*La réforme de l'orthographe a été décrétée, on le sait, par une circulaire du ministre "de l'instruction publique, en date du 27 avril 1891, et a eu comme initiateur, en quelque sorte, M. Paul Passy, fondateur d'une Société de Réforme orthographique. Puis est venue la pétition Havet à l'Académie française et le rapport de M. Gréard au nom de la commission du Dictionnaire, fait le 25 janvier 1893. Dans ses séances des 9, 15, 28 février, 2 mars et 1" juin, l'Académie, après s'être prononcée en principe pour la réforme, a examiné et discuté les propositions. Dès le mois de février, la presse illustrée s'empara de la question et l'on vit paraître sur ce sujet nombre de caricatures amusantes. En même temps les journaux de curiosités, le Livre et l'Image, l'Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux, rappelaient que cette réforme n'était point chose nouvelle et que, sous la Restauration, M. Marle, auteur d'un Précis d'Orthologie et rédacteur en chef du Journal de la langue française, avait déjà pris l'initiative d'un pareil mouvement, lançant même à ce propos, en 1829, un Appel aux Français, qui posait en principe ceci: la langue française a 22 sons et 18 articulations, 40 signes suffisent donc pour tout représenter et l'ortograf peut être apprise sur-le-champ, par la simple inspection d'un tableau énumérant les signes. L'orthographe de Marle vaut la peine d'être consignée ici. Voici notamment de quelle façon le réformateur de 1829 écrivait les premiers vers du portrait de Napoléon, par Casimir Delavigne : De lumière é d'obsqurité, De néant é de gloire étonant assanblaje, Astre fatal ô roi qome à la liberté. (Chronique amusante, juin 1893.) * Achille Le Roy s'était présenté à l'élection du 8 juin et avait fait ses visites en général bolivien dans la diligence du « Casino des Concierges » (brasserie ouverte par l'ex-communard Lisbonne). A l'Académie française. LE DERNIER ACADÉMICIEN ROLAND L'EPEE DE SCRIBE UN PEU COURTE POUR VOUS, MOSSIEU DE BORNIERI Dessin de Guydo. (Le Triboulet, 4 juin 1893.) * M. Henri de Bornier, élu membre de l'Académie française le 2 février, en remplacement de M. Marmier, prononça le 25 mai son discours de réception. |