Avant 1793, cinq Duhamel, Fontenelle, Dortoüs de Mairan, Grandjean de Fouchy, Condorcet.

Depuis 1802, douze (5 pour les Sciences mathématiques, 7 pour les Sciences physiques): Delambre, Fourier, Arago, Élie de Beaumont, Bertrand; — Cuvier, Dulong, Flourens, Dumas, Jamin, Vulpian, Pasteur.

De 1795 à 1802, les secrétaires étant annuels, comme les anciens consuls de Rome, cette période vit forcément huit nominations ou changements pour les deux divisions; ils n'ont porté toutefois que sur 8 noms, la plupart revenant au bout de leurs douze mois d'intérim ou de repos: Lacépède (avec Haûy pour vice-secrétaire), Prony, Lassus, Lefèvre-Gineau, Cuvier, Delambre, Lacroix. Tous noms connus et la plupart célèbres. Comme particularités, Duhamel était, chose rare chez les x, de première force en grec et en latin; il entreprit même l'histoire de l'Académie dans cette dernière langue. Fontenelle, dit Voltaire qui mérita encore plus le même éloge, << fut l'esprit le plus universel de son siècle », en même temps que l'un des plus spirituels et, avec La Harpe, le plus criblé des épigrammes des bons faiseurs. Seul des XL, car il était aussi de l'Académie française, il vota contre l'exclusion de l'abbé de Saint-Pierre; il ne lui manqua que 32 jours pour mourir centenaire. — Dortoüs de Mairan, « esprit subtil», dit toujours Voltaire, et qui fit au maître le plaisir de disputer avec la « sublime Émilie », la « Newton-Vénus »>, écrivait Frédéric, prétendit toute sa vie que les Chinois descendaient des Égyptiens. — Grandjean, longtemps à demi-bègue, retrouva la voix la plus nette à la suite d'un accident; seulement, comme il l'a conté et détaillé lui-même, il prononçait toujours le mot justement contraire à son idée. Condorcet, nommé contre Buffon, fut heureux de son élection, parce que, écrit-il simple

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-

L'Académie des sciences figure au budget de 1887 pour la somme de 188,000 fr., ainsi répartis entre 3 chapitres :

Décomposé à différents points de vue, le tableau précédent donne :

Chimistes, 12. - Physiciens, 24. Minéralogistes, 6. - Géomètres ou algébristes, 9. Anatomistes, 6. Astronomes, 6.

logues, 3.

Agronomes, 7.
Géographes ou voyageurs, 8; - etc.

Geo

ment le jour même, une place de cette nature permet de faire sourdement tout le bien que l'on peut faire » (16 mai 1773). Fourier vit sa première élection non approuvée par le roi (Louis XVIII); Victor Hugo pour l'Académie française.

Flourens fut préféré à

La moyenne, pour chacun d'eux, a été de 8 ans 9 mois.

Le plus long a été Fontenelle, 42 ans; après lui, Flourens, 34; les plus courts, Dulong et Vulpian, chacun à peine 1 an.

1 En dehors de ce prix du budget, elle distribue 47 prix particuliers (sur les 116 de tout l'Institut), ainsi groupés, car la place manque ici pour indiquer le titre ou le fondateur spécial de chacun d'eux :

Médec.-Chirurgie

7

Physique
Géographie

1

Prix généraux

15

1213

2

47

«

Une jolie distribution, qui demande une belle dose de patience à ceux qui la subissent. Voltaire, dès 1737, plaisantait cette profusion de récompenses. << Il est impossible, mon cher ami, qu'il y ait 311 volumes de pièces de l'Académie des sciences depuis qu'elle distribue des prix. Il faut que vous ayez pris la malheureuse Académie française pour l'Académie des sciences. On envoya un jour 18 singes à un homme qui avait demandé 18 cygnes pour mettre sur son canal. J'ai bien la mine d'avoir 31 singes au lieu de 18 cygnes qu'il me fallait. » — Lettre de Voltaire à l'abbé Moussinot (déc. 1737), auquel il avait écrit, en auguste 1736: « J'ai oublié, parmi tous les plaisirs que je vous ai demandés, celui de me faire savoir le sujet du prix proposé cette année par l'Académie des sciences... » Et il dut concourir, et il n'eut pas le prix.

44 sont professeurs, à la Sorbonne, au Collège de France, au Conservatoire,

au Muséum, etc.

Le doyen d'élection (M. Chevreul, 1826) a donc 61 ans d'Académie. Les plus jeunes élus (Faye et Tisserand), l'ont été à 33 ans.

Au point de vue nobiliaire, c'est l'Académie la plus modeste :

Les 100 correspondants répartis, comme les membres ordinaires, en 11 sections, chacune toutefois de chiffre inégal, donnent seulement 35 Français ou régnicoles, mot officiel,

contre 65 étrangers.

EDMOND RENAUDIN.

1 M. Chevreul a entamé, le 2 septembre, sa cent deuxième année.

SOCIÉTÉ D'ÉCONOMIE POLITIQUE

RÉUNION DU 5 SEPTEMBRE 1887.

COMMUNICATION : Le Congrès des Sociétés savantes à Paris en 1888; programme de la Section des Sciences économiques et sociales.

DISCUSSION: Y aurait-il avantage à établir, par un accord international, une législation fiscale uniforme dans les différents pays, spécialement pour les droits d'accise?

OUVRAGES PRÉSENTÉS.

La séance est présidée par M. Léon Say, président.

M. A. Courtois, secrétaire perpétuel, énumère les ouvrages et brochures adressés à la Société depuis la précédente séance. (Voir ci-après la liste de ces publications.)

M. le Président donne connaissance d'une lettre du Ministre de l'instruction publique contenant la liste des questions proposées pour le prochain Congrès des Sociétés savantes, en 1888. Voici celles de ces questions qui intéressent les sciences économiques et sociales :

1° De la propriété en pays musulman.

2o Analyses des dispositions prises, depuis le xvre siècle jusqu'à nos jours, pour créer et développer la vicinalité. Avantages et inconvénients de la corvée et de la prestation en nature; appréciation des conditions actuelles de la législation sur les chemins vicinaux.

3° Historique de la législation ayant eu pour but de conserver les forêts sous l'ancien régime et de nos jours. Indication de quelques mesures à prendre pour prévenir les défrichements et les exploitations abusives de bois et forêts des particuliers.

4° Rechercher s'il y aurait lieu de modifier la législation relative à la juridiction consulaire.

5° Étudier la législation relative aux portions ménagères et communales, en France et à l'étranger.

6° Examiner s'il n'y aurait pas lieu d'assurer, en France, par voie législative, une indemnité aux personnes poursuivies ou condamnées à tort, en matière criminelle, correctionnelle ou de police. Rechercher ce qui a été fait ou tenté dans cette voie à l'étranger. 7° Rechercher les traces des corporations de métier s'étendant à

une région ou à une province, ou bien les unions ayant pu exister entre les corporations similaires de plusieurs villes.

8° Étudier dans une province ou une circonscription plus restreinte la succession des différents modes d'amodiation des terres. A quelle époque et dans quelle mesure le bail à ferme ou le métayage a-t-il remplacé les anciennes tenures? - Recueillir tous renseignements sur les redevances, prix, services accessoires et durée des baux, aux différentes époques. Indiquer, selon les localités, la substitution, au XVIIe siècle ou au XIXe siècle, du fermage à rente fixe au métayage, ou inversement.

9° Faire l'histoire, dans une province ou une circonscription plus restreinte, des contrats intéressant l'ouvrier agricole au faire-valoir du propriétaire, tels que le glanage dans l'Artois, l'engagement des maîtres-valets dans les pays toulousains.

10° La diminution de la population rurale.

11° Étudier la valeur vénale de la propriété non bâtie au XVIII® siècle dans une province, et comparer cette valeur avec la valeur vénale actuelle.

12o Du crédit agricole et des moyens de l'organiser efficacement, son fonctionnement en Allemagne et en Italie. Syndicats d'agriculteurs pour l'achat des instruments et des engrais, et pour la vente des produits.

13° Études des résultats statistiques de la participation aux bénéfices dans l'industrie.

14o Des conditions d'exécution qui peuvent justifier le rang que la transportation et la relégation occupent dans l'échelle des peines d'après la législation en vigueur.

15° De l'étude des langues étrangères vivantes. - Quelle place doit-elle tenir aux divers degrés d'enseignement et particulièrement dans l'enseignement secondaire sous toutes ses formes? Quelle part doit y être faite, soit à une culture toute pratique, en vue de l'usage même des langues, soit à une culture proprement littéraire? En ce qui concerne cette dernière culture, jusqu'à quel point les langues et les littératures étrangères pourraient-elles remplacer les langues et les littératures classiques?

Sur la proposition de M. Léon Say, la réunion adopte, comme sujet de discussion, la question suivante.

Y AURAIT-IL AVANTAGE A ÉTABLIR, PAR UN ACCORD INTERNATIONAL, UNE LÉGISLATION FISCALE UNIFORME DANS LES DIFFÉRENTS PAYS, SPÉCIALEMENT POUR LES DROITS D'ACCISE?

M. Léon Say, président, prend la parole pour poser la question.