Revue des deux mondes, 61. köide

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François Buloz, Charles Buloz, Ferdinand Brunetière, Francis Charmes, René Doumic, André Chaumeix
Au Bureau de la Revue des deux mondes, 1884
 

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Popular passages

Page 647 - La philosophie est patiente : elle sait comment les choses se sont passées dans les générations antérieures , et elle est pleine de confiance dans l'avenir : heureuse de voir les masses , le peuple , c'est-à-dire à peu près le genre humain tout entier, entre les bras du christianisme , elle se contente de lui tendre doucement la main , et de l'aider à s'élever plus haut encore.
Page 699 - Et puis j'éprouve une répulsion invincible à mettre sur le papier quelque chose de mon cœur. Je trouve même qu'un romancier n'a pas le droit d'exprimer son opinion sur quoi que ce soit. Est-ce que le bon Dieu l'a jamais dite, son opinion ? Voilà pour quoi j'ai pas mal de choses qui m'étouffent, que je voudrais cracher et que je ravale.
Page 703 - Eh bien, je me demande si un livre, indépendamment de ce qu'il dit, ne peut pas produire le même effet? Dans la précision des assemblages, la rareté des éléments, le poli de la surface, l'harmonie de l'ensemble n'y at-il pas une vertu intrinsèque, une espèce de force divine, quelque chose d'éternel comme un principe?
Page 731 - Je finis par un des plus importants avis que je puisse vous donner. Ne vous laissez pas gouverner. Soyez le maître; n'ayez jamais de favori ni de premier ministre. Écoutez, consultez votre conseil, mais décidez. Dieu, qui vous a fait roi, vous donnera les lumières qui vous sont 40 nécessaires, tant que vous aurez de bonnes intentions'.
Page 702 - Si le lecteur ne tire pas d'un livre la moralité qui doit s'y trouver, c'est que le lecteur est un imbécile ou que le livre est faux au point de vue de 1'exactitude. Car du moment qu'une chose est vraie, elle est bonne. Les livres obscènes ne sont même immoraux que parce qu'ils manquent de vérité.
Page 702 - Vous ne savez pas, vous, ce que c'est que de rester toute une journée la tête dans ses deux mains à pressurer sa malheureuse cervelle pour trouver un mot. L'idée coule chez vous largement, incessamment, comme un fleuve. Chez moi, c'est un mince filet d'eau. Il me faut de grands travaux d'art avant d'obtenir une cascade. Ah! je les aurai connues, les affres du style!
Page 629 - Or, selon moi, l'humanité en masse est spontanée et non réfléchie ; l'humanité est inspirée. Le souffle divin qui est en elle lui révèle toujours et partout toutes les vérités sous une forme ou sous une autre, selon les temps et selon les lieux. L'âme de l'humanité est une âme poétique qui découvre en elle-même les secrets des êtres , et les exprime en des chants prophétiques qui retentissent d'âge en âge. A côté de l'humanité est la philosophie qui l'écoute avec attention...
Page 37 - Votre Excellence est trop instruite de tout ce qui se passe pour ne pas deviner celui qui mit tout en œuvre pour déterminer le roi à entrer dans une ligue qui était si contraire à mon goût et à.
Page 820 - Dès l'enfance, nous apprendrons à nous fuir les uns les autres, à nous enfermer dans des camps différents, des prêtres à notre tête : merveilleux apprentissage de cette charité civile qu'on appelle le patriotisme!
Page 742 - XV et parfois l'importunait ; o elle ne se mêle jamais des affaires de personne, dit-il un jour à madame de Brancas, cela n'est pas digne d'elle; mais des ministres, du parlement, de la paix, elle ne cesse de m'en parler; cela me désole. Je lui ai déjà dit plusieurs fois qu'elle me tuait; savez-vous ce qu'elle me répond? « Tant mieux, sire, il faut qu'un roi ressus

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