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Les Francs habitent les bords du Rhin, près de son embouchure, et occupent la Franconie et la Hollande. — On distingue les Francs ripuaires, sur les rives du fleuve, et les Saliens ou Saliques, plus éloignés dans les terres.

Les Saxons et les Angles habitent l'embouchure de l'Elbe et les bords de la mer.

Les Hérules habitent la Prusse.

Les Bourguignons occupent les bords du Rhin du côté de Bâle.

Et les Allemands, composant une foule de petites Tribus, habitent le milieu, le long du Danube.

Les Francs ripuaires, les Saxons et les Angles, comme les Danois et les Normands, et comme tous les Peuples qui vivent sur le bord de la mer, sont pêcheurs et marins.

Les Arabes habitent l'Arabie, vaste contrée de l'Asie méridionale, entre l'Egypte, la Judée, la Perse et l'Inde.

Ils comptent aussi des milliers de Tribus, et prennent successivement les noms d'Arabes, Sarrasins, Musulmans, Maures, Turcs, et Ottomans.

Tous ces Peuples sont barbares, c'est-à-dire nomades, chasseurs, pêcheurs, pasteurs et guerriers.

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Aucun n'est cultivateur, excepté quelques Peuplades de Germanie qui cultivent momentanément quelques plaines appelées Marches, entre des forêts, sans les posséder comme propriétaires, et qui les quittent bientôt pour en aller occuper et cultiver d'autres. Ils n'ont ni villes ni villages, excepté sur les frontières de l'Empire Romain ou des Peuples policés d'Asie, et se logent sous des cabanes ou des tentes.— Ils se nourrissent de fruits, d'herbes, de lait, de poissons, et de la chair des animaux, qu'ils mangent sans la faire cuire. Ils sont à demi-nus et couverts seulement de la peau des bêtes qu'ils ont tuées.

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Ils n'ont donc ni arts ni industrie, si ce n'est pour leurs armes, qui du reste sont infiniment simples.

C'est par la guerre qu'ils se procurent tout ce qui leur est

nécessaire, en pillant les caravanes des marchands qui traversent leurs déserts pour trafiquer entre les pays civilisés, ou en faisant des excursions momentanées sur les terres de ces pays. La guerre est leur art, leur industrie, leur science, la guerre est tout pour eux.

Ceux qui habitent les bords de la mer sont ordinairement pirates.

La force est à leurs yeux la loi suprême et même un Dieu; la victoire est pour eux la justice et le jugement de la Divinité.

Voler, piller, brûler, massacrer ou réduire en esclavage, tout leur paraît légitime. La gloire consiste à tuer beaucoup d'ennemis, à montrer du courage, à supporter la douleur avec joie, à braver intrépidement les périls et la mort chacun d'eux détruirait sans remords tout le reste du Genre humain. ***. 1969 92200 21 In GH 9 {bnG“(L9fb uuis s Jusque dans leurs jeux, ils aiment l'image de la guerre, les hasards et les périls. of mo† 96529ta. † 19ba9n elfog Les jeunes filles mêmes et les enfants rivalisent avec les hommes de courage et de férocité.rabangas pagr-2901 1900

Ils méprisent le travail, l'agriculture, le commerce et l'industrie, qu'ils abandonnent aux femmes et aux esclaves: l'homme libre qui travaille est considéré comme un lache et comme un être dégradé.

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Ils portent leurs cheveux longs, sont effroyables à voir et poussent en combattant des hurlements affreux.

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Tous ces Peuples, ignorants, superstitieux, crédules et fanatiques, ont des Dieux guerriers, qui ne s'occupent qu'à enflammer leur ardeur belliqueuse. Presque tous ont un Paradis dans lequel le bonheur suprême 'est de boire de la bierre et même du sang dans le crâne de ses ennemis; et presque tous croient gagner le Paradis en mourant dans les combats.

Odin, Dieu du Nord, est invoqué comme le Dieu terrible, l'auteur de la dévastation, le Père du carnage, l'incendiaire, etc.

Pour enflammer ses Huns, Attila leur dira qu'il a miraculeusement trouvé l'Epée sacrée que les Scythes adoraient autrefois comme le symbole de leur Divinité: il s'appellera le fléau de Dieu et le marteau de l'Univers...

Tous sont passionnés pour la liberté et l'Égalité. Presque tous ont des Assemblées générales; on dirait une pure Démocratie partout.

Cependant, tous ont des chefs ayant des titres différents dans les différentes langues, et à qui les Romains donnent le titre commun de Roi: mais ces Rois ne sont que des Généraux dont l'autorité est limitée; qui presque partout sont électifs et déposables; qu'on choisit à cause de leurs qualités; qu'on prend dans toute la Nation et quelquefois dans une même famille; qui n'ont guère d'autre privilége que celui de prendre une plus grosse part du butin; et qui sont d'autant plus respectés qu'on leur obéit volontairement, et qu'ils rendent presque toujours de grands services à leurs concitoyens en leur procurant du butin et des conquêtes.

Quelques-uns cependant donnent à leurs chefs un pouvoir absolur mais c'est pendant la guerre seulement et pendant les opérations de la guerre, parce que chacun sent la nécessité du commandement et de l'obéissance pour le salut com

mun.

Chez presque tous, les hommes qui se distinguent par leur courage ou par une qualité quelconque ont une sorte de Noblesse qui, sans être héréditaire, rejaillit sur leurs enfants.

Chez la plupart, ces Nobles s'attachent au Roi, qu'ils admirent parce qu'il est élu pour ses qualités personnelles ;` ils se dévouent à lui, lui jurent fidélité, combattent à ses côtés, le conseillent et deviennent ses compagnons, ses Conseillers, ses Vassaux, ses Leudes ou ses fidèles : ils mettent leur honneur à se faire tuer pour lui ou avec lui, pour le défendre ou pour le venger.

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Chez la plupart aussi, ces Nobles ou ces Barons, les Généraux subalternes, les officiers et les Prêtres, forment une

véritable Aristocratie: mais comme ils n'ont ni établissements fixes ni terres, et comme ils sont continuellement en marche et en guerre, cette Aristocratie, qui n'est ni héréditaire ni privilégiée, et qui se compose réellement des hommes d'élite et les plus utiles, n'est ni oppressive ni odieuse : c'est l'abus qu'elle fera de son influence lorsqu'après la conquête elle s'emparera des terres et du pouvoir qui la rendra le fléau des Peuples réduits en esclavage.

Quelques Tribus restent isolées; d'autres se confédèrent; et, parmi ces Peuples barbares comme parmi les Nations civilisées, on trouve des alliances offensives et défensives, des ligues, des coalitions et des confédérations momentanées, pour faire une conquête commune ou pour repousser un ennemi commun.

Ces Peuples ignorant la Propriété foncière, leurs lois sont infiniment simples.

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Le duel, qu'ils appellent le jugement de Dieu, décide presque toutes les contestations entre individus, comme la guerre les décide entre Peuples.

Le sort est également invoqué comme une décision divine. Le meurtre se rachète par une somme d'argent que le meurtrier doit payer aux parents de sa victime.

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Nous avons déjà parlé des Scythes Kimériens ou Celtes qui bien des siècles avant J.-C., sont venus d'Orient s'établir en Gaule. Nous avons vu que, cent cinq ans avant J.-C., arrive encore un déluge de Cimbres et de Teutons, plus de trois cent mille hommes, qui partent des bords de lc Chersonnese et de la mer Baltique, et qui se précipitent sur l'Italie par la Gaule. Cinq Consuls sont battus; et, dans une seule journée, cent vingt mille Romains restent sur le champ de bataille.

Mais Marius tue cent mille Teutons près d'Aix en Provence, puis extermine les Cimbres près de Verceil en Italie.

Plutôt que de survivre a leurs époux et d'être esclaves des Romains, les femmes étranglent leurs enfants et se font étrangler elles-mêmes en s'attachant aux queues de leurs chevaux et aux cornes de leurs bœufs.

Depuis, Rome subjugue les Gaulois, les Bretons, et les Germains jusqu'au Danube.

Souvent les Légions Romaines traversent ce fleuve et le Rhin, pénètrent dans les forêts de la Germanie, et poursuivent les Germains sans pouvoir les soumettre.

Mais souvent aussi les Germains battent les Légions Romaines, traversent les deux fleuves à leur tour, et font des excursions sur le territoire de l'Empire: deux Légions sous le commandement de Varus, Général d'Augusté, sont presque entièrement détruites en Westphalie.

Dès le premier siècle, quatre-vingt-neuf ans après J.-C., les Francs pénètrent dans la Gaule, y pénètrent encore en 260, la parcourent presque tout entière du nord au midi, et rentrent dans leurs pays chargés de butin, tandis que d'autres Germains la ravagent aussi en 235, 287 et 365, et que les Hérules prennent et pillent Athenes, dès l'an 266.

Pendant cette longue lutte préliminaire, les Barbares, qui cernent l'Empire de tous côtés, se trouvent pour la plupart presque continuellement en rapport avec les Romains.

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Toujours en guerre, souvent battus, repoussés et poursuivis, quelquefois momentanément vainqueurs, ils ont appris l'art de la guerre et de la diplomatie ou de la trahison. D'abord tributaires, ils deviennent ensuite alliés, employés les uns contre les autres au service des Empereurs, soldés, pensionnés pour garder les frontières. Souvent ils traversent le territoire Romain pour aller se battre sur un autre point comme auxiliaires des Légions Romaines. "

Quelques-uns, les Goths notamment et les Francs, sont admis à servir dans les armées Romaines et même dans la garde impériale, puis à résider et à étudier dans les villes, à

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