crédit national, ou interceptées ou taries; le commerce languissant; les lois sans force et sans vigueur; leurs dépositaires, ou dispersés ou réduits au silence; le nerf de l'autorité entre les mains de la multitude; toutes les classes des citoyens confondues; la vengeance avide de sang, aiguisant ses poignards, désignant ses victimes, exerçant ses fureurs homicides.... Oui le sang de nos concitoyens, de nos frères a coulé, il fume encore, et dans un siécle qui ose s'arroger le titre fastueux de siécle de lumières, la capitale d'une nation polie, sensible, d'une nation renommée par la douceur

de ses mœurs et de son caractère, a été souillée par des proscriptions inouies, par des assassinats dont les nations les plus barbares rougiraient.

Tels ont été les succès monstrueux de ces hommes pervers qui, abusant des talents que la nature leur avait donnés pour un meilleur usage, ont, par leurs libelles, soufflé parmi nous l'esprit d'indépendance et d'anarchie.

Puissent ces productions infernales, puissent les plans de régénération qu'elles contiennent, rentrer dans le néant d'où ils n'auraient jamais dû sortir!

N.. III. (Page 173.)

Arrêté de la chambre des vacations du parlement de Rouen.

La chambre, considérant qu'à une époque désastreuse de troubles de tout genre, d'insurrections réfléchies contre tous les principes, et d'atteintes portées à l'autorité sacrée du plus juste et du meilleur des rois, la résistance même la mieux fondée, ne ferait peutêtre qu'accélérer l'exécution des projets sinistres qui semblent menacer encore jusqu'aux ruines de la monarchie.

Que si, d'un côté, et en maxime générale, les magistrats ne doivent écouter que l'impérieux cri de leur conscience, sans composer avec leurs devoirs; de l'autre cependant et dans des conjonctures si cruelles, que jamais sans doute les fastes de l'histoire n'en fourniront un second exemple il est de la prudence de ces mêmes magistrats, de prévenir par une sorte de flexi

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