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REVUE DES PRINCIPALES PUBLICATIONS ÉCONOMIQUES

DE L'ÉTRANGER

SOMMAIRE Journal of the Statistical Society de Londres. La R. S. S.- Des échelles mobiles et autres modes de fixation des salaires.

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La participa

The Economist

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Le

Le

M, Francis Walker,

tion aux bénéfices. La grande et la petite culture. Pourquoi le produit des impôts est resté stationnaire en Angleterre. billet d'une livre. The Banker's Magasine. L'impôt sur les revenus invisibles. La production des métaux. Les voleurs de terre. livre de M. Stephen Dowell sur les impôts anglais. les bénéfices de l'entrepreneur. = Vierteljahrschrift. Revue trimestrielle d'économie politique, dirigée par le docteur Wiss. Les logements insalubres et les habitations ouvrières. Jahrbücher (Annales de l'Economie politique et de la Statistique), dirigée par M. le professeur J. Conrad. Les fermes à rentes ou à redevances perpétuelles. Une notice sur Sismondi. Annalen (Annales de l'Empire allemand), par MM. Hirth et Seydel. Divers documents. Die Nation, de M. Th. Barth. Les chemins de fer aux EtatsUnis, une page de leur histoire. L'éternelle question sucrière et ce qu'elle enseigne. Le Volkswohl de M. Boehmert. Les chevaliers du travail. Les employés de chemins de fer et la petite industrie. — Divers. Les livres et publications de MM. Adolphe Wagner, Emile Sax, Th. Hertzka, Gaensel, Wachenhusen. Journal de statistique Suisse. = Divers. = Giornale degli Economisti (Journal des Economistes), dirigé par M. Zorli. L'Economie politique et les lois. Les théories de la coopération. - La mobilité du sol. Divers. L'Economista de M. J. Franco. Les difficultés récentes de la circulation monétaire. La cooperazione rurale de M. L. Wollemberg. La fixation des prix. Un précurseur de la coopération. Publications de MM. Cusumano, G. S. del Vecchio. · Russische Revue. Les domaines de la couronne et les paysans. La culture du tabac. L'agriculture en Russie. 'Divers. Les publications de MM. Piernas Hurtado, Florentino Garcia, J. Jimenes de Arechaga.

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Le Journal of the royal Statistical Society de Londres nous annonce, dans son numéro de mars 1887, qu'elle a reçu une charte, c'est-à-dire qu'elle a été reconnue comme corporation ou comme

nous dirions, comme établissement d'utilité publique. De plus, en considération des services qu'elle a rendus à la science, etc., la société a reçu la qualification de « royale ». Cet honneur est bien mérité; nous l'en félicitons cordialement et proclamons cette nouvelle urbi et orbi, afin que tous les statisticiens s'en réjouissent et... redoublent d'émulation, s'ils le peuvent.

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Ce premier volume publié par la société anoblie est particulièrement intéressant noblesse oblige. Le premier article, de M. L. L. F. R. Price est tout à fait remarquable, on ne pourra plus faire un article complet sur les salaires sans l'avoir lu. Il est intitulé : « Des échelles mobiles et autres modes de fixation des salaires dans le nord de l'Angleterre. » On entend par « échelle mobile » (sliding scale) un taux variable des salaires qui dépend d'une circonstance variable, généralement du prix sur le marché, de la marchandise produite par le travail ainsi salarié. L'auteur entre sur ce point dans des détails très instructifs, mais ce n'est pas là tout son sujet. Ce qui l'occupe principalement, c'est le moyen de mettre d'accord les patrons et les ouvriers ou plutôt de prévenir leur désaccord. Il étudie spécialement, et d'une manière approfondie, les trois modes suivants de faire la paix après un désaccord ou une grève : les négociations, les comités de conciliation, l'arbitration. L'auteur rattache ses observations à des faits et des documents tout à fait authentiques; il nous fait connaître les événements, les motifs, les résultats, enfin les opinions des hommes compétents: patrons, ouvriers, arbitres, et les siennes propres, le tout remplissant soixante-dix pages compactes. Cette étendue du travail nous rend impossible d'en présenter une analyse complète, nous pouvons seulement dire que l'auteur donne la préférence à un bureau de conciliation permanent, composé de patrons et d'ouvriers en nombre égal au besoin avec un arbitre, pris en dehors de la profession. Du reste, il est d'avis qu'il n'y a pas, en cette matière, de solution unique, tout dépend des circonstances et, selon le cas, la solution «la meilleure » peut sensiblement varier. La manière de dresser l'échelle mobile est discutée longuement, et l'auteur pense que ce que l'on a de mieux à faire, c'est de l'établir empiriquement, c'est-à-dire, par une suite de tâtonnements.

L'échelle mobile fait naturellement monter les salaires quand les prix de la marchandise (mettons de la houille) sont élevés, et baisser quand les prix descendent; on a vu là une certaine analogie avec la participation aux bénéfices. M. Price montre que cette analogie n'existe pas. Nous ne pouvons reproduire son argumentation, ni tout ce qui s'est dit sur la matière dans l'intéressante discussion qui s'en est suivi. Pas un des orateurs ne semble avoir eu une vue nette sur

la nature des profits de l'entrepreneur. Je me permets de rappeler que dans toute entreprise l'entrepreneur risque son capital et que son succès dépend en grande partie de son savoir-faire, un peu aussi des chances. S'il gagne à la loterie (s'il fait des profits), il peut, si cela lui convient faire cadeau d'une partie de son gain; mais vouloir lui en faire une sorte de devoir, c'est illogique et nuisible à l'esprit d'entreprise.

La discussion du travail de M. Price offre de l'intérêt, mais je n'en puis citer que peu de passages. M. le professeur Sidgewick a raison de dire que la science économique ne peut pas entrer dans les détails techniques ou pratiques à l'aide desquels on fixe le tarif de l'échelle mobile des salaires; mais la science économique peut diriger l'opération en donnant des idées justes sur la manière d'établir les profits et les pertes. Il n'est pas d'avis, non plus, qu'on puisse se proposer de fixer « un minimum nécessaire pour vivre », c'est-àdire que, si on apprécie qu'il faut 3 fr. par jour pour couvrir les dépenses d'entretien d'un ouvrier, le tarif ne devraient pas descendre plus bas, même si les circonstances ne permettaient pas au fabricant de donner 3 fr. D'une part, ce minimum de salaire est, comme l'homme, ondoyant et divers; de plus, est-il bien sûr que ce soit le devoir du fabricant de se ruiner, afin que l'ouvrier gagne quelques sous de plus par jour? Enfin, si l'échelle est mobile, et tend à maintenir un certain rapport entre le taux des salaires et le taux des profits, elle se distingue de la participation aux bénéfices par cette circonstance que l'échelle s'applique à une industrie entière, et non à un établisement déterminé, comme la participation; elle ne peut donc pas faire naître cet« esprit de corps » qui prédispose aux sacrifices le groupe restreint qui en est animé. — Connait-on beaucoup d'établissements à participation où les ouvriers aient fait des sacrifices? J'ai toujours lu, jusqu'à présent, que la participation a été la bienvenue tant qu'elle donnait du bénéfice, mais qu'on n'en voulait plus entendre parler quand les revers arrivaient.

M. le professeur Munro a le plus souvent vu s'établir la participation dans des établissements où des ouvriers possédaient des actions et il trouve, avec raison, désirable que chaque ouvrier arrive à en posséder une. Ce n'est là qu'un vœu comme la poule au pot de Henri IV. Mais quand ledit professeur réclame pour les ouvriers une voix dans la direction de l'affaire (a voice in the management), je m'arrête étonné. Le mot réclamer est peut-être ici trop fort, M. Munro dit seulement que les ouvriers pourraient l'exiger dans l'avenir, et non sans succès, mais sa sympathie pour cette singulière exigence est visible. Pour ma part, je ne crois ni à la justice,

ni au succès de cette réclamation; car, en supposant qu'un coup de majorité dans une assemblée révolutionnaire donnât raison aux ouvriers, bientôt les entreprises cesseraient faute d'entrepreneurs.

Ajoutons, pour terminer, qu'un très petit nombre seulement d'industries ont introduit l'échelle mobile des salaires et il paraît qu'elle est abandonnée par les usines à fer, à cause de ses inconvénients, mais il a été question de l'établir pour les fermages 1. Je pense que cela veut dire que le fermage s'élèverait ou baisserait avec le prix du blé ou du foin, ou des deux.

Le second travail, dù au major P.-G. Craigie, secrétaire de la chambre d'agriculture centrale, est également excellent, il traite « de la grandeur et de la distribution des exploitations agricoles (Holdings) en Angleterre et à l'étranger ». En France on aurait choisi, comme titre, la formule : « Du morcellement de la propriété, ou aussi, de la grande et de la petite culture », car l'auteur passe en révue toutes ces questions, et nous voyons avec satisfaction qu'il en parle après examen approfondi. J'ai eu la satisfaction de lire, p. 99, ce qui suit: the petite culture is actually existent now, and even the peasant proprietor himself is no such « rare bird » as is sometimes fancied. (La petite culture existe réellement à présent et le paysan propriétaire n'est plus l'oiseau rare qu'on croyait), carj'ai déjà soutenu cette thèse. Pour les chiffres et le surplus, je suis obligé de renvoyer au Journal; je crois seulement devoir avertir le lecteur, qu'en pareille matière il est prudent de prendre la plupart des chiffres comme approximatifs, ce qui suffit d'ailleurs dans le cas qui nous occupe; quant à l'auteur, il ne peut donner que les chiffres qu'il trouve. La discussion a été tout à fait intéressante.

Citons encore un troisième article inséré dans ce numéro de la R. S. S. (royal statis. Society): c'est la reproduction d'un article de M. le professeur J. Shield Nicholson, intitulé: Mensuration des variations de la valeur d'un étalon monétaire. La pièce d'or vaut elle aujourd'hui ce qu'elle a valu hier ou ce qu'elle vaudra demain? Vaut-elle à Londres, ce qu'elle vaut à Paris? On est généralement

Je crois qu'on emploie beaucoup trop souvent le mot rente du sol sur le continent. La rente abstraite de Ricardo ne se retrouve presque plus dans la vie pratique, il n'y a de rent que lors d'un défrichement; si j'achète une terre 100.000 fr. et qu'elle me rapporte un fermage de 3.000 fr. c'est tout simplement l'intérêt de mon capital que je touche. Il y a bien l'accroissement de valeur nominale, provenant de la dépréciation lente de la monnaie ou d'une cause accidentelle (par exemple la construction d'un chemin de fer dans le voisinage), mais cet accroissement n'est pas la rente abstraite de Ricardo.

4° SÉRIE, T. XXXIX.

15 juillet 1887.

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d'avis que non. Comment peut-on mesurer ces variations? En comparant le prix des denrées. C'est encore l'avis général, mais ce n'en est pas moins une opération très délicate, riche en si et en mais. Par cette raison, on pourra toujours discuter les résultats. Dans l'article de M. Nicholson, qui a d'ailleurs employé des procédés particuliers, on trouvera quelques détails intéressants, l'auteur tient compte des salaires, en distinguant ceux des ouvriers professionnels (skilled) d'avec ceux des simples manœuvres; il paraît que les salaires de ces derniers se sont élevés dans une plus forte proportion que ceux des ouvriers professionnels.

The Economist du 30 avril renferme un intéressant article, intitulé « Notre richesse nationale et les impôts. » Les hommes spéciaux, en Angleterre, ont été frappés par ce fait, que le produit des impôts est resté stationnaire depuis 1876. Voici comment on établit e fait (livres sterl.) :

Produit net des impôts, pour l'année finis-
sant le 31 mars . . . .

à déduire, l'impôt sur le revenu

1887 1876 76.115.000 64.462.000 15.900.000 4.109.000

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On comprend pourquoi l'impôt sur le revenu est défalqué: le taux en varie d'une année à l'autre, et l'on ne peut pas comparer le produit, mettons de 3 0/0 du revenu, avec celui de 9 0,0 du revenu, ce dernier sera évidemment 3 fois plus élevé. On parait supposer que le taux des autres impôts n'a pas sensiblement changé, ce que je n'ai pas le loisir de vérifier. Du reste, je me borne ici à reproduire le raisonnement de l'Economist. Abstraction faite de l'incometax, on constate, de 1876 à 1887, une diminution de 140.000 livres. Et pourtant la population a augmenté; si nous en tenons compte, nous trouvons que l'impôt par tête était, en 1876, de 1 £ 16 s. 7 d, et en 1887 de 1 £ 12 s. 8 d. seulement; or, si l'on multiplie les populations des deux époques avec les moyennes correspondantes, ce n'est pas 140.000, mais 7.500.000 de moins que nous trouvons en 1887.

Cependant le pays n'est pas devenu moins riche; le produit d'un denier par livre, qui était de 1.936.000 livres en 1876, dépasse actuellement 2,000,000 ou, si nous prenons les revenus bruts imposables nous trouvons, en 1886, 631.500.000 au lieu de 571,000,000 de revenu. Un sccroissement analogue se constate sur les produits des droits de succession. Les renseignements que l'on possède sur les placements de capitaux permettent de montrer que la fortune nationale a aug

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