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[ Frémilly, Auguño François
Fauve an de 1

Mémoire historique
Libelle

c. a.

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SUR

FOUCHÉ DE NANTES,

MAINTENANT

DUC D'OTRANTE.

PAR UN ANGLAIS.

« L'impunité de ces monstres n'est-elle pas une
a preuve irréfragable que la France est sous le
« joug? » — CARNOT.

AZ 16:4

PARIS.

DELAUNAY, Libraire, Palais-Royal, galerie de bois.
A. EGRON, Imprimeur-Libraire, rue des Noyers, no 37.

DÉCEMBRE 1815.

BLIOTIE QUE CANTONAL

LAUSANNE

UNIVERSITAIRE

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<< Les action's de toute ma vie défient les calomniet « de mes ennemis ; il n'en est pas une qui ne m'ho<< nore. » FоUCHÉ, voyez le Moniteur du 31 janvier 1795. Nous acceptons ce défi.....

LORSQU'UN individu a pris, pendant plusieurs années, une part active dans les vicissitudes d'une Révolution politique, on doit s'attendre qu'il sera représenté diversement par les auteurs contemporains. Il sera également en butte à l'adulation et à la calomnie; ses talens, ses vertus, ses vices, toute sa conduite enfin auront été alternativement exagérés et décriés. Il sera même difficile, d'après tant d'avis contradictoires, de décider, non pas tant dans quelle classe il faut le placer, mais à quel degré d'éminence il sera parvenu dans la classe qui lui est propre.

Cette difficulté se trouve spécialement à l'égard de celui

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qui fait le sujet de ce Mémoire. Nous nous précautionne rons dans le choix des autorités d'où nous tirerons chaque fait particulier de sa vie. Nous ne nous reposerons donc pas entièrement sur la Dénonciation des Bretons, le Cri de vengeance des Lyonnais, la Police de Fouché dévoilée, les Annales du Terrorisme, les Crimes de la Révolution, le Biographe moderne, ou le Plutarque révolutionnaire; excepté lorsque ces autorités sont confirmées par les discours et les lettres de M. Fouché luimême, les pièces officielles tirées des Moniteurs et autres ouvrages également authentiques.

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Le sujet de ce Mémoire est d'un âge avancé; on lui donne soixante-sept ans, et il paroît que dès le 9 novembre 1793, les forces physiques du citoyen Fouché étoient déjà un peu endommagées. Il est dit qu'étant enfant il commença sa carrière en mendiant dans les rues de Nantes; mais il n'est pas nécessaire d'user d'exagération à cet égard. Sans doute son origine fut des plus obscures; mais on peut présumer qu'il dut sa naissance à des parens pauvres et honnêtes qui lui apprirent le Credo, le Pater, et les Commandemens de Dieu; leçons qu'il sut bientôt devancer et qu'il oublia, selon ce qu'on peut croire, totalement dans la suite de sa carrière. Nous le voyons, en 1789, un des Pères de la Congrégation de l'Oratoire, et professeur dans leur college de Juilly, près de Meaux : il faut ici corriger l'erreur commune qui le place au rang de prêtre apostat. Il est vrai qu'il portoit l'habit de son ordre, et fut connu sous le nom de Père Fouché; mais il faut avouer qu'il n'a jamais été prêtre. Ses devoirs, durant le temps

* Voyez sa lettre à la Convention nationale, page 10 de ce Mémoire.

qu'il passa dans cette congrégration, consistèrent sans doute à instruire la jeunesse dans la religion et la morale, à lui apprendre à craindre Dieu, et à honorer le Roi.

Etant parvenu à une situation, qui sans être brillante, excédoit de beaucoup ce que sa naissance lui auroit pu promettre, son ambition ne fut qu'excitée sans être satisfaite.

La Révolution se déclara, et offrit à ses talens un champ glorieux et nouveau.

Un Club Jacobin se forma à Nantes. Le père Fouché en devint un des membres les plus célèbres, ce qui na-turellement le conduisit à l'honneur d'ètre placé à la Convention Nationale; et Paris devint le théâtre de ses exploits.

Il paroit, par le Journal des Jacobins du 20 septeinbre 1792, que le ci-devant Père, maintenant citoyen Fouché, Représentant du Département de la Loire-Inférieure, parut pour la première fois au Club Jacobin à Paris le jour précédent. Il fut jugé « à la hauteur des circonstances », et s'attacha à Marat. Le 21 septembre, la Convention Nationale s'assembla; et le citoyen Fouché fut un des membres de cette majorité triomphante qui d'un seul coup prononça le décret qui abolissoit la royauté en France. La marche est facile de la révolte au régicide. Louis XVI, le meilleur des Souverains, devoit être assassiné comme Tyran! Le citoyen Fouché s'étoit arrogé les fonctions de Législateur, il n'hésita pas à s'approprier celle de Juge; il ne se fit pas scrupule de violer les devoirs les plus sacrés de l'un et de l'autre, il devint coupable du sang de son Roi!

« EelmineJätka »