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ence qui exist e entre le projet, tel qu'il est racé sur la car te publiée par le ministère des ravaux publics et celui indiqué sur la carte de a commission, est la simple rectification d'une erreur matérielle commise sur la carte du ministère des travaux publios. Le tracé de la ligne de Tonnay-Charente à Marennes est meilleur et mieux fait sur la carte publiée par la commission que sur l'autre; mais c'est là une simple rectification qui n'a pas d'impor

tance.

En ce qui concerne le fond de l'amendement de l'honorable M. Jolibois, il s'agit de savoir si une ligne partant de Saujon ira aboutir à Taillebourg. Nous ferons remarquer à notre honorable collègue que la ligne qu'il demande est une variante de celle que nous proposons, la ligne de Tonnay-Charente à Marennes. On peut admettre qu'il soit préférable d'aller jusqu'à Taillebourg, mais il y a lieu de se demander s'il n'est pas plus naturel de se rapprocher davantage de Rochefort, et je crois que sur ce point, nous devons tous être d'accord.

Dans ces conditions il me parait impossible d'admettre le deuxième tracé, qui d'ailleurs ferait un double emploi évident. Je ne crois pas nécessaire de prononcer le renvoi de l'amendement à M. le ministre des travaux publics.

M. Jolibois. Mais ce sont deux lignes tout à fait différentes. On peut s'en convaincre si l'on jette les yeux sur la carte, non celle qui émane du ministère, mais celle de la commission, qui a une plus grande exactitude sur ce point. (Aux voix aux voix !)

M. le président. Je consulte la Chambre sur le renvoi au ministre.

(Après une épreuve déclarée douteuse, la Chambre, consultée par assis et levé, se prononce contre le renvoi.)

M. le président. Il y a un second amende ment présenté par MM. le baron Eschasseriaux et Jolibois; en voici le texte :

Ajouter aux lignes classées dans le tableau A comme ligne d'intérêt général : ↑

Une ligne de Burie (station de la ligne no 52 du tableau B) à Beillant (gare de bifurcation du chemin des Charentes). »

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Je vous demande, messieurs, de vouloir bien ne pas partager cette opinion.

Cet amendement a pour objet de substituer, aux deux variantes proposées par le Gouvernement et par la commission, une ligne directe de Barbezieux à Cavignac par Baignes; et de relier Barbezieux à Jonzac par l'embranche-ral ment de Baignes à Fontaine-Ozillac.

A cette ligne de Barbezieux à Cavignac, à peu près indiquée sur la carte qui vous a été distribuée, s'appliquent toutes les règles désignées à la page 8 du rapport comme ayant inspiré les propositions du Gouvernement et guidé la commission dans ses décisions.

Cette ligne est utile à la défense du pays, en assurant à Angoulême une voie de communication plus directe avec Bordeaux; elle relie les lignes du Centre et de l'Ouest aux lignes du Midi; elle rattache un chef-lieu d'arrondissement au système général de nos voies ferrées; elle est destinée à faciliter l'exploitation du réseau des chemins de fer de l'Etat, auquel elle vient se souder à Châteauneuf. Elle a enfin pour résultat, veuillez remarquer, messieurs, que j'emploie les termes même du rapport, -elle a pour résultat de desservir le parcours d'une route nationale la route nationale de Paris à Bordeaux les points où ce parcours ne correspond pas encore à une ligne de chemin de fer. Or, c'est toujours l'honorable M. Wilson qui parle, l'expérience a appris qu'on est successivement conduit à établir des chemins de fer suivant les anciennes communications telles qu'elles existaient par les routes nationales. ■

-

sur

Par le tracé que nous proposons, messieurs, on dessert les trois cantons de Baignes, de Montlieu et de Montguyon, qui renferment En ce qui concerne le canton de Baignes, noune population de près de 30,000 habitants. tamment, on dessert la presque totalité des communes dont il se compose, en même temps qu'on assure aux divers produits de trois cantons industriels et commerçants des débouchés qui doubleront la force productive du pays.

M. le baron Eschasseriaux a la parole. M. le baron Echasseriaux. Messieurs, la ligne que nous vous demandons est la continuation de l'embranchement de celle que vous venez de voter, il y a un instant, sous le paragraphe 77: de Saint-Jean-d'Angély à Civray avec embranchement sur Cognac par Matha. › Cette ligne est destinée à relier deux che-Montguygon, à Bordeaux et à Cognac par un

mins de fer de l'Etat : le chemin de l'ancienne ligne des Charentes à la station de Beillant.

Elle n'a qu'une longueur de 12 kilomètres dans une vallée riche et peuplée où l'on trouvera d'importants éléments de trafic.

sortie de l'arrondissement de Saint-Jean-d'AnCette ligne de raccordement est la seule gély vers le Midi, et la voie la plus directe de communication avec les ports de Royan, de Blaye et de Bordeaux.

Le conseil général de la Charente-Inférieure le demande depuis quelque temps. Je crois qu'elle présente tous les caractères d'une ligne d'intérêt général, et j'ai lieu de m'étonner que la commission n'ait pas cru devoir la comprendre dans son travail.

Je demande le renvoi de l'amendement au ministre des travaux publies.

M. le rapporteur. La commission n'accepte pas le renvoi.

M. le président. Je consulte la Chambre. (La proposition de renvoi, mise aux voix, n'est pas adoptée.)

(Le paragraphe 78, mis aux voix, est adopté.) « 79.Barbezieux à un point à déterminer entre Montendre et Cavignac. »

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Le canton de Baignes possède un sol riche et fertile, d'importantes industries; il se rattache, ainsi que les cantons de Montlieu et de

commerce considérable de vins et d'eaux-devie.

l'honneur de vous proposer, vous donnerez En adoptant l'amendement que nous avons encore satisfaction, messieurs, aux vœux émis par les conseils électifs.

à Châteauneuf a été déclarée d'utilité publique, Depuis, en effet, que la ligne de Barbézieux c'est-à-dire, depuis 1868, les conseils généraux de la Charente et de la Charente-Inférieure ont demandé, à chaque session le prolongement de cette ligne par Baignes dans la direction de Bordeaux, et récemment encore le conseil général de la Charente a renouvelé le vœu tion de 10,000 fr. par kilomètre. en proposant d'allouer à ce tracé une subven

Je voudrais, messieurs, pouvoir vous démontrer combien le classement de cette ligne est équitable et nécessaire; je voudrais pouvoir vous démontrer combien ce tracé est préférable aux deux variantes qui vous sont proposées.

De ces variantes, l'une laisse de côté Baignes, en décrivant un long circuit; l'autre né-| glige les deux cantons de Montlieu et de Montguyon, sans donner complète satisfaction à Baignes; elle a en outre le grave inconvénient d'obliger les voyageurs et les marchandises se dirigeant sur Bordeaux à faire inutilement le trajet de Montendre à Cavignac.

Permettez-moi enfin, messieurs, de vous soumettre une dernière observation relative à

M. le ministre des travaux publics vous propose dans le projet, sous le numéro 41 de l'état B, l'incorporation au réseau d'intérêt généet le rachat par l'Etat du chemin de fer de Barbezieux à Châteauneuf.

Or, messieurs, la ligne de Barbezieux à Cavignac par Baignes n'est pas autre chose que . le prolongement de ce chemin de 18 kilomètres, et l'exécution aussi immédiate que possible de ce prolongement est indispensable nonseulement au développement de la prospérité, mais encore et surtout à la vitalité du chemin de Châteauneuf à Barbezieux.

Nous vous avons demandé l'adoption de la ligne de Barbezieux à Cavignac, par Baignes, au nom de l'intérêt général, au nom des intérêts locaux, au nom des vœux émis par les conseils électifs. Il nous reste, messieurs, à vous la demander au nom des populations elles-mêmes, qui, privées de la grande ligne de Paris à Bordeaux, réclament et protestent aujourd'hui contre l'oubli qu'on semble vouloir faire de leurs intérêts et de leurs droits.

Permettez-moi, en terminant, de leur laisser la parole.

Dans une pétition qui a été couverte de signatures et adressée à M. le ministre des travaux publics, sont énumérées toutes les considérations qui militent en faveur du chemin de Barbezieux à Cavignac, par Baignes. Cette pétition se termine ainsi:

« Nous devons à de hautes influences personnelles d'avoir été déshéritées de deux grandes lignes de voies ferrées, celle de Paris à Bordeaux et celle de Saintes à Coutras, dont la direction naturelle, ainsi que le démontraient les tracés qui en avaient été faits à l'époque, devait s'opérer par nos contrées.

Mais aujourd'hui, monsieur le ministre, sachant que les hautes influences ne pèsent plus dans le plateau de la balance, lorsqu'elles ne sont pas en harmonie avec les principes de droit et de justice dont vous êtes si bien pénétré, avec les intérêts généraux dont tous vos actes s'inspirent, nous avons la ferme espérance que vous apprécierez à leur juste valeur les raisons sérieuses que nous invoquons à l'appui de notre demande et que justice nous sera rendue..

Puissent, messieurs, ces justes réclamations être entendues en haut lieu ! Puissent ces trop légitimes espérances ne pas se heurter à une nouvelle et plus cruelle déception ! (Très-bien! très-bien ! à droite.)

M. de La Porte. La commission ne peut accepter le renvoi parce qu'il ne s'agit que d'une variante. Il n'y a pas lieu, quant à présent, de déterminer le tracé dans tous ses détails.

M. André (de la Charente). Nous demandons le rejet des deux variantes et l'adoption d'une ligne unique et directe de Barbezieux à Cavignac par Baignes.

M. de La Porte. Nous demandons à la Chambre de n'adopter en ce moment-ci aucune variante.

M. le président. Je mets aux voix l'amendement de M. André.

(L'amendement, mis aux voix, n'est pas adopté.)

M. le président. Ici se placerait un nouvel amendement de M. André sous le no 79 bis.

Cet amendement est ainsi conçu :

« De Barbezieux par ou près Brossac, au point de jonction à la ligne d'Orléans de la ligne venant de Périgueux et de Ribérac. M. André a la parole.

M. André (de la Charente). Messieurs, la ligne dont j'ai l'honneur de vous proposer le classement a pour objet de rattacher Barbezieux au système général des voies ferrées du centre par Ribérac et Périgueux, de relier les uns aux autres plusieurs chefs-lieux d'arrondissement très importants au point de vue commercial et industriel et, en rejoignant à Barbezieux la ligne de Surgère à Cognac prolongée, de fournir aux produits de la Charente et de la Dordogne un débouché plus direct que ceux qui existent sur Nantes et les ports 'de l'Océan.

Enfin, à un point de vue plus restreint mais qui a cependant son importance, cette ligne desservirait dans son parcours vers le chemin de fer de Paris à Orléans de très-riches communes de l'arrondissement; elle desservirait surtout le canton de Brossac absolument

déshérité et dépourvu de voies ferrées. C'est à ces divers titres que je recommande cet amendement à la sollicitude et à la bienveillance de la Chambre. (Marques d'approbation à droite.)

M. de La Porte. C'est une nouvelle variante, que la commission ne peut pas accepter.

(L'amendement, mis aux voix n'est pas

adopté.)

M. le président. MM. Barbedette et Mestreau ont présenté un amendement qui a pour but de réunir les trois paragraphes nos 79, 80 et 81 en un seul, sous le titre de Chemins de fer de Barbézieux à Bordeaux par Cavignac et Saint-Sulpice. »

Je me suis renseigné auprès de nos collègues qui font partie du conseil général de la Gironde: il résulte de leurs dires que le conseil général de ce département, à l'unanimité, a demandé, dans sa dernière session, le clas semeut de cette ligue dans le réseau d'intérêt général.

M. Ernest Dréolle. Je demande la parole.

M. René Eschasseriaux. Il n'a pu être statué sur la question, parce que cette ligne est aujourd'hui concé lée à une compagnie privée. Mais, dans la session d'avril, le conseil général de la Gironde doit statuer sur la déchéance des concessionnaires et demander d'une façon formelle l'introduction de cette ligne dans le tableau B, c'est-à-dire dans le réseau d'intérêt général.

Je demande à la Chambre de renvoyer notre amendement à M. le ministre, afin qu'il puisse être examiné, et que, ultérieurement, la ligne entière de Bordeaux à Royan puisse faire partie du tableau B. La Chambre décidera ensuite, au retour de ses vacances nécessitées par la session des conseils généraux. (Trèsbien à droite.)

M. Ernest Dréolle. La commission accepte t-elle le renvoi à M. le ministre des travaux publics?

M. le rapporteur. Messieurs, la ligne demandée par M. René Eschasseriaux forme le prolongement d'une ligne d'intérêt local appe. lée la ligne du Blayais.

Il nous est donc impossible de statuer sur cet amendement et je vous demande de le repousser.

Cette ligne ne peut être discutée en ce moM. Barbedette a la parole. ment, parce que nous n'examinons que les M. Barbedette. Messieurs, sur la demande lignes nouvelles à classer comme d'intérêt géd'un certain nombre d'habitants de la Cha-néral et devant faire partie du tableau A. rente-Inférieure, dont les communes sont limitrophes de la Gironde, mon collègue M. Mestreau et moi, nous avons déposé un amendement tendant à réunir en un seul les paragraphes 79, 80, 81 sous le titre de : « Chemins de fer de Barbezieux à Bordeaux par Cavignac et Saint-Sulpice.

Nous étions mus par cette considération que ces tronçons de ligne étaient moins des lignes particulières que des parties intégrautes d'une même ligne, et que, dans l'intérêt des populations, une décision unique devait régler le tracé de ces divers tronçons.

La commission, d'accord avec le Gouvernement, a donné une demi satisfaction, mais au profit des populations de la Gironde; on a réuni en un seul les numéros 80 et 81, mais on laisse de côté les populations dont nous sommes chargés de défendre les intérêts.

Cependant, comme il s'agit moins d'une question de principe que d'une question d'exécution, que votre vote ne peut pas résoudre, nous n'insistons pas davantage, nous demandons seulement qu'il nous soit donné acte de nos réserves.

M. le président. L'amendement est retiré, sous le bénéfice de ces explications.

Reste un amendement de MM. René Eschasseriaux, Dréolle et Jolibois, ainsi conçu : « Ajouter au tableau A, comme ligne d'intérêt général, la ligne de Saint-Ciers-Lalande à Royan.

M. René Eschasseriaux. Messieurs, mon amendement a pour objet le complément d'une ligne qui, de Bordeaux, va à Saint-Ciers-Lalande. Ce prolongement a une utilité sérieuse, en ce qu'il relie Bordeaux à Royan, ville d'eaux dont on vous signalait tout à l'heure l'importance, et qui est destinée à en acquérir une plus grande encore, lorsque les travaux complémentaires de son port, qui sont compris dans les projets de M le ministre, auront été exécutés. Les contrées traversées sont fertiles et productives; la ligne qui les desservira sera le pendant d'une ligne d'un intérêt iacontestable construite depuis longtemps sur la rive gauche, celle du Médoc.

L'objection que nous fait la commission est celle-ci que la ligne, dans le département de la Gironde, depuis Bordeaux jusqu'à SaintCiers-Lalande, est une ligne d'intérêt local.

Qnelques membres à droite. De le renvoyer au ministre !

M. le rapporteur. Non, de le repousser! M. Ernest Dréolle. Je demande la permission d'insister sur la demande de renvoi au ministre de l'amendement de M. René Eschassériaux et plusieurs de ses collègues.

La demande se justifie, puisque nous sommes appelés à examiner bientôt la question du classement de la ligne de Bordeaux à SaintCiers-Lalande par Blaye.

Cette ligne, comme le disait M. René Eschasseriaux, a été d'intérêt local; elle partait de la ligne d'Orléans à Bordeaux, à La Graved'Ambarès, et allait jusqu'à Saint-Ciers-Lalande.

Une ligne d'intérêt général présentée par la commission, sur la proposition de M. le ministre des travaux publics, a enlevé la section de La Grave-d'Ambarès à Saint-Ciers-Lalande à cette ligne d'intérêt local du Blayaís, qui devra maintenant s'embrancher à une petite ligne entre Saint-André-de-Cubzac et Cavignac.

Eh bien, messieurs, au conseil général de la Gironde, on a compris que, puisque cette ligne était décapitée, et qu'on lui substituait un tracé d'intérêt général, on a compris, dis-je, que le ministre des travaux publics arriverait à classer d'intérêt général la continuation de la ligne qui, s'embranchant entre Saint-André et Cavignac, irait à Saint-Ciers-Lalande.

C'est ici que, la ligne devant être d'intérêt général, mon honorable collègue M. Roné Eschasseriaux et moi, nous vous demandons də classer ultérieurement, - et c'est le motif du renvoi, la ligne de Saint-Ciers-la-Lande à Royan.

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Cette solution satisfait, d'une part, les vœux de M. le ministre des travaux publics, et prépare, d'autre part, un travail qui viendra devant les Chambres. Il est donc logique d'accepter le renvoi au ministre, au lieu de prononcer le rejet pur et simple, qui enterrerait en quelque sorte la question, tandis que le renvoi ne la tranche pas et nous laisse l'espérance d'une solution qui, je crois, sera favorable. (Très-bien! très bien à droite.)

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M. le rapporteur. Messieurs, les explications fournies par l'honorable M. Dréolle montrent bien que l'adoption ou le renvoi de l'amendement de M. René Eschasseriaux aurait pour résultat de préjuger la question du classement de la ligne.

M. Ernest Dréolle. Mais c'est le contraire!

M. le rapporteur. Par conséquent la commission ne peut que persister dans son refus d'accepter le renvoi.

M. René Eschasseriaux. Je retire l'amendement, je le représenterai quand le tableau B viendra en discussion.

(Le paragraphe 79 est mis aux voix et adopté.)

M. le président. Le paragraphe 80 a été supprimé par la commission.

81.-Bordeaux (gare spéciale) à ou près Cavignac (Gironde). » (Adopté.)

81 bis.- La Sauve à Eymet par ou près Targon, Sauveterre, Monségur et Duras. » M. le président. M. Leopold Faye avait présenté sur ce paragraphe un amendement qui a reçu satisfaction.

Un second amendement de MM. Dupouy, de Lur-Saluces, Caduc et autres de leurs collègues a également reçu satisfaction.

Enfin il y en a un troisième de M. Garrigat ainsi conçu :

Ajouter au chemin de fer de Bordeaux à la Sauve, par Sauveterre, Duras et Eymet, une ligne partant d'Issigeac, station du chemin de Marmande à Angoulême et allant à Sivrac, station du chemin de Périgueux à Agen, par ou près Beaumont-du-Périgord. »

M. Garrigat. La commission propose le renvoi de mon amendement à M. le ministre et j'accepte le renvoi.

M. le président. M. Garrigat acceptant le renvoi, je n'ai pas à consulter la Chambre sur l'amendement même.

Je mets aux voix le paragraphe no 81 bis. (Le paragraphe no 81 bis est mis aux voix et adopté.) « 82. Libourne à ou près Langon. » — (Adopté.)

82 bis. De la gare de Moulis (ligne du Médoc) au port de Lamarque. » M. le président. Sur ce paragraphe, il y. avait un amendement de MM. Caduc et Roudier, qui a reçu satisfaction.

Je mets aux voix le paragraphe.

(Le paragraphe no 82 bis est mis aux voix et adopté.)

83. Châtellerault à Tournon-Saint-Martin (Indre). (Adopté.)

« 84. Loudun à Châtellerault. » M. le président. Il y a sur ce paragraphe un amendement de MM. Gusman Serph, Salomon, de Soubeyran, Hérault, de Beauchamp, Cesbron, Louis Roy de Loulay, ainsi conçu:

« Le chemin de fer de Poitiers à Confolens par la Villedieu, Gençais et Usson.» (Ce chemin doit être le prolongement sur Poitiers de la ligne de Confolens à la ligne de Civray au Blanc. Loi du 31 décembre 1875.)

M. le rapporteur. La commission propose le renvoi à M. le ministre.

M. le ministre. J'accepte le renvoi. M. le président. Le renvoi est prononcé. M. Gusman Serph. Au nom du département de la Vienne, je remercie la commission et le Gouvernement, et je recommande à toute la bienveillance de M. le ministre l'étude de cette ligne importante.

(Le paragraphe no 84 est mis aux voix et adopté.j • 85. Preuilly à Tournon-Saint-Martin. » - (Adopté.) 86. Le Blanc à Henrichemont par ou près Mézières-en-Brenne, Buzançais, Levroux, Vatan, Graçay, Massay et Vierzon. » M. le président. Il y a un amendement de M. le prince d'Arenberg...

M. le rapporteur. La commission a accepté l'amendement de M. le prince d'Arenberg.

M. le président. L'amendement est-il retiré ?...

M. le prince d'Arenberg. Il est accepté par la commission, mais non par M. le ministre...

M. le rapporteur. Ah! si M. le ministre combat la rédaction de la commission...

M. le ministre. Je me réserve de combattre la rédaction de la commission; je laisse passer les amendements d'abord.

M. le prince d'Arenberg. La commission ayant accepté l'amendement, je me déclare satisfait.

M. le président. L'amendement étant retiré, je n'ai pas à le mettre aux voix.

Il y a sur le même paragraphe un autre amendement présenté par MM. Boulard (Cher), Leconte (Indre), le prince d'Arenberg, Rollet, Girault (Cher), Mingasson, Wilson, Guinot, Joubert, Benazet; voici les termes de cet amendement :

Le Blanc à Argent par Mézières-en-Brenne, Buzançais, Levroux, Vatan, Graçay, Massay, Vierzon. »

M. le rapporteur. L'amendement a reçu satisfaction; il est retiré.

M. le président. L'amendement est retiré.

Enfin il y a un dernier amendement da MM. Labuze, Dufay et plusieurs autres membres.

M. le rapporteur. L'amendement a reçu une satisfaction partielle, et il a été retiré pour le surplus.

M. le président. Je rappelle que le paragraphe no 86 proposé par la commission est, ainsi conçu:

« Le Blanc à Henrichemont par ou près Mé zières-en-Brenne, Buzançais, Levroux, Vatan, Graçay, Massay et Vierzon. »

M. le ministre. Je demande la parole.

La parole est à M. le ministre des travaux publics.

M. le ministre des travaux publics. J'ai le regret de ne pouvoir accepter la rédaction de la commission, et je supplie la Chambre de vouloir bien prendre en considération les motifs que je vais lui en donner.

Le Gouvernement a proposé de classer une ligne qu'il a appelée du Blanc à Argent. La création de cette ligne est motivée par un intérêt stratégique de premier ordre. Elle m'a été inspirée, je dois le dire, par le souvenir des terribles événements de 1870 auxquels, vous le savez, j'ai eu le triste privilége d'être directement mêlé.

Pendant trois ou quatre mois, la défense s'est

trouvée concentrée sur les bords de la Sauldre. C'est au milieu de la distance qni sépare Villefranche d'Argent, à Salbris, que l'armée de la Loire, l'armée du général d'Aurelle, avait son quartier général; l'aile droite était à Argent et l'aile gauche à Villefranche. Telle est la base d'opérations sur laquelle, pendant deux mois et demi, l'armée de la Loire a pu résister aux efforts de l'envahisseur.

La raison, la voici: La rive gauche de la Sauldre est plus élevée que la rive droite... Un membre. Et la Loire !

M. le ministre. La ligne de la Loire est une mauvaise ligne stratégique; entre Blois et Orléans, elle est très souvent coupée. Fatalement les armées se retirent sur la ligne de la Sauldre d'abord, sur celle du Cher ensuite. Vous sentez tous l'intérêt capital qu'il y a à ce que la ligne de la Sauldre soit défendue avant celle du Cher: elle protége la ligne de Bourges où sont, vous le savez, les établissements principaux de nos armées, où sont concentrés nos arsenaux.

Je vous le disais, pendant cette terrible guerre de 1870, c'est li que la défense a résidé; c'est là que pendant trois ou quatre mois nous avons dû envoyer des renforts continuels.

Ah! si la voix éloquente et patriotique de votre président pouvait se faire entendre à cette tribune, elle vous dirait encore avec plus de force que la mienne combien de fois nous avons déploré de n'avoir pas un chemin de fer conduisant de Villefranche à Argent et une ligne établissant des relations entre les rives de la Sauldre et le centre de la France! Lorsque nos communications ont été coupées, quand Qrléans a été aux mains de l'ennemi, c'est au moyen d'une telle ligne de chemins de fer dans cette région que nous aurions pu nous ravitailler. La ligne de Châteauroux, qui existait seule, était continuellement encombrée. Vous ne sauriez croire contre combiea de retards nous nous sommes heurtés, avec quels embarras nous nous sommes trouvés aux prises, combien nous avons pleuré la nuit... (Mouvement) en recevant les dépêches, de ne pouvoir faire embarquer les troupes qui se pressaient autour de Vierzon.

-

Ce que je vous demande aujourd'hui, c'est de nous donner une seconde ligne de communication, afin de permettre, s'il arrivait encore que cette contrée fût, par malheur, occupée par l'ennemi, que nos troupes du sud-ouest pussent se diriger vers le centre de la France au moyen d'une première ligne tra versant Villefranche et Argent, et d'une seconde ligne passant par Limoges, Châteauroux et Bourges, qui est la seule, je le répète, que nous possédions actuellement.

Je sais que la ligne que je propose ne donne pas satisfaction à tous les intérêt locaux. Mais, messieurs, je vous en conjure, ne sacrifiez pas aux intérêts locaux, quelque respectables qu'ils soient, l'intérêt sacré de la défense du pays. (Très-bien! très-bien! et applaudissements prolongés dans toutes les parties de l'Assemblée.)

M. le président. M. le rapporteur a la parole.

M. le rapporteur. Si je me promets d'insister après les considérations si graves, si importantes, développées par M. le ministre des travaux publics, c'est que je pense qu'il peut y avoir doute sur la valeur des deux lignes dont il s'agit, l'une proposée par M. le ministre des travaux publics, l'autre que dé. fend votre commission.

En effet, nous nous appuyons sur l'avis qui a été émis par le conseil supérieur des ponts et chaussées, avis auquel a pris part un représentant du ministère de la guerre.

Lorsqu'après une première prise de la ville d'Orléans, l'armée de la Loire a été obligée, à la suite de cette douloureuse défaite du mois de décembre, d'évacuer de nouveau Orléans, c'est encore sur la ligne de Salbris qu'elle est venue reprendre position. Et ne croyez pas, messieurs, que ce soit là une situation arbitraire c'est une situation commandés par la nature des choses. Les champs de ba-lui-même. Voici ce que disait le conseil supetaille se rencontrent toujours les mêmes dans l'histoire; ils sont, en quelque sorte, désignés d'avance aux opérations des armées.

Si jamais la France avait le malheur d'être aux prises avec l'ennemi, et qu'une pareille situation se produisit, vous verriez l'armée envahissante et l'armée qui défendrait le pays se disputer de nouveau le terrain autour d'Orléans; si l'armée française ne réussissait pas à conserver Orléans, qui n'est pas une bonne station stratégique, vous la verriez toujours se rabattre dans la Sologne et prendre position sur les bords de la Sauldre.

Je tiens à mettre sous vos yeux le passage rieur des ponts et chaussées: Le comité admet, non sans hésitation, qu'il y ait un intérêt général à relier Le Blanc avec Romorantin. Mais il ne peut voir qu'un intérêt local dans le prolongement de Romorantin à Argent per Salbris, à travers la Sologne. Qu'allègue-t-on en faveur de ce prolongement? Un membre parle de la largeur de la maille. Un autre membre invoque l'intérêt stratégique, mais on répond à ce dernier qu'une ligne qui permettrait à l'ennemi de pénétrer au cœur de la France en évitant à la fois Orléans et Bourges ne serait pas un avantage pour la défense.

La ligne de Romorantin à Argent est en conséquence écartée. »

Vous voyez, messieurs, qu'il y a là une question qui peut être sérieusement examinée, puisque le conseil supérieur des ponts et chaussées auquel était adjoint, comme je vous le disais tout à l'heure, un représentant du ministère de la guerre, a écarté la ligne proposée par M. le ministre des travaux publics.

M. le ministre des travaux publics. C'est une erreur.

M. le rapporteur. Je ferai remarquer, en outre, que tous les avantages stratégiques qui ont été attribués par M. le ministra à la ligne proposée par lui, c'est-à-dire de Villef anche à Argent, sont également possédés à fortiori par l'autre ligne que défend la commission.

En effet, la ligne du Blanc à Henrichemont se trouve placée en arrière de la vallée de la Sauldre; par conséquent, je crois qu'au point de vue stratégique elle a les mêmes qualités, je dirai même des qualités préférables à celle qui est proposée par M. le ministre et qui est dans la vallée même de la Sauldre. J'ajoute ceci, c'est que si on considère les intérêts civils à côté des intérêts militaires, on voit que la ligne défendue par la commission est de beaucoup supérieure à l'autre. Ea effet, elle a pour but de relier le sud-ouest de la France, non pas avec des villages de peu d'importance et une contrée pour ainsi dire perdue sur la carte, mais toute la vallée de la Sauldre avec Vierzon, et, par conséquent, avec Bourges, qui est le point stratégique le plus important du centre de la France. Ea nous étayant de l'avis du conseil supérieur des ponts et chaussées, nous croyons que la proposition de la commission doit être maintenue.

M. le ministre des travaux publics. Je tiens à rectifier une erreur involontaire commise par l'honorable M. Wilton. La commission militaire supérieure des chemins de fer, interrogée sur cette ligne, s'est prononcée à l'unanimité pour celle que je présente, et M. le ministre de la guerre la demande avec la même énergie. (Aux voix ! aux voix!) M. le président. Je mets aux voix la rédaction primitive du Gouvernement Le Blanc à Argent.

(La rédaction proposée par le Gouvernement est mise aux voix et adoptée.) « 87. rent. »

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- Issoudun à Bourges par Saint-Flo

M. le président. Il y a, sur le paragraphe no 87 un amendement de MM. Leconte (Indre), David (Indre), Girault, Rollet, Mingasson et Boulard (Cher), qui est ainsi conçu:

Prolonger la ligne de Bourges à Issoudun dans la direction de Saint-Aignan, en passant Vatan et Valençay. » par

M. Leconte a la parole.

M. Leconte (Indre). Les développements que nous avons entendus...

Un membre à gauche. On ne combat pas votre amendement.

...

M. Leconte (Indre). de la bouche de M. le ministre ne font qu'appuyer l'amendement que nous avons l'honneur de vous présenter. Il s'agit de la ligne de defense et celle dont nous proposons le prolongement rentre tout à fait dans cet ordre d'idées.

Ea effet, lorsque la guerre a eu lieu en 1870, Vierzon était envahi. Bourges, centre d'armement, n'avait pas de ligne de dégagement; cette ville se trouvait fermée du côté de Vierzon. Et, en faisant la ligne que nous vous proposons, nous aurions pour Bourges une ligne de dégagement qui serait une ligne defendue par le Cher. Cette considération est im. portante et le Cher semble une ligne de défense bien autrement puissante que celle de la Sauldre.

M. le ministre, du reste, à qui j'ai eu l'honneur de soumettre cet amendement l'a parfaitement compris et l'a adopté, je crois. M. le ministre. Mais non!

M. Leconte (Indre). Vous l'aviez pris en (Supplément

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tron à Périgueux. »

La parole est à M. Sarlande.

M. Sarlande. Messieurs, je vous demande la permission de vous relire le paragraphe n° 90 tout entier. Voici sa rédaction telle qu'elle a été admise par la commission qui a modifié le projet du Gouvernement. Il est ainsi conçu:

ment, représenté par son conseil général, prouve l'intérêt qu'il y attache, en donnant 25,000 francs de subvention par kilomètre.

Je ne crois pas qu'il y ait dans le projet de loi soumis à vos délibérations une seule ligne dans des conditions aussi favorables. (Dénégations sur divers bancs.)

considération, monsieur le ministre ; je de- | Entraînant la suppression de la ligne de Non- | sorte d'utilité publique. De plus, le départemande le renvoi à la commission... Un membre Le renvoi au ministre. M. Leconte (Indre). Il y a à tenir compte de ces deux considérations très-grandes, que Bourges, comme centre d'armement, se trouverait dégagé en cas d'envahissement, et, de plus, cette ligne donnerait satisfaction aux intérêts des populations qui sont comprises entre Issoudun et Saint-Aignan. Il y a donc avantage au point de vue stratégique et au point de vue de l'intérêt public à adopter l'amendement proposé.

M. le président. Ni le Gouvernement ni la commission n'acceptent le renvoi demandé. Je consulte la Chambre.

(Le renvoi, mis aux voix, n'est pas adopté.) M. le président. Je mets aux voix le paragraphe no 87.

(Le paragraphe n° 87, mis aux voix, est adopté.)

. 88. Vienne). »

Le Dorat à Magnac-Laval (Haute

M. le président. MM. Labuze, Leconte (Indre), Duclaud et Turigny proposent un amendement qui est ainsi conçu :

« La ligne de Magnac-Laval à Argenton. » M. Labuze. La commission nous ayant donné satisfaction, nous retirons cet amendement.

M. le président. L'amendement est retiré. MM. Wilson, Leconte (Indre), Labuze proposent un autre amendement ainsi conçu :

«La ligne de la Trimouille au Dorat. » M. Labuze. La commission nous a également donné satisfaction sur ce point.

M. le président. L'amendement est retiré. Après le paragraphe no 88, MM. Moreau, Parry et Fourot, demandent d'ajouter un no 88 bis ainsi conçu :

Magnac-Laval à La Châtre, par La Souterraine, Dun, le bas du canton de Bonnat et Aigurande.

M.Moreau. Nous acceptons le renvoi au ministre.

M. le président. Le renvoi étant accepté, l'amendement est retiré.

Je mets aux voix la rédaction du paragraphe

n° 88.

(Le paragraphe no 88 est mis aux voix et adopté)

« 88 bis. · Confolens à Bellac. »

M. le président. MM. Ninard, Labuze et plusieurs de leurs collègues, ont présenté un amendement au no 88 bis. Il est ainsi conçu : La ligne de Confolens à Bellac. » M. Labuze. Nous avons reçu satisfaction et notre amendement est retiré.

M. le président. Je mets aux voix le n° 88 bis.

(Le_paragraphe no 88 bis est mis aux voix et adopté.)

« 89. Ruffec à Exideuil. »

M. le président. Il y a un amendement présenté par MM. Maréchal, Sarlande, de Beauchamp, Benazet, amendement ainsi conçu : «Ajouter au paragraphe no 89: d'Exideuil (Charente) à Nontron.

M. le président. M. Sarlande a la parole M. Sarlande. Messieurs, nous retirons l'amendeme.ut. Il n'est que la conséquence de l'amendement qui va venir tout à l'heure, et si mon amen lement sur le paragraphe no 90 n'était pas accepté, celui-ci n'aurait aucune raison d'être.

M. le présilent. Je mets aux voix le paragraphe no 89 ::

(Le paragraphe est mis aux voix et adopté.)

90. Noatron à ou près Sarlat, en passant par ou près Thiviers, Villiac et Condat, avec embranchement d'Hautefort à un point à déterminer entre Objat et Brive (entraînant la suppression de la ligne de Nontron à Périgueux). »

M. le président. Sur le paragraphe 90 nous avons un amendement de M. Sarlande ainsi conçu :

« Supprimer la parenthèse vinsi conçue:

« no 90. Nontron à ou près Sarlat, en passant par ou près Thiviers, Villiac et Condat, avec embranchement d'Hautefort à un point à déterminer entre Objat et Brive. »

Cette première partie de la rédaction je n'ai qu'à l'accepter, et je saisis avec empressement cette occasion de remercier M. le ministre des travaux publics de la sollicitude avec la quelle il a donné satisfaction aux populations dont j'ai mission de défendre les intérêts.

Mais l'article se termine par une parenthèse ainsi conçue: entraînent la suppression de la ligne de Nontron à Périgueux. »

Messieurs, cette parenthèse abroge tout simplement un article de loi. La ligne de Nontron à Périgueux a été classée dans l'article 2 de la loi du 31 décembre 1875. Non seulement elle a été classée dans l'article 2 de la loi du 31 décembre 1875, mais le département lui a accordé une subvention de 25,000 francs par kilomètre.

La ligne comptant 32 kilomètres, c'est une somme de 800,000 francs. Cette allocation seule prouverait la grande importance de cette ligne. Et c'est une simple parenthèse qui abroge un article de loi.

Si on voulait abroger une partie de l'article 2 de la loi du 31 décembre 1875, il fallait le faire nettement, au grand jour, et non pas par une simple parenthèse ajoutée, pour ainsi dire, après coup.

Un membre. C'est bien net.

M. Sarlande. Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup d'exemples d'abrogation d'une loi par une parenthèse dans une loi qui a 157 numéros je crois que le procédé est inusité.

Depuis le 31 décembre 1875, les populations ont compté absolument sur l'exécution de cette ligne; il y a des droits acquis; il y a eu des transactions opérées sur le parcours de Nontron à Périgueux. Ces transactions étaient peut-être imprudentes, mais elles existent.

Lorsque nous avons été entendus par la sous-commission, elle paraissait plus favorable que défavorable, je crois, à l'amendement. Je fais appel aux souvenirs de M. le rapporteur lui-même. La commission ne paraissait pas hostile; M. le ministre n'acceptait peutêtre pas; mais il disait: Laissons les choses dans le statu quo de la loi de 1875.

Ce que je viens demander aujourd'hui, ce n'est pas de classer la ligne de Nontron-Brantôme à Périgueux dans le tableau A, ni même dans le tableau B, c'est de réserver la question, de ne pas enlever à nos populations l'espoir légitime qu'elles peuvent conserver de voir cette ligne classée plus tard.

M. Ninard. Nontron est relié à Périgueux par Thiviers.

M. Sarlande. Messieurs, que dit le projet de la commission?

« Une ligne spéciale entre Nontron et Périgueux n'a pas semblé suffisamment justifiée, les relations entre ces deux points étant déjà assurées par Thiviers, au prix d'un faible allongement de parcours. »

L'allongement est bien plus considérable que ne le dit le mot « faible. « En effet, le parcours direct entre Nontron et Périgueux est allongé d'un tiers, et certes on ne peut nier que ce ne soit là un allongement considérable.

Je demande à l'honorable collègue qui veut bien m'interrompre, de me citer une seule ligne, parmi celles actuellement en discussion, qui se trouve dans de meilleures conditions. Aussi, je fais appel à toute la bienveillance de la Chambre.

Pour notre part, nous avons éprouvé une grande surprise, quand nous avons vu la commission ne pas adopter l'amendement que nous avons proposé et qui, en résumé, laisse les choses en état.

En terminant, messieurs, je vous demande de ne voter sur mon amendement qu'après avoir entendu l'honorable M. Maréchal qui a à vous présenter, à l'occasion de l'amendement qu'il a déposé, des observations qui ne peuvent que confirmer celles que je viens d'avoir l'honneur de vous exposer.

M. le président. Je crois qu'il vaudrait mieux discuter les autres amendements. On se prononcera sur le vôtre en votant sur l'article et en demandant la division.

MM. Maréchal et Garrigat ont déposé un amendement ainsi conçu :

« Maintenir la ligne de Nontron à Périgueux, passant par Brouhême, et décider son prolongement par Vergt jusqu'à Bergerac. » M. Maréchal a la parole.

M. Maréchal. L'amendement que j'ai eu l'honneur de déposer, d'accord avec M. Garri gat, a pour objet le maintien dans les lignes d'intérêt général du chemin de fer de Nontron à Périgueux, classé par la loi de 1875, et son prolongement par Vergt jusqu'à Bergerac.

Depuis longtemps un chemin de fer de Périgueux à Bergerac a fait l'objet des préoccupations des représentants du département. Notre proposition d'aujourd'hui n'est que la reproduction de ces instances déjà anciennes, et l'expression des désirs ardents d'une contrée jusqu'à présent déshéritée. Ce chemin de fer traversera une région fertile, riche et commerçante; il rencontrera sur son parcours le chef-lieu de canton, Vergt, où il y a des marchés, des foires, où l'on se rend en foule considérable de tous les points du département et même des départements voisins; enfin il reliera le chef-lieu d'arrondissement avec son chef-lieu de département.

A ce point de vue il présente un intérêt incontestable. Malgré ce caractère, on comprend jusqu'à un certain point que la commission ne l'ait pas adopté et qu'elle nous ait opposé le défaut d'études de la part de l'administration, et le silence du conseil général dans la répartition des subventions qu'il se propose d'affecter aux chemins d'intérêt général qui traversent le département.

à

Mais, lorsque nous arrivons au chemin de Nontron à Périgueux, la situation est bien différente; en effet, le chemin de fer de Nontron Périgueux n'a jamais cessé d'être l'objet des préoccupations constantes du conseil général, et lorsqu'il s'est agi de voter des subsides pour assurer l'exécution du réseau d'intérêt général dans la Dordogne, il figura un des premiers parmi les lignes qui devaient être pourvues d'une subvention.

Prévue dès 1853, concédée en 1868 à titre éventuel à la compagnie des Charentes qui en demanda la concession ferme en 1873, la ligne de Nontron à Périgueux fut mise aux enquêtes Un membre au centre. Vous ne pouvez pas et les plans en furent approuvés la même anmultipuer les lignes à l'infini! née par le conseil général des ponts et chausM. Sarlande. Evidemment, mais vous de-sées; cla sée dans la loi de 1875, elle fut de vez accepter les lignes dont l'utilité générale est justifiée, et celle que je déf nds en ce moment est inscrite dans la loi de 1875 et, par conséquent, elle a déjà été reconnue en quelque

nouveau mise aux enquêtes par décision ministérielle du 17 février 1877. Le 12 avril de la mème année, M. le ministre des travaux publics, dans une lettre adressée à M. Daussel,

vice-président du conseil général de la Dordogne, stipulait les conditions du concours fi nancier du département; M. le ministre des travaux publics prenait également l'engagement de comprendre la ligne de Nontron a Perigueux dans le projet de loi tendant à en faire déclarer l'utilité publique, qu'il avait l'intention de présenter aux Chambres.

Je vous demande la permission de vous lire un passage de ceite lettre de M. le ministre des travaux publics :

Relauvement au chemin de fer de Nontron à Périgueux, le Gouvernement soumettra à la Chambre un projet de loi tendant à en faire déclarer l'utilité publique, dès que les études et les enquêtes préalables auront été

faites.

« Djà, par une décision du 17 février dernier, j'ai invité le préfet de la Dordogne à ouvrir une enquête sur l'avant projet. »

Enfin, messieurs, un amendement de mon honorable prédécesseur dans la députation, demandant la déclaration d'utilité publique de cette ligne, était pris en considération par la commission des chemins de fer de cette époque, et, dans son rapport, l'honorable M. Waddington en proposait l'adoption.

Tel était l'état de la question, lorsqu'est in tervenu, au mois d'août dernier, de la part de M. le ministre des travaux publics, la mise en demeure du conseil général de la Dordogne d'avoir à choisir entre la ligne de NontronPérigueux et la ligne de Nontron Sarlat pas sant par Thiviers, Hautefort, Excideuil, Condat.

ne voudrait pas obliger le conseil général à remplir d'une façon stricte et absolue la condition qui lui avait été imposée?

Le rapport de la commission dit : « Une ligne spéciale entre Nontron et Périgueux n'a pas semblé suffisamment justifiée, les relations entre ces deux points étant déjà assurées par Thiviers au prix d'un fable allongement de parcours.

Je ferai observer à cet égard que l'allongement de parcours est de 17 kilomètres; au lieu de 48 kilomètres, on obligera les voyageurs à en faire 65, ce qui est considérable sur une courte distance.

Enfin, messieurs, il ne faut pas oublier les points intermédiaires que rencontrerait cette ligne. Elle trouverait sur son passage deux chefs-lieux de canton, Champagnac et Brantôme; ce dernier est un centre de commerce considérable; rien que de ce chef-lieu de canton, il s'expédie tous les ans, et je puis vous le garantir, ce sont des chiffres authentiques, - 4,000 tonnes de vin sur la Creuse, la Corrèze, la Haute-Vienne..

Trente-deux communes seraient desservies par cette ligne. Dans ces trente-deux communes se tiennent annuellement 87 foires et 246 marchés. De plus, la ligne de Nontron-Périgueux suit la route nationale 139, où se trouvaient les grands roulages de l'Ouest sur les Pyrénées.

Le rendement kilométrique est estimé par les ingénieurs 15,000 fr.

Au point de vue général, cette ligne établirait une communication directe entre l'Ouest et le Midi.

Au point de vue administratif, elle relierait directement un chef lieu d'arrondissement au chef-lieu du département et deux chefs-lieux

Eh bien, messieurs, poser la question, c'était la résoudre, car le conseil général, malgré la douloureuse émotion qu'il ressentait en présence du choix auquel il était condamné, devait naturellement préférer le chemin qui don-importants entre eux. nait la satisfaction au plus grand nombre de cantons, et la ligne de Nontron à Sarlat, desservant une partie de larrondissement de Nontron, une partie à l'arrondissement de Périgueux et à l'arrondissement de Sarlat, devait l'emporter sur la ligne de Nontron-Périgueux qui n'intéressait que l'arrondissement de Nontron et celui de Périgueux.

Mais, messieurs, le conseil général n'a pas dissimulé les regrets qu'il éprouvait d'être placé dans cette dure alternative, et tout en donnant la préférence à la ligne de Nontron à Sarlat, il voulut affirmer également l'intérêt qu'il n'avait jamais cessé de porter à la ligne de Nontron-Périgueux, et, dans la même séance, il vota le maintien de la subvention de 25,000 francs par kilomètre qu'il allouait aux autres chemins d'intérêt général.

Je vous demande la permission de vous donner lecture du considérant du conseil gé. néral.

«

• Considérant que la mise en demeure formulée par M. le ministre atteint plusieurs cantons de la Dordogne, auxquels diverses mesures législatives ou autres, émanant de l'administration supérieure elle-même avaient dù donner l'espoir fondé que des voies ferrées traverseraient leur territoire, et qu'il est particulièrement regrettable que la ligne de Nontron à Périgueux ne soit pas maintenue dans les conditions spécifiées par la loi du 31 décembre 1875; mais que le conseil ne perd pas l'espoir qu'il sera tenu compte des dispositions de cette loi;

« Délibère :

• Maintient pour le chemin de fer de Nontron à Périgueux, en raison des engagements déjà pris et de l'inscription de cette ligne dans la loi du 31 décembre 1875 la subvention précédemment votée de 25,000 fr. par kilomère, soit pour 32 kilomètres une subvention totale de 800,000 fr. »

N'est-ce pas là, messieurs, la meilleure preuve de l'intérêt que le conseil général porte à l'exécution de cette ligne? N'est-ce pas la manifestation éclatante de sa confiance que la Chambre tiendrait compte de la situation légale qui était acquise à cette ligne, et qu'elle

Au point de vue stratégique, elle crée des communications directes entre l'arsenal de Tarbes et celui de Rochefort, en passant par Angoulême.

En outre, si on voulait prolonger cette ligne sur Exideuil (Charente), on constituerait avec les lignes que vous avez déjà votées d'Exideuil a Lussac, de Lussac au Blanc et à Argent, une voie stratégique de premier ordre qui écarterait tous les inconvénients que M. le ministre des travaux publics vous a signalés tout à l'heure dans la douloureuse période de 1870-1871.

En dernier lieu, au point de vue de la construction, le chemin de Nontron à Périgueux ne coûterait pas plus de 163,000 fr. le kilomètre, dont il faudrait déduire les 25,000 fr. de la subvention départementale, ce qui réduirait la dépense à 138,000 fr.

Messieurs, je crois que, dans les parties du réseau que vous avez déjà votées, pas plus que dans celles que vous allez voter, il n'y a de ligne qui puisse se construire à si bon marché et dont le rendement sera aussi productif.

Je vous ai exposé les douloureuses préoccupations de ces populations qui, après avoir vu s'accomplir sous leurs yeux toutes les formalités voulues pour la déclaration d'utilité publique d'une ligne comprise dans la loi de 1875, voient toutes leurs espérances déçues. Je vous le demande, messieurs, est-ce bien politique de désespérer ainsi des populations au moment où elles se croient en possession d'une voie rapide et économique à laquelle elles attachent le plus grand prix?

Je ne crois pas que la Chambre, qui n'est pas liée par la mise en demeure de M. le ministre des travaux publics, comme l'était le conseil général de la Dordogne, je ne crois pas que la Chambre ne tienne pas compte des doféances que je viens d'apporter à cette tribune. (Approbation sur plusieurs bancs.)

M. le rapporteur. Messieurs, l'honorable M. Maréchal vient de défendre deux propositions tout à fat distinctes.

La première de ces propositions consiste à ne pas mettre dans la loi que nous discutons

en ce moment, la suppression d'une ligue de Nontron à Périgueux, qui est comprise dans l'article 2 de la loi du 31 décembre 1875.

Comme le dit M. Maréchal, il est exact que cette ligne a déjà été l'objet des études qui doivent précéder la déclaration d'utilité publique. Mais le département de la Dordogne a consenti, par une délibération de son conseil général, à la suppression de cette ligne, afin d'obtenir une autre ligne, celle de Sarlat par Thiviers. Le même département a maintenu, il est vrai, la subvention de 25,000 fr. par kilomètre à l'ancienne ligne, à celle dont on demande la suppression. Mais il y a là une situation particulière intervenue entre M. le ministre des travaux publics et le département. Pour ce qui nous concerne, nous ne pouvons pas, pour maintenir cette ligne, supprimer l'autre et, quant à exécuter les deux, c'est impossible.

Pour faire repousser le prolongement par la Chambre, je n'aurai qu'à lui faire remarquer qu'il n'a pas été compris dans le réseau d'intérêt général par le département de la Dordogne qui ne lui reconnaît que le caractère d'une simple ligne d'intérêt local.

M. Sarlande. Je demande à M. le ministre s'il accepte le renvoi qu'on propose de lui faire de la ligne de Nontron à Périgueux.

M. le rapporteur. La commission regrette beaucoup de ne pas pouvoir accepter le renvoi; mais la chose est impossible.

La ligne dont le maintien est demandé par l'honorable M. Sarlande est une ligne déjà classée, à laquelle le Gouvernement, d'accord avec le département de la Dordogne, propose d'en substituer une autre.

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Il est indispensable qu'on sache si cette ligne doit être l'objet, oui ou non, d'une déclaration d'utilité publique ultérieure; aurement, ce serait perpétuer un état de choses fâcheux, dont tout à l'heure M. Sarlande lui-même signalait l'inconvénient.

Il est bien certain, en effet, qu'on pourrait aujourd'hui, a fartiori, si vous ne vous prononciez pas sur la suppression de la ligne de Nontron à Périgueux, bâtir des projets, construire, prendre des engagements: c'est une situation à laquelle il faut mettre un terme immédiatement. (Assentiment sur plusieurs blancs.

role.

M. Laroche-Joubert. Je demande la paA gauche et au centre. (Aux voix! aux voix !)

M. Laroche-Joubert. Ne vous récriez pas, messieurs; je n'ai pas demandé un seul kilomètre de chemin de fer; mais vous ne pouvez pas m'empêcher de protester lorsque je vois qu'on voudrait supprimer la seule ligne qui m'intéresse; ligne qui est concédée depuis fort longtemps. Je veux parler du tronçon qui doit compléter la ligne ferrée d'Angoulême à Périgueux.

Eh bien, je le répète, si je ne demande pas que vous me donniez de nouvelles lignes, ayez donc au moins la pudeur de ne pas m'enlever celle que la loi m'a accordée depuis longtemps. (Rires approbatifs à droite.)

M. le président. Je vais consulter la Chambre sur l'amendement de M. Maréchal : • Maintenir la ligne de Nontron à Périgueux passant par Brantôme., »

Je mets aux voix cette première partie de l'amendement.

M. Laroche-Joubert. C'est la seule chose que je réclame!

(La première partie de l'amendement, mise aux voix, n'est pas adoptée.)

M. le président. La première partie de l'amendement n'étant pas adoptée, je n'ai pas à mettre la seconde aux voix.

Il y a un amendement présenté par MM. Chavoix, Codet, Garrigat, Labuze, Riban, Sarlandie, Ninard, Baury, de Loqueyssie, lequel est ainsi conçu :

Un prolongement partant du point le plus rapproché, du chemin de fer de Nontron à Sarlat, no 90 du projet présenté par M. le

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