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mine séparément plusieurs Tribus Belges et vend cinquantetrois mille esclaves.

César soumet ensuite tout le littoral de la Gaule depuis le Rhin jusqu'à la Loire.

Puis, il passe le Rhin et entre en Germanie, après avoir exterminé deux grandesTribus qui voulaient entreren Gaule.

Puis, il passe et repasse dans la Grande-Bretagne, qu'on nomme l'Ile sacrée, appelé par un Prince Breton chassé de son pays.

Cependant César, qui brigue à Rome pour se faire continuer le Consulat, et qui a besoin d'immenses trésors pour gorger ses amis et acheter ses adversaires, pille tout et partout, renverse le gouvernement populaire, et le remplace par une multitude de Gouverneurs Romains, despotes, pillards et oppresseurs.

· Et bientôt éclate une insurrection générale, au milieu de laquelle une Légion Romaine tout entière est massacrée.

Mais César écrase l'insurrection.

Puis, il convoque à Lutèce (Paris) tous les Etats de la Gaule, ou des Représentants de toutes les Tribus.

Quatre Tribus refusant de paraître, il les attaque séparément et les écrase.

Il fait juger et mettre à mort le chef du parti populaire, Acco.

Il fait traquer et exterminer une Tribu du parti royaliste, en employant une autre Tribu à laquelle il abandonne ses dépouilles.

Il subjugue tout en divisant les Tribus, et veut consolider sa conquête par la terreur.

Sa barbarie réunit toute la Gaule contre lui : les deux grands Partis s'allient; la Confédération générale choisit pour Généralissime un jeune Averne dont le père a été brûlé comme coupable d'aspirer à la Royauté, et Vercingentorix (c'est son nom) appelle tout le monde aux armes, sous peine

d'être brûlé vif ou d'avoir soit une oreille coupée soit un œil crevé.

Bientôt, César ayant écrasé plusieurs Tribus, le Généralissime déclare que le seul moyen de vaincre les Romains c'est de les affamer en brûlant les villes; et les Gaulois brûlent héroïquement eux-mêmes vingt de leurs cités. Les seuls habitants de Bourges, alors la plus belle ville des Gaules, veulent conserver la leur, qui n'en est pas moins prise et détruite par César.

Cependant César est sur le point d'être écrasé dans une bataille où son épée reste entre les mains des Gaulois : mais une Tribu Germaine qui combat pour lui (car c'est presque toujours une partie d'un Peuple qui sert à conquérir l'autre) lui procure la victoire.

Alors le Généralissime s'enferme dans Alesia (Alise en Bourgogne), ville forte située au-dessus d'une montagne, fait annoncer partout qu'il n'a des vivres que pour trente jours, et ordonne que de partout on vienne à son secours. Soixante mille Romains entourent la ville.

Deux cent cinquante mille Gaulois tentent vainement de la délivrer, et la famine arrive.

Alors le Généralissime se dévoue, et vient se livrer à César comme le seul auteur de la guerre.

Mais peu après l'insurrection générale recommence; et pour effrayer les Gaulois et terminer promptement une guerre qui devient périlleuse, César prend une mesure atroce déjà prise plusieurs fois par les Romains, il fait couper le poing à tous les prisonniers.

Puis enfin César adopte subitement un autre système, et s'efforce de gagner les Gaulois par la douceur ou la corruption: il diminue les impôts; il engage à tout prix les meilleurs guerriers dans ses légions; il organise même une Légion Gauloise qui l'aide puissamment à vaincre Pompée et a prendre Rome; enfin il donne à beaucoup de Gaulois le titre et les droits de citoyens Romains, et en fait asseoir plusieurs parmi les Sénateurs.

Et la Gaule est définitivement conquise et soumise, l'an 49 avant J.-C., après dix ans de guerre et le massacre de deux millions de Gaulois.

L'excès des impôts sous Tibère excitera bien encore une insurrection; mais quelques batailles gagnées affermiront la conquête.

SECT. 2.

Les Romains civilisent la Gaule.

Tout change alors en Gaule: les Gaulois vont à Rome et dans toutes les parties de l'Empire Romain, en même temps que toutes leurs Tribus communiquent plus complètement entre elles et se centralisent pour former une seule Nation; et d'un autre côté les Romains viennent en Gaule, et même beaucoup d'individus appartenant à tous les autres Peuples conquis y viennent également.

Lyon devient la capitale.

Beaucoup de villes sont déclarées Augustales ou Impériales ou libres, et bientôt Claude (qui du moins a le rare mérite de s'intéresser aux vaincus, aux esclaves et aux malheureux) donne à toutes les villes le droit de cité.

Plusieurs colonies militaires sont établies.

Beaucoup de jeunes Gaulois vont étudier à Rome; beaucoup de jeunes Romains viennent étudier à Marseille.

Narbonne, Lyon, Autun, Bordeaux, Toulouse, ont des Académies célèbres et fréquentées, qui répandent les lumières et la civilisation avec la langue Romaine et même la langue Grecque.

Les sciences, les arts, les lois, les usages et les mœurs des Romains se répandent plus ou moins dans toutes les parties de la Gaule et surtout dans le midi.

Aussi la Gaule commence-t-elle à faire un grand commerce du papyrus ou papier végétal tiré d'Egypte.

L'architecture et l'agriculture s'y répandent principale

ment.

Les Romains y construisent des routes, des aqueducs,

des canaux, des murailles, des fortifications, des villes, des monuments, des portes, des arcs-de-triomphe, des temples, des autels, des tombeaux, des théâtres, des bains, des cirques et des arènes pour y célébrer leurs spectacles, leurs fêtes et leurs jeux.

Ils y apportent les animaux, les plantes et les fruits de l'Italie et de l'Asie, notamment la vigne, la pêche, la prune, la figue, la datte...

Ils y apportent aussi leur religion et leur gouvernement. En un mot, on le devine bien, la Gaule devient nécessairement, pendant 450 ans, plus ou moins complètement Romaine et Grecque."

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Le Druidisme est d'abord toléré, et Auguste consacre un temple au Dieu Kirk (vent qui règne au midi) vénéré des Gaulois. Il abolit cependant les sacrifices humains.

En même temps, il introduit en Gaule le Paganisme; et cette Religion a tant de rapport avec la Religion nationale que les Gaulois l'adoptent facilement: bientôt ils adorent Auguste comme un Dieu, et la Gaule se couvre d'autels a Auguste. Elle en consacre plus tard au Dieu Caligula.

Mais les Druides persistant dans l'ancien culte afin de conserver leur influence, Claude les proscrit, les poursuit jusque dans la Grande-Bretagne, lear Ile sacrée, et parvient à les détruire ainsi que le Druidisme.

La Gaule a donc alors des temples Païens, des prêtres Païens et presque toutes les cérémonies du Paganisme.

Aussi, quand le Grec Saint-Photin, premier Evêque de Lyon, apporte le Christianisme dans cette capitale de la Gaule, Gaulois et Romains se réunissent pour persécuter les Chrétiens, et l'on compte dix-huit mille martyrs dans la seule ville de Lyon.

Néanmoins le Christianisme l'emporte dans la Gaule plus peut-être que dans le reste de l'Empire Romain; et c'est principalement pour plaire au grand nombre de Gaulois Chrétiens

qui se trouvent dans son armée que Constantin se décide à embrasser le Christianisme. 201

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La Gaule se couvre alors d'Eglises et compte un grand nombre d'Evêques distingués par leurs lumières et leur courage, notamment Saint-Hilaire de Poitiers.

C'est encore en Gaule que paraît le fameux Pélage, qui devient chef d'une secte nombreuse répandue dans tout l'Empire Romain, et qui n'adopte le Christianisme que comme une Philosophie, niant le péché originel, et prétendant que chacun peut, comme J.-C., se rendre Dieu par sa vertu. ...Cependant les Evêques Gaulois repoussent cette opinion et celle d'Arius, pour adopter purement et simplement la divinité de J.-C. conformément à l'Evangile; et tandis que l'Arianisme domine dans beaucoup d'autres pays, la Gaule est non-seulement Chrétienne, mais Catholique.

Les Evêques Gaulois ne se rendent pas seulement dans les Conciles convoques dans tous les pays de l'Empire; ils ont en Gaule un grand nombre de Conciles particuliers, ét même des Conciles généraux dans lesquels se rendent les Evêques de la Chrétienté.

Et, comme partout ailleurs, ils exercent une grande influence, soit sur l'esprit des Gaulois, soit sur l'esprit des Gouverneurs romains, soit sur les affaires générales, par leurs délibérations en Conciles; comme partout, ils deviennent ambitieux, riches et puissants.

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Partie des terres de la Gaule sont laissées à leurs anciens possesseurs, qui les conservent à la condition de payer des tributs ou des impôts: mais le reste, surtout vers les frontières, devient la propriété des conquérants..

L'Empereur s'en réserve une partie pour son propre domaine, et distribue les autres soit à des Généraux, à des Sénateurs, à des Nobles, soit à des Colonies militaires qui s'y établissent et qui se chargent de les cultiver et de les défendre.

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