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, qui peuvent concourir avec ces doigts à ,, retenir la proye de l'animal, & peut-être à la fuccer; car puifque les formicaleo fe nourriffent bien par les cornes, ,, pourquoi d'autres animaux ne pourroient ils pas fe nourrir par les pattes? Efpèce de conjecture qui fembleroit d'autant mieux fondée, qu'on n'obferve point de bouche au palmier marin de Mad. de Bois-Jourdain ".

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Il n'eft pas difficile de voir, que les Encrinites & les Pierres étoilées, font des débris de la charpente offeufe de ce poiffon, qui ont formé les cavités où ces pierres fe font depuis moulées; & leur nombre ne doit plus étonner, puifqu'un feul palmier marin contient près de 26000 vertèbres. En lifant ce Mémoire, M. GUETTARD apprit que M. Ellis, de la Sociéte Royale de Londres, avoit reçu un poiffon du même genre, quoique différent du palmier à bien des égards: qu'il avoit été pêché dans les mers du Groenland à une très grande profondeur, & que le favant Anglois le rangeoit au nombre des étoiles de Mer, connues fous le nom de têtes de Médufe.

Le fecond Mémoire de notre Auteur dé crit quelques Encrinites, tant radiées qu'étoilées avec d'autres foffiles qui s'y rappor tent, & rend compte des conjectures qu'on avoit formées avant lui fur leur origine, & en général fur celles des Pierres étoilées de

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toute espèce. On voit qu'il a lu, avec la plus grande attention, tous les Auteurs qui en ont écrit & qu'il a pu raffembler. Il les fuit, il les compare, il les juge; rien n'échappe à fes recherches & à fa pénétration. En deux mots, voici les principales conjectures des Savans fur les foffiles dont nous venons de parler. Agricola les a regardés comme un dépôt de l'eau dans les fentes du marbre veiné, & de celui qui eft d'un blanc cendré. Lifler avança le premier en 1682. que ces foffiles n'étoient que des parties de cornes brifees & féparées. Luid vint enfuite & mit les Phyficiens fur les voies de regarder les Aftéries, Entroques &c. comme des vertèbres de poiffon après quoi il fe détermina à les regarder comme des Vertèbres de quelques étoiles de Mer: mais dans la foule des Auteurs qui l'ont fuivi, entre lefquels Rumphius & Scheuchzer fe font décidés pour cette étoile de Mer, qu'on appelle tête de Méduse de la cinquième espèce, Mr. GUETTARD diftingue particuliérement Rofinus qui écrivoit en 1719. Depuis font venus MM. Helving, Haremberg & Bertrand. Le pre mier a voulu faire revivre le fyftême de Luid, le fecond a foutenu que l'Encrinite, étoit un Lis marin, une production pierreufe de la Mer en forme de lis; notre Auteur les réfute l'un & l'autre dans un grand détail. Il n'oublie pas non plus

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de relever le dernier, qui à conjecturé que, dès la Création, l'Auteur de la Nature s'eft plu a créer dans la terre des corps qui euffent quelque reffemblance avec les plantes & les animaux. Enfin, il fait passer en revue les Naturaliftes les plus modernes, il montre que tous, MM. Walerius, Linnæus, Dargenville, Woltersdorff, Hill, Gronovius, Cartbeufer, cherchent les analogues des Pierres étoilées parmi les étoiles marines, & fur-tout entre les têtes de Médufe. Quant à lui, tout bien éxaminé, il conclut que, de toutes les étoiles marines que l'on connoit, & qui fe trouvent gravées dans l'ouvrage de Linckius, il n'en eft point avec lefquelles les Encrinites aient plus d'analogie, qu'avec les têtes de Médife cendrées & avec les brunes, quoique cependant n'ayant point de colonne, elles ne lui reffemblent pas exactement. Ces Encrinites font ou a colonne étoilée, ou à colonne radiée. L'animal qui à donné naissance aux premières c'est le palmier marin, celui qui eft analogue aux fecondes eft réellement encore inconnu.

VI. Mémoire fur la rotation des boulets dans les pièces de Canon, par M. le Marquis de MONTALEMBERT. On croit affez com. munément, qu'un boulet de canon reçoit, de l'impulfion de la poudre, un mouvement qui l'oblige à tourner fur fon axe à mesure qu'il avance. L'ingénieux Académicien C 4

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s'eft convaincu du contraire, en raisonnant fur les effets connus d'une bille de billard différemment pouffée. Il démontre que lés boulets, étant aufli fortement maintenus qu'ils le font dans l'ame des pièces, ne fauroient y avoir aucun mouvement de rotation, & que s'ils le prennent quand ils en fortent, ce qui eft douteux, cela vient de ce que le premier valet en fortant de la piè ce d'un côté ou d'autre, force le boulet a prendre une direction un peu oblique, & peut être un mouvement fur fon axe.

Nous paffons fous filence les Obfervations météorologiques faites à l'Obfervatoire Royal en 1755, les Obfervations botanico-météorologiques de 1754. par M. Du HAMEL, & le précis que donne M. DE FOUCHY du V.Tome des leçons de Phyfique expérimentatale de M. l'Abbé NOLLET. Quatre Obfer. rations de phyfique générale terminent les Articles de cette claffe. La 1. roule fur un Arc-en-ciel fingulier vu par M. Noz-. LET. La 2. fur la mort foudaine & violente d'une femme, caufée par l'éruption invifible d'une exhalaifon, près de Vintimille. Elle eft de M. MORAND & très curieufe. Nous nous fommes rappellés en la lifant le fait célèbre, qui a autrefois occupé la plume du Marquis Maffei, & les conjectures de tant de Savans en Italie. La 3. confirme que le granit, qu'on croioit propre à la haute Egypte, eft très commun en France. La 4. contient le précis d'une Let

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tre de M. DE LA NUX, correspondant de l'Académie à l'Ile de Bourbon. Il y don ne le tabac verd ou en carotte pour un préfervatif contre les charanfons, & y parle d'un poiffon qui file une efpèce de foie, où il s'enferme avec les œufs.

ANATOMIE.

Il n'y a point de Mémoire d'Anatomie dans ce Volume. L'Hiftorien y fait part au public de deux ou trois Obfervations fur des conformations fingulières, & y donne, avec fon habileté ordinaire le précis, de la Phyfique des corps animés, par le P. BERTIER de l'Oratoire. Ce livre eftimable n'eft prefque qu'un recueil d'expériences & d'obfervations délicates, qui jettent un très grand jour fur l'œconomie animale, dont l'Auteur attribue toute l'action à l'air, au fang & à la lymphe nerveufe. Une' remarque fingulière qu'on y trouve entr'autres, c'est que le mouvement périftaltique des inteftins n'exifte point dans l'animal vivant, & ne commence qu'après fa mort, comme plu, fieurs autres mouvemens convulfifs.

CHYMI E.

La Chymie nous offre ici quelques Mémoires fort intéreffans. I. Mémoire fur une nouvelle méthode de M. le Comte DE LA GA, RAYE, pour diffoudre les métaux. II. RecberC 5

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