Soirées de Ferney: ou, Confidences de Voltaire

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Common terms and phrases

Popular passages

Page 131 - Je songeai alors à me faire une espèce de rempart des académies contre les persécutions qu'un homme qui a écrit avec liberté doit toujours craindre en France.
Page 233 - Vous nous reprochez nos e muets comme un son triste et sourd , qui expire dans notre bouche; mais c'est précisément dans ces e muets que consiste la grande harmonie de notre prose et de nos vers. Empire, couronne, diadème , flamme , tendresse, victoire; toutes...
Page 294 - Non, non, d'un ennemi respecter la misère, Sauver des malheureux, rendre un fils à sa mère, De cent peuples pour lui combattre la rigueur, Sans me faire payer son salut de mon cœur, Malgré moi, s'il le faut, lui donner un asile : Seigneur, voilà des soins dignes du fils d'Achille.
Page 272 - Britannicus est seul. Quelque ennui qui le presse, II ne voit, dans son sort, que moi qui s'intéresse, Et n'a pour tout plaisir, seigneur, que quelques pleurs Qui lui font quelquefois oublier ses malheurs.
Page 116 - Et c'est là ce peuple si doux, si léger, et si gai! Arlequins anthropophages! je ne veux plus entendre parler de vous. Courez du bûcher au bal, et de la Grève à l'Opéra-Comique ; rouez Calas, pendez Sirven.
Page 251 - Je trouve , par exemple , plusieurs mots qui ont vieilli parmi nous, qui sont même entièrement oubliés, et dont nos voisins les Anglais se servent heureusement. Ils ont un terme pour signifier cette plaisanterie, ce vrai comique, cette gaieté, cette urbanité, ces saillies qui échappent à un homme sans qu'il s'en doute; et ils rendent cette idée par le mot humeur, humour, qu'ils prononcent yumor...
Page 249 - D'une nourrice en décadence Dont le lait n'est flus fait pour nous. Nous pourrions devenir jaloux Quand vous parlez notre langage ; Puisqu'il est embelli par vous, Cessez donc de lui faire outrage.
Page 277 - ... et remarquez que, dans cette foule immense de ces petits écrits, tous effacés les uns par les autres, et tous précipités au bout de quelques jours dans un oubli éternel, il ya quelquefois plus de goût et de finesse que vous n'en trouveriez dans tous les livres écrits avant les Lettres provinciales.
Page 31 - Malheur aux détails! la postérité les néglige tous ; c'est une vermine qui tue les grands ouvrages. Ce qui caractérise le siècle , ce qui a causé des révolutions, ce qui sera important dans cent années, c'est là ce que je veux écrire aujourd'hui.
Page 256 - Atropos m'aura vu plongé dans la nuit noire, Qu'importé l'honneur incertain De vivre après ma mort au temple de Mémoire ? Un instant de bonheur vaut mille ans dans l'histoire.

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