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M. Lorenz vient de faire paraître le second fascicule du tome IX de son Catalogue général de la librairie française. Nous rendrons compte ultérieurement de ce nouveau volume, mais nous tenions à signaler dès maintenant la continuation de cet ouvrage dont l'éloge n'est plus à faire.

Après la publication du tome X qui complètera la quatrième partie de son Catalogue général et l'apparition, en 1888, d'un dernier volume qui contiendra la table des matières des tomes IX et X, M. Lorenz prendra un repos qu'il a bien gagné et laissera à un autre bibliographe le soin de continuer son œuvre. Nous serions heureux qu'une distinction honorifique bien méritée vînt alors récompenser M. Lorenz de ses travaux si précieux.

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lirent à merveille l'année dernière la tentative de M. Boutet; l'Almanach pour 1887 jouira certainement du même succès.

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ÉTRANGER

Allemagne. La nouvelle édition des œuvres de Goethe. M. Robert Keil, de Weimar, vient de se défaire d'une intéressante collection de pièces et reliques historiques intéressant la période littéraire de Weimar. La grande-duchesse de Weimar a acheté pour 56,000 francs la plus grande partie de cette collection comprenant des autographes de Goethe, Schiller et Wieland; on compte utiliser ces documents inédits pour la grande édition des œuvres de Goethe actuellement en préparation.

La Société « Goethe », de son côté, a fait l'acquisition de la bibliothèque Cohn, de Berlin, qu'on dit être aussi curieuse, dans son genre, que celle de M. Hirzel.

Un portrait de Goethe, peint par Kolbe en 1822, ornera désormais le Goethe museum de Weimar.

Les premières publications de la Société ont commencé à paraître en décembre; elles comprennent des lettres inédites du poète relatives à son Voyage en Italie.

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- M. Paul Stapfer prépare une nouvelle édition de son ouvrage sur Shakespeare et les tragiques grecs.

ÉTRANGER

Angleterre. Le nouveau volume de poésies de lord Tennyson, que publient MM. Macmillan, comprend Locksley Hall, Sixty years after and other poems.

Les mêmes éditeurs ont en cours de publication six conférences de M. Edward A. Freeman, sur les principales époques de l'histoire de l'Europe. Les chapitres sont intitulés : Europe before the Roman Power; - Rome and the new nations; — The divided

Empire;

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Survivals of Empire; The World Ro

meless et Greek cities under Roman rule.

M. Walter Scott a sous presse une série de bio graphie des grands écrivains anglais (Biographical series of great writers) dont les premiers volumes comprendront les vies de Longfellow, Coleridge, Dickens et Rosetti.

Le prochain volume de la collection d'English worthies sera la biographie de Canning par M. Frank H. Hill, ancien directeur du Daily News.

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Italie. MM. S. Morpurgo, F. Roediger et A. Zenalti nous promettent une série de « bellissime historie, contrasti, lamenti e frottole, con alcune canzoni a ballo, strambotti, ecloghe, farse, capitoli e barzellette dei più eccellenti autori. Aggiuntevi assai tramutationi, villanelle alla napoletana, sonetti alla bergamasca et mariazi alla pavana, indovinelli riboboli e passerotti ».

Le premier fascicule de cette reproduction d'écrits curieux et rares vient de paraître et contient les Strambotti, de Luigi Pulci. Le prix du fascicule est d'un franc.

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Publication de documents historiques inédits relatifs à la Révolution française. Le ministre de l'instruction publique vient de décider qu'une commission, rattachée à la section des sciences économiques et sociales du comité des travaux historiques et scientiques, est instituée à l'effet de rechercher et de publier les documents historiques inédits relatifs à la Révolution de 1789.

Sont nommés membres de cette commission: MM. Gréard, membre de l'Institut et du comité des travaux historiques et scientifiques, vicerecteur de l'Académie de Paris, président; Carnot, Dide et de Rozières, sénateurs; C. Pelletan, député;

Aulard, chargé de cours à la Faculté des lettres de Paris;

Buisson, directeur de l'enseignement primaire;

Charavay, archiviste-paléographe;

Léopold Delisle, membre de l'Institut, admi-
nistrateur général, directeur de la Biblio-
thèque nationale;
Dreyfus-Brisac, publiciste;

Gazier, membre du comité des travaux histo-
riques et scientifiques;

Marais de Beauchamps, chef de la direction de l'enseignement supérieur;

Maury, membre de l'Institut, directeur général des Archives nationales;

Rambaud, professeur à la Faculté des lettres de Paris;

Rocquain, chef de section aux Archives na-
tionales;

Guillaume, membre de la commission de la
Revue pédagogique, secrétaire.

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M. Desrousseaux continue l'étude des Manuscrits d'Hérodote.

M. Auvray termine le dépouillement de la sixième année des Registres de Grégoire IX.

M. Pelissier dépouille la Correspondance d'Hostenius avec des érudits ou amateurs illustres du commencement du XVIIe siècle.

M. Noiret étudie les Lettres de Michel Apostolia. M. Gsell étudie le Principat de Domitien et le róle du Sénat romain pendant l'anarchie militaire. M. Cadier va étudier, à Naples, les Archives de Charles II d'Anjou.

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Société des gens de lettres. La Société des gens de lettres a ainsi distribué les prix dont elle dispose:

PRIX PETIT-BOURG: 1,000 francs, à M. Ch. Monselet. PRIX JULES SIMON: 500 francs, à M. Alex. Bonneau. PRIX ARSENE HOUSSAYE: 500 francs, à M. J. Troubat. PRIX ALFRED DE MUSSET: 300 francs, à M. Savinien Lapointe.

PRIX TAYLOR 500 francs, partagés entre MM. Laurent et J. Roussy.

PRIX BONNEMAIN: 500 francs, partagés entre MM. Blondeau et Séguin.

PRIX DU CONGRÈS LITTÉRAIRE : 500 francs, partagés entre MM. Guigard, Jules Rouquette et A. Girard.

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a été

interviewé » par un journaliste auquel il a bien voulu fournir les explications suivantes :

Ma carrière, monsieur, a-t-il dit, fut longue et laborieuse; la patience en a fait le plus grand mérite, et, à défaut d'éclat, elle m'a, j'ose le dire, procuré la plus saine des jouissances: la conscience d'un devoir accompli. Si l'Académie avait voulu choisir, parmi nos contemporains, en remplacement du regretté de Falloux, un grand littérateur, un hardi poète, je ne me serais pas laissé porter sur les rangs des candidats. Mais je sais, et vous ne l'ignorez point vous-même, que l'Académie est une Compagnie, avant tout, et qu'elle admet dans son sein toutes les personnalités qui représentent une des branches de la littérature, sans exclusion d'aucun genre.

Mes débuts furent, comme je vous l'ai dit, très laborieux. Professeur à Metz, au sortir de l'École normale, puis dans différents lycées, c'est seulement après quinze années de professorat militant que je fus attaché à l'administration universitaire, d'abord comme inspecteur de l'Académie de Paris, puis comme directeur de l'instruction primaire au ministère.

« C'est là qu'on vint me proposer la succession de M. Zévort au vice-rectorat de l'Académie de Paris.

Ainsi suffisamment récompensé de mes premiers labeurs, je m'applique aujourd'hui, autant que me le permettent mes fonctions, à une tâche que j'ai entreprise depuis quelque temps. Sans un malentendu avec mon éditeur, une série d'ouvrages sur l'Éducation des femmes par les femmes aurait déjà paru.

La première de ces séries comprend déjà des études sur Fénelon, qui se soucia, toute sa vie, de cette branche intéressante de la pédagogie; Mme de Maintenon, qui créa Saint-Cyr, cent et quelques années avant que germàt dans l'esprit de Napoléon l'institution de la Légion d'honneur; Jean-Jacques Rousseau, Mme d'Épinay, son amie; Mme Necker, Mme Roland. Ces ouvrages se succèderont rapidement, et, quelle qu'en soit la fortune, je m'estimerai heureux de pouvoir les offrir à l'Académie, qui m'a jugé digne de me compter parmi ses membres. »

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Les ennemis du livre dans le passé. Après une guerre heureuse en Égypte, lisons-nous dans la Buchh. Borsen Bl., Antiochus ler retournait, en l'an 169 avant l'ère chrétienne, au pays de Judée où une révolution venait d'éclater. Il commit les plus horribles forfaits contre les Juifs restés fidèles à leur foi, il détruisit les édifices sacrés et les objets de culte, et faisait déchirer et brûler les livres des lois divines et tuer tous ceux chez qui l'on trouvait les livres de Dieu et tous ceux qui observaient la loi de Dieu.

Qui ne connaît le sort des livres sibyllins! Ces livres, contenant les oracles et les prophéties des Sibylles, surtout ceux de Cuma, avaient, d'après la légende, été achetés d'une vieille femme inconnue, par le roi Tarquinius Superbus, après qu'elle en eût brûlé six. Ce n'est que sur l'ordre exprès du Sénat qu'ils pouvaient être consultés par les connaisseurs

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désignés à cet effet; violation du secret fut punie de la peine des parricides et des sacrilèges. Sous le règne sanglant de Sullas ils devenaient, en 82 avant l'ère chrétienne, la proie des flammes dans l'incendie du Capitole où ils étaient conservés. On en a bien bien fait une espèce de nouvelle édition, mais celleci fut également livrée aux flammes en l'année 407 de notre ère, sur l'ordre du vandale politique Stilicho. La bibliothèque alexandrine, la plus grande et la plus célèbre de toutes les anciennes collections de livres, fondée par Ptolomæus II Philadelphos, avait déjà, sous Ptolomæus Evergetes, atteint le nombre de 50,000 rouleaux, collectionnés par l'Athénien savant Demetrius Phalereus. Au zénith de son existence, lorsqu'elle fut dirigée par des savants comme Zenodot, Callimachus, Eratosthènes, Aristarch, etc., elle se composait de 490,000 rouleaux, et, si l'on compte les doubles, de 700,000 rouleaux.

La plus grande partie comprenant les littératures romaine, grecque, indienne et égyptienne et qui fut conservée dans un musée spécial à côté du palais royal, fut la proie des flammes pendant la bataille suprême de César qui n'avait plus de troupes contre les masses du peuple déchaîné de la ville de commerce en 48-47 avant l'ère chrétienne. Elle fut bien complétée par la bibliothèque de Pergamon, que Marc Anton donna comme cadeau à la reine Kléopatra; mais ces compléments aussi furent anéantis lors de la prise d'Alexandrie par Amau (604 après Christus). On sait que le calife Omar répondait au grammairien Philoponos, qui le priait d'épargner la bibliothèque : « Ou ces livres contiennent les doctrines du Coran et alors ils sont superflus, ou ils contiennent d'autres doctrines et alors ils sont nuisibles. » A la suite de cette sentence les rouleaux furent distribués aux 4,000 établissements de bains de la ville, où ils servirent abondamment pendant six mois (?) comme combustible.

Une autre bibliothèque moins importante se trouvait dans le Serapeum et contenait 32,000 rouleaux dont beaucoup de doubles. Elle s'était conservée jusqu'au temps de Theodosius le Grand (391 de notre ère) et fut alors détruite par une bande de fanatiques chrétiens, qui, à l'occasion du culte de Serapis, avaient été excités par l'archevêque Theophilus.

Erich Schroeder a découvert en 1867 un vieux manuscrit dans lequel on lit que toutes les œuvres écrites en caractères runiques furent brûlées au commencement du XIe siècle sur l'ordre du roi Olaus de Suède, qui dans l'écriture runique croyait avoir trouvé un empêchement à l'introduction de la chrétienté dans ses pays. En l'an 1000, il faisait appeler tous les grands de son État et ceux-ci décidaient le remplacement de l'écriture runique par les caractères latins et la destruction complète des œuvres contenant des fausses doctrines (hérésie). Par suite de cette rage de destruction, des nombres énormes d'œuvres sur l'histoire et sur les antiquités de ces nations ont été perdus; on croit que, de cette sorte, les œuvres des Jorundus, Gisrurus, Schulemontanus et Alterus Magnus ont été détruites.

3

Mohamed II accordait pleine liberté de pillage à ses soldats après la prise de Constantinople en 1453. La plus large application fut faite de ce droit et il n'est pas étonnant qu'à côté d'autres trésors, les ri ches bibliothèques d'églises et avant tout celle fondée avec tant d'amour et de dévouement par l'empereur Constantin, furent détruites.

En l'an 1508, le cardinal Ximénės, après avoir persuadé 3,000 mahometans de se faire chrétiens, fit brûler tous les livres mahométans sans considération d'auteur et de contenu. C'est ainsi que plus de 5,000 volumes, avec leurs reliures et miniatures magnifiques et précieuses, furent voués à la ruine.

Deux ans plus tard, en 1510, l'empereur Maximilien Ier rendait un décret qui mettait à l'index tous les livres hébreux, à l'exception de la bible, en disant qu'ils ne contenaient que des blasphèmes, de la magie et autres semblables choses dangereuses. Le savant Johannes Reuchlin protestait dans son livre speculum.

Le clergé de Cologne et de Paris condamnait cet écrit et faisait tout ce qu'il pouvait pour préparer à son auteur le même sort dont il voulait sauver les œuvres qu'il défendait. Heureusement l'influence de l'empereur le préservait d'un tel sort.

Matthias Corvinus, roi de Hongrie et de Bohême, fondait à Pesth trois bibliothèques qui en peu de temps contenaient 50,000 volumes. Trente employés, sous la direction du peintre dalmate célèbre, Félix Ragusinus, avaient la tâche d'orner les volumes avec des dessins et des miniatures. Ces bibliothèques contenaient principalement des manuscrits sur parchemin, enfermés dans d'élégantes reliures, ornées de fermoirs en argent et autre métal, et des armes du propriétaire (un corbeau portant un anneau dans son bec). Lorsqu'en 1526, Pesth fut pris par les Turcs sous Soliman II, le cardinal Bozmann offrait en vain 200,000 florins d'or pour sauver la bibliothèque inestimable comme prix; les vainqueurs laissaient libre champ à leur rage de destruction, ils détruisirent les livres et s'approprièrent les fermoirs en argent, etc.

Ne parlons qu'en passant des bûchers dressés par les Savonarole et autres fanatiques pour la destruction des livres profanes; car, dans des cas spéciaux, un nombre relativement faible de livres furent sacrifiés par eux.

Vers le milieu du xvr° siècle, Charles V défendait tous les livres hérétiques et menaçait les lecteurs des écrits d'un Luther et d'autres hérétiques des peines les plus dures. Il rendait en outre un décret contre ceux qui possédaient des livres de cette espèce, car il les déclarait comme révoltés et les menaçait de mort s'ils ne brûlaient pas immédiatement tous les livres défendus. Il est facile de comprendre que cette menace voua aux flammes des trésors sans nombre.

Des livres hérétiques furent souvent par politique l'objet des défenses impériales. Ainsi Constantin défendait les œuvres des Eunomiens et des Manichéens; Théodosius fit brûler ceux d'un Nestor, de même

Marzian les écrits des Urichiens et, en Espagne, le roi Recaredo ceux des Ariens. Après 1300, les papes romains s'occupaient à leur manière de la littérature en faisant brûler des livres, en défendant leur lecture et en punissant leurs auteurs. C'est ainsi que Léon X condamnait Luther et défendait ses écrits sous la peine d'excommunication; son exemple fut imité par des papes ses successeurs, et les bulles se succédèrent dans le même sens.

Les cas indiqués ci-dessus ne tarissent nullement la liste des destructions de livres, on pourrait ajouter encore beaucoup d'autres exemples jusqu'à nos jours. Mais, en général, il paraît impossible que de nos jours des faits semblables puissent se reproduire, faits qui, pour la science et la connaissance de la vie de nos ancêtres, sont tant à déplorer.

(Journal de l'Imprimerie et de la Librairie.)

Catalogues des bibliothèques non vendues. On pourrait faire une liste très nombreuse des diverses bibliothèques cataloguées depuis un ou deux siècles, sans que leurs heureux possesseurs eussent l'intention de s'en séparer en les vendant. Autrefois, comme aujourd'hui, bon nombre de bibliophiles professaient pour leurs livres un véritable culte, qui ne pouvait mieux s'exprimer que par l'énumération ou la définition raisonnée de ces richesses. C'est ainsi que nous voyons, en 1770, le président Chrétien François II de Lamoignon, faisant rédiger par L. Fr. de la Tour, et imprimer pour son usage particulier, au nombre de quinze exemplaires seulement, le catalogue de ses livres imprimés et manuscrits, avec une table des auteurs et des anonymes; cette édition remarquable fut tirée sur papier de coton fabriqué ad hoc à Angoulême. Ce catalogue n'avait rien de commun avec celui qui fut dressé plus tard par Mérigot, en 1791 (en 3 vol. in-8°), pour la vente de cette collection, après le décès de M. de Lamoignon. Le marquis de Rothelin (Charles d'Orléans), aussi célèbre par son talent de numismate que par son goût de bibliophile, avait dressé lui-même, pour son usage, un catalogue très important par les notes et les remarques savantes qui l'accompagnaient. Nous en dirons autant de la bibliothèque du cardinal de Rohan, dont le catalogue dressé par l'abbé Oliva, son bibliothécaire, ne comprenait pas moins de 25 volumes in-fol. mss., dont le noyau servit plus tard à former l'éminente collection du maréchal de Rohan, prince de Soubise. Personne n'a oublié l'inventaire raisonné que fit imprimer, en 1818, M. Ant.-Aug. Renouard, sous le titre de : Catalogue de la bibliothèque d'un amateur, avec notes bibliographiques, critiques et littéraires (4 vol. in-8°), ni celui de M. Viollet-leDuc (Catalogué de la bibliothèque poétique, etc. Paris, in-8°, 1843). On sait que M. Ambroise Firmin-Didot publia, de son côté, vers 1866, le premier fascicule de son incomparable bibliothèque. Citons encore plus près de nous la description d'un choix de livres faisant partie de la bibliothèque d'un amateur bordelais, en 1872 (Bordeaux, Gounouilhou, imprimé

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