Page images
PDF
EPUB

ftance prompte aux Proteftans des Cevennes, & les avantages que les Alliés en retireroient. Il ne paroît pas que la Cour d'Angleterre ait tenu grand compte des follicitations qu'on faifoit en faveur des Cami fards. Seulement l'Amiral Almonde futil chargé de leur faire parvenir, quelqu'ar gent, quelques armes, quelques munitions. Mais ce fecours n'arriva pas jufqu'à eux en 1704, les Alliés envoyèrent quelques troupes pour foutenir les Camifards, mais une tempête violente les priva encore de ce renfort, En attendant une occafion plus favorable, les deux Puiffances Maritimes convinrent de leur faire tenir une fomme de dix mille florins, par le canal de Mr. le Marquis d'Arzeliers, Résident de S. M. B. à Genève.En 1705 & 1706,le Marquis de Miremont, le Marquis de Guifcard,& Bel-Caftel Officier-General, formèrent des projets pour exciter un foulèvement univerfel dans les Cevennes, dans le Languedoc, dans le Vivarais & dans le Dauphiné. Toutes les mefures étoient bien prifes pour l'exécution. Mais le complot fut découvert; un grand nombre des conjurés furent pris & périrent fur des échafauds. Dans la fuite quelques Chevaliers d'induftrie eurent l'a dreffe de fe faire des Protecteurs, & d'obtenir de grandes fommes d'argent, fous prétexte de foutenir les Proteftans prêts à fe révolter en diverfes Provinces. Mais, comme Ges fourbes n'avoient en vue que de profi

ter

ter eux mêmes de la confiance qu'on leur témoignoit, leurs intrigues ne produifirent rien en faveur des Camifards. Ce ne fut qu'en 1710 que les Alliés firent une Defcente en Languedoc. Le General Saijan fe chargea de l'effectuer. Il fe rendit maître du Port & de la Ville de Cette, le 25 Juillet. Le même jour, il marcha droit à Agde, où il fe contenta de demander dès vivres, qui lui furent envoyés. Il ne pénetra point plus avant dans le Pays, quoiqu'il eut pû le faire aifément, puifqu'il n'y avoit que très peu de troupes. Il ne le fit point parce que fes vues n'étoient pas d'exciter, les Réformés à la révolte, où de foutenir ceux qui étoient déjà armés, mais uniquement de répandre la terreur dans la Province, & d'y attirer le Maréchal de Noailles, qui commandoit un corps d'armée dans le Rouffillon, afin que, pendant l'abfence de ce Maréchal & de fes troupes, l'Archiduc Charles pût avoir la fupériorité fur le Roi Philippe. Aufli, dès que Mr. de Noailles fut arrivé avec fon armée en Languedoc, Mr. de Saiffan, content d'avoir rempli fon but, fe rembarqua tranquillement avec tout fon monde.

On voit par-là que les Ennemis de la France cherchèrent bien à profiter des troubles des Cevennes, mais qu'ils ne les excitèrent point, & qu'ils contribuèrent très peu à les entretenir. On voit que les CaI 3

mi.

mifards, en fe foulevant, n'avoient for mé aucun complot avec les Puiffances é trangères & qu'ils en tirerent très peu de fecours.

Les troubles ne furent parfaitement éteints, que lorsqu'après la paix d'Utrecht, le Gouvernement changea de maximes & de conduite, & obferva plus de modération envers les Réformés. L'efprit perfécuteur, la cruauté, la terreur des fupplices avoient armé les Cevenols, la douceur les ramena à des fentimens de paix & de foumiflion, dont ils ne fe feroient jamais écartés, fi l'on ne les avoit pas réduits au défefpoir, en voulant les forcer, par des violences inouies, à abjurer une Religion qui méritoit feule tout leur amour, & les plus généreux facrifices.

ARTICLE HUITIEME.

Eenige Nieuwe Aenmerkingen, de Neder duitfche Tael, en verfcheidene Oudhe den aengaende, door FRANS BURman. Zyn te bekomen, t'Utrecht by J. Broedelet en G. T. van Paddenburg. Te Amfterdam by A. van der Kroe. En overal by de Boekverkoopers.

C'est

C'eft-à-dire,

Nouvelles Remarques concernant la Langue Hollandoife & diverfes Antiquités. Par Mr. FRANÇOIS BURMAN. Utrecht chez Broedelet &c. 1761. petit 8. de 528. pp.

MR.

R le Lieutenant Colonel BURMAN (1) • avoit déjà publié en 1757. des Remarques très curieufes & très favantes fur la Langue Hollandoife. Quelque bon accueil que le Public leur aît fait, l'Auteur lui même n'a pas été content de fon Ouvrage, dont une partie avoit été écrite avec beaucoup de précipitation, & ayant trouvé bien des corrections & des additions à y faire, il nous donne à présent un nouveau Volume plus confidérable que le précédent, tant par fon étendue, que par fon exactitude & par la multitude d'obfervations intéreffantes dont il eft rempli fur les Langues Françoife & Hollandoife & fur plufieurs anciens ufages. Nous di fóns fur la Langue Françoife, parce qu'en effet Mr. BURMAN, qui en a une profon de connoiffance, & à qui les plus anciens Auteurs François font auffi familiers que ceux de fon Pays, explique quantité de mots Gaulois, en recherchant l'origine de ceux de

[ocr errors]

(1) Il éft Fils du célébré Littérateur, Pierre Burmán, thoît én 1741. à Leyde où il étoit Professeur.

1

fa propre Langue. Dans fon premier Ou. vrage il avoit donné une Lifte des mots qui font communs aux François & aux Holladois, foit qu'ils aient paffé d'une de ces Langues dans l'autre, foit qu'ils aient la même origine, & qu'ils dérivent de quelqu'autre Langue. Cette Lifte étant affez défectueufe, le Savant Auteur en a dressé une nouvelle, tant des mots qui manquoient dans la première, que de ceux qui s'y trouvoient, mais qui avoient befoin de quelques éclairciffemens ultérieurs. Mais il ne faut pas croire que les Remarques publiées en 1757. reparoiffent dans ce nouveau Volume. Mr. BURMAN n'y a fait entrer que les additions & les corrections, qu'il a jugées néceffaires, & tant s'en faut que l'Ouvrage, que nous annonçons aujourd'hui, rende le précédent inutile, qu'au contraire plufieurs endroits du nouveau Volume feroient inintelligibles, fi l'on ne confulfoit le premier. Il faut donc les avoir l'un & l'autre, & c'eft une excellente acquisition à faire pour tous ceux qui aiment ce genre de Littérature.

Avant de prefenter à nos Lecteurs quelques Articles de la Life dont nous venons de parler, nous devons les avertir que la penfée de l'Auteur n'eft point du tout, que la Langue Françoife foit dérivée de la Flemande, ou celle-ci de la Françoise. Il veut feulement montrer que les deux Langues ont quantité de mots qui font communs à P'une & à l'autre. D'ordinaire il laiffe in

décis,

« EelmineJätka »