Essai sur la littérature anglaise et considérations sur le génie des hommes, des temps et des révolutions, 2. köide

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Page 255 - Au banquet de la vie, infortuné convive, J'apparus un jour, et je meurs ; Je meurs, et sur ma tombe, où lentement j'arrive, Nul ne viendra verser des pleurs.
Page 90 - De l'absolu pouvoir vous ignorez l'ivresse, Et des lâches flatteurs la voix enchanteresse. Bientôt ils vous diront que les plus saintes lois, Maîtresses du vil peuple, obéissent aux rois; Qu'un roi n'a d'autre frein que sa volonté même...
Page 366 - La société, telle qu'elle est aujourd'hui , n'existera pas : à mesure que l'instruction descend dans les classes inférieures , celles-ci découvrent la plaie secrète qui ronge l'ordre social depuis le commencement du monde ; plaie qui est la cause de tous les malaises et de toutes les agitations populaires. La trop grande inégalité des conditions et des fortunes a pu se supporter tant qu'elle a été cachée d'un côté par l'ignorance , de l'autre par l'organisation factice de la cité ;...
Page 265 - Natchez, d'Atala, de René; il ne pouvait ramener ces productions aux règles communes de la critique, mais il sentait qu'il entrait dans un monde nouveau; il voyait une nature nouvelle; il comprenait une langue qu'il ne parlait pas. Je reçus de lui d'excellents conseils; je lui dois ce qu'il ya de correct dans mon style; il m'apprit à respecter l'oreille ; il m'empêcha de tomber dans l'extravagance d'invention et le rocailleux d'exécution de mes disciples.
Page 302 - É quoi ! vous êtes étonnée Qu'au bout de quatre-vingts hivers Ma muse faible et surannée Puisse encor fredonner des vers ? Quelquefois un peu de verdure Rit sous les glaçons de nos champs; Elle console la nature, Mais elle sèche en peu de temps. Un oiseau peut se faire entendre...
Page 304 - ... du soleil; pas une idée, une image, une rêverie, un accident, une inquiétude qui n'ait sa lettre. « Voici qu'un matin quelque chose de presque insensible se glisse sur la beauté de cette passion comme une première ride sur le front d'une femme adorée. Le souffle et le parfum de l'amour expirent dans ces pages de la jeunesse, comme une brise le soir s'endort sur des fleurs : on s'en aperçoit et l'on ne veut pas se l'avouer.
Page 254 - Fontenay, lieu délicieux Où je vis d'abord la lumière, Bientôt au bout de ma carrière, Chez toi je joindrai mes aïeux. Muses, qui dans ce lieu champêtre Avec soin me fîtes nourrir, Beaux arbres, qui m'avez vu naître, Bientôt vous me verrez mourir...
Page 328 - Vous vieillirez, ô ma belle maîtresse; Vous vieillirez, et je ne serai plus. Pour moi le temps semble, dans sa vitesse, Compter deux fois les jours que j'ai perdus. Survivez-moi ; mais que l'âge pénible Vous trouve encor fidèle à mes leçons , Et bonne vieille, au coin d'un feu paisible, De votre ami répétez les chansons. Lorsque les yeux chercheront sous vos rides Les traits charmans qui m'auront inspiré, Des doux récits les jeunes gens avides Diront : Quel fut cet ami tant pleuré?
Page 303 - D'abord les lettres sont longues, vives, multipliées ; le jour n'y suffit pas : on écrit au coucher du soleil ; on trace quelques mots au clair de la lune, chargeant la lumière chaste, silencieuse, discrète, de couvrir de sa pudeur mille désirs. On s'est quitté à l'aube ; à l'aube on épie la première clarté pour écrire ce que l'on croit avoir oublié de dire dans des heures de délices.
Page 234 - Quand le mérite d'un auteur consiste spécialement dans la diction, un étranger ne comprendra jamais bien ce mérite. Plus le talent est intime, individuel, national, plus ses mystères échappent à l'esprit qui n'est pas, pour ainsi dire, compatriote de ce talent. Nous admirons sur parole les Grecs et les Romains; notre admiration nous vient de tradition, et les Grecs et les Romains ne sont pas là pour se moquer de nos jugements de Barbares.

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