(SAMEDI 4 OCTOBRE 1806.) MERCURE DE FRANCE. POÉSIE HÉRO, CANTATE (1). (Elle sort de sa tour, au milieu de la nuit, après avoir allumé le flambeau qui doit servir de guide à son amant.) RÉCITATIF. L'ASTRE brillant des jours n'éclaire plus le monde; Déjà règnent partout le silence et la nuit; Cède au pouvoir du sommeil qui me fuit; La tremblante Héro vous implore, CANTABILE. Veille sur lui, puissante Cythérée ! Amour des Dieux, et reinc des mortels, (1) Cette cantate a été composée pour le grand prix de musique, remporté par M. Bouteiller fils, âgé de dix-huit ans. Elle sera exécutée dans la séance de l'Institut, du 4 octobre. A te servir, en naissant consacrée, Mes mains n'ont point profané tes antels! RÉCITATIF. Je vais le voir !... Quel espoir plein de charmes ! Le moindre bruit m'agite.... Un retard m'épouvante.... Cher amant, que fais-tu ? Dieux ! la tempête augments.... CAVATINE. D'Abydos rejoins le rivage, Des jours dont dépendent mes jours. L'espérance et ta douce image D'Aydos rejoins le rivage, etc. RÉCITATIF. O Vénus, ai-je donc mérité tá colère ? ̋ La tempête en fureur confond les élémens; Mêlent d'horribles sifflemens. La foudre, à longs sillons, déchire et fend la nue; 7410-31 24009 OCTOBRE 1806. Seule, elle brille au sein de cette nuit d'horreurs.... Grands Dieux, prenez pitié d'une amante éperdue!....... Quel objet sur les flots vient s'offrir à ma vue ? Courons.... Orage affreux, je brave tes fureurs.... C'est lui... Dieux! c'est Léandre... O destin qui me tue....... AIR. Vénus, ô fatale déesse, Que t'ai-je fait pour me trahir? Perfide mer, dans tes abymes Réunis encor deux amans. (Elle se précipite.) FRAGMENT Tiré du premier chant du poëme de LA NATURE. Contre le Duel, et sur le véritable Honneur. ELÈVE de Palès, ô mortel généreux, Toi qui d'un fer paisible ouvre tes champs heureux, De rage, de vengeance et de sang altéré, La raison calmeroit la fureur qui l'anime; 5 |